Histoires de la Nation Hantarienne

L'aventure hantarienne - Univers S01

Chapitre 01

Chapitre 01 - Développement et premiers conflits (la FDE)

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Annexes

Épisode 01 - Galaxie 03 - Secteur xx - écrit le 27/09/anI - Nouveau départ

Le lieutenant-colonel LVOV venait de signer son dernier décret d'application en tant que Grand Conseiller. Il était à effet immédiat. La planète Hantaria était dorénavant rebaptisée Karkov. Debout face à la baie vitrée de son bureau il en était certain : cette planète « rachitique » ne pouvait pas avoir le nom d'Hantaria, c'était impossible. Vingt deux jours déjà que la nation hantarienne s'était installée sur cette planète reculée, fuyant ce que tous avaient cru comme la terre promise. Quelle terre promise... Eloignés de tout et de tous ils n'avaient pu rester et avaient dû fuir, encore... Maintenant il contemplait cette planète, ou du moins ce qui s'étalait sous ses yeux. Les dernières corvettes sorties tout droit des usines attendaient sagement son arrivée. Car c'était décidé, il allait prendre la tête d'une flotte pour essayer de conquérir une planète digne de ce nom. Cette planète ne pourrait rien apporter de plus au développement de la nation. Karkov... Elle méritait bien ce nouveau nom : déjà saturée par la pollution des quelques usines fabriquées les unes sur les autres, déjà surpeuplée et encombrée, cette planète ne pouvait représenter la nation hantarienne. Il se dirigea vers son bureau et rassembla les quelques effets personnels qui y traînait encore. Il ne reviendrait pas ici. Plutôt mourir au combat et essayer d'avancer.
Peut être aurait-il de l'aide qui sait. Peut être ou peut être pas... L'Alliance était rassurante mais chacun devait se débrouiller seul de toutes façons. Il secoua la tête, rejetant ces pensées sombres qui l'accablaient. Un nouveau Grand Conseiller avait été nommé. Lui avait abandonné ce poste, préférant revenir à une carrière plus militaire c'est à dire moins obscure et plus franche de son point de vue. Il prit alors ses affaires, laissant le bureau vide et sombre. Son fidèle Kalmouk l'attendait dehors, aux ordres. Celui-ci lui emboîta le pas, aussitôt encadré par 3 hommes attachés à son service. Il se sentait bien parmi ces hommes, beaucoup mieux que parmi les politiques, toujours vifs à critiquer et à parler mais tellement lents à agir.
Il repensa alors à Slaine. Les adieux avec Slaine avaient déjà eu lieu ce matin tôt... Tendre et amoureux comme toujours. Sa chère Slaine. Sa tendre Slaine... Il gardait encore le goût de sa peau sur ses lèvres. Quand la reverrait-il maintenant ? Il ne le savait pas. Alors qu'il se dirigeait sur la plate forme d'embarquement il crut la distinguer sur un balcon plus haut. Image furtive... Peut être un rêve ou une illusion. Ou le désir d'elle tout simplement.
Il embarqua. Les ordres furent donnés. Les hommes étaient entraînés et prompts à les exécuter. Une mécanique parfaitement huilée qui montrait bien la force guerrière des Hantariens. Tout était prêt maintenant. D'autres suivraient pour renforcer une flotte qui grossissait dans un secteur éloigné. Là bas, qui sait, tout serait mieux et plus facile. Il faudrait le conquérir de vive force et gagner son droit à se développer et à prospérer. Tandis que les corvettes s'éloignaient de Karkov, il n'eut aucun regard vers elle, juste une pensée pour sa bien-aimée dont il serra le médaillon qu'elle lui avait donné le matin même.

- A bientôt mon amour, se dit-il dans une prière solennelle.


Épisode 02 - Galaxie 03 - Secteur xx - écrit le 03/10/anI - Premier combat d'envergure

L'heure venait d'être choisie, les forces ayant été regroupées l'attaque serait entreprise dans 4 heures. Le lieutenant-colonel LVOV quitta la salle des commandes du cargo qui servait de QG et se dirigea vers le pont inférieur. Oui, faute de vaisseaux de guerres de taille importante, c'était un cargo qui servait de poste de commandement pour cette invasion.

Mais cela devrait bientôt changer, pensa-t-il. Il le faut !

Autour de lui, les hommes s'affairaient avant le départ au combat. Munitions, carburants, réserves d'oxygène, droïdes étaient chargés à bord des chasseurs et des intercepteurs. Ceux-ci, telle une noria, venaient l'un après l'autre au flanc du cargo pour se ravitailler et se replacer ensuite dans leur patrouille respective. Lui-même embarqua à bord de son intercepteur. Il mit les gaz à fond pour rejoindre sa patrouille.
La stratégie était simple : mettre les 40 corvettes légères en première ligne pour appâter l'ennemi, ensuite utiliser les chasseurs comme des lièvres pour brouiller les défenses ennemies tandis que les intercepteurs détruiraient les vaisseaux. Le binôme chasseur + intercepteur serait le maître mot de cette bataille.
La flotte fût divisée en deux : une flotte d'attaque et une flotte d'invasion. Les corvettes prirent la direction du combat en tête, les binômes ensuite et le surplus d'intercepteurs pour finir. La flotte d'invasion suivrait ensuite. Les hommes semblaient soulager de partir au combat. Enfin, ils allaient pouvoir en découdre et éprouver leur bravoure. De plus, le lieutenant-colonel LVOV était avec eux, le héros de la nation hantarienne, celui qui avait été de tous les combats ! Rien ne pouvait leur arriver, cela décuplait leur force et leur moral. La fine fleur des pilotes hantariens partaient au combat rassurée et pleine d'espoir pour l'avenir de la nation.

Le voyage fut bref. Cachés par quelques astéroïdes, les vaisseaux légers hantariens arrivèrent sur zone sans éveiller la méfiance de l'ennemi. Les rapports complets avaient donnés la composition de leur flotte : 153 vaisseaux légers et 85 corvettes. Les vaisseaux se déployèrent pour faire un premier passage qui serait le plus destructeur possible sur la flotte adverse. Poussant les propulsions au maximum, les pilotes plongèrent à intervalles réguliers sur les groupes compactes de vaisseaux ennemis.
Cette première phase fut destructrice pour les « fossoyeurs ». C'est elle qui donna l'avance initiale qui ne fût jamais comblé. Les consignes du lieutenant-colonel LVOV avaient été claires : détruire en premier lieu les chasseurs et les intercepteurs, les corvettes viendraient ensuite. La première vague des vaisseaux en formation fit feu de tous ses canons au même moment et détruisit ainsi 22 chasseurs, 16 intercepteurs et 7 corvettes pour aucune perte dans ses rangs. La deuxième vague fut moins performante. L'effet de surprise était passé, l'ennemi était en alerte et il savait se battre, très bien se battre même. Ce furent les corvettes légères qui en subirent les conséquences : 19 d'entre elles furent détruites alors que l'ennemi perdait encore 5 chasseurs, 8 intercepteurs et 11 corvettes. Ensuite, ce ne fut plus qu'une inextricable mêlée de vaisseaux se poursuivant dans tous les sens. Seul l'éclat des canons et des explosions éclairaient le champ de bataille. Pourtant la volonté et la pugnacité des Hantariens fit peu à peu pencher la balance et les binômes firent des merveilles. Après une demie heure de combat, ces derniers était mettre du champ de bataille. Aucun vaisseau ennemi n'en avait échappé.
Au final l'ennemi avait perdu 38 chasseurs, 115 intercepteurs, 52 corvettes légères et 33 corvettes lourdes pour 76 chasseurs et 40 corvettes légères hantariens. Plus de 350 carcasses de vaisseaux se trouvaient en orbite de la planète tant convoitée. La flotte d'invasion arriverait bientôt pour recycler toutes ces ressources.
Rassemblant les forces pour défendre cette zone chèrement acquise, le lieutenant-colonel Zak envoya aussitôt un message vers Karkov, la planète mère de la nation, pour annoncer la bonne nouvelle et attendre les nouveaux ordres. Tout c'était bien passé. Les Hantariens auraient bientôt une planète digne de ce nom.


Épisode 03 - Galaxie 03 - Secteur xx - écrit le 23/10/anI - Retour au sommet de la nation

Dans un silence admiratif et presque religieux le lieutenant-colonel LVOV prit place à la tribune et regarda l'assemblée qui s'étalait devant lui. Cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas revenu ici. Tant de combats et de développements dont il avait eu à s'occuper sur toutes les planètes chèrement acquises... Il eut une pensée pour sa bien-aimée qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs jours puis parla d'une voix claire :

- Membres du Grand Conseil, je suis heureux de pouvoir vous parler en ce jour après maintes et maintes péripéties que se sont déroulées depuis une quinzaine de jours.
Tout d'abord je souhaiterais féliciter ici nos forces spatiales qui ont pu, grâce à leur combativité, libérer du joug des fossoyeurs 4 planètes qui se sont ralliées immédiatement à notre nation. Sans leur sacrifice, je ne pourrais pas vous parler ce jour de notre nouvelle planète mère : Minsk.
A ce propos, je tenais à revenir sur la libération de Smolensk. La 1ère phase de cette libération a été INADMISSIBLE et le mot est faible. Qui ? Qui a donné l'ordre d'attaque à 1 contre 1 avec une flotte novice et sans expérience ? Qui !? J'en tremble de rage encore aujourd'hui. Ceci est INADMISSIBLE je le répète. Nos forces ont été annihilées purement et simplement. Tant de jeunes soldats sacrifiés pour un résultat quasi nul. La bêtise de certains me laisse sans voix...
Bref...
Je le répète, tout le mérite des dernières conquêtes revient à notre flotte. C'est elle qui fait que notre nation va de l'avant et compte parmi notre alliance et les autres nations.
Je tiens également à signaler que le contact avec notre alliance est primordial. Bien entendu nous avons obtenu de l'aide des membres de l'alliance et nous leur en avons apporté également pour le nettoyage des orbites des planètes convoitées. Mais il faut impérativement que le lien ne soit pas rompu. Ca ne semble pas être le cas actuellement et j'ai l'impression que nous nous isolons par rapport à eux. C'est regrettable et cela pourrait devenir critiquable lorsque nous aurons besoin de leur intervention.
Vous, chers membres, devez impérativement remédier à cela et dans les plus bref délais. Si tel n'était pas le cas, il conviendrait alors de vous remettre en question mais également de nommer un nouveau Grand Conseiller à la tête de notre nation.
Enfin, et pour finir, je tiens à vous signaler que notre flotte a fini de sécuriser une nouvelle planète et que, dès ce soir, nous devrions la compter au sein de notre nation.
Je vous remercie de votre attention et reste à votre disposition pour toutes questions qui pourrait se poser.
LONGUE VIE A NOTRE BELLE NATION !

La salle explosa sous les hourras et les applaudissements. Il sentit le vent tourner : peut-être la place de Grand Conseiller s'offrait de nouveau à lui. Tout se déciderait demain sans doute. Il n'était pas pressé. Il avait déjà connu cette charge et l'avait abandonnée. Tout viendrait en temps voulu.

Quelques semaines plus tard, le 14/11/an I, au générique des nouvelles du jour (écran sur fond d'étoiles avec l'emblème hantarien en incrustation).
Présentatrice : Galiana GIGANSK (brune, peau claire, yeux couleur or en amande). Fondu enchaîné sur la présentatrice en plan américain. Souriante, elle annonce :

- Voici les titres de cette matinée.

Vue en pied sur la journaliste pour l'annonce des titres accompagnés d'images extraites des sujets à venir. En voix off :

Changement à la tête de notre nation : le Grand Conseiller GUILB a été démis de ses fonctions et remplacé par le lieutenant-colonel LVOV.
Le Grand Conseil se réjouit : le premier vaisseau mère vient de sortir des arsenaux de Minsk.
Chômage en baisse sur Minsk : suite à la construction de ce vaisseau, la planète déplore un déficit important de travailleurs ; un recrutement de grande envergure est en cours.
Mouvements de flotte : dans le secteur de Krasnodar bientôt l'adhésion d'une nouvelle planète dans le giron de notre nation.
Commerce extérieur : la vente de nos ressources de diminue pas, nos recettes explosent.
Guerre à venir : des rumeurs selon lesquelles une alliance hostile pourrait déclencher une guerre contre l'Alliance.

Retour sur la présentatrice en plan américain :

- Madame, Monsieur, bonjour. (...)


Épisode 04 - Galaxie 03 - Secteur xx - écrit le 16/11/anI - Nommination

L'aube se levait sur Khabarovsk, un temps froid et sec comme l'aimait Zak. Le ralliement de cette planète avait été rondement mené : quelques tractations rapides avec les autorités locales, une flotte en orbite pour nettoyer les quelques chasseurs hostiles qui s'y trouvaient et le tour avait été joué. La colonie aussitôt déployée, tout avait mis en oeuvre pour développer le plus vite possible. L'usine de préfabriqués était en bonne voie de finition. De même le recrutement local des travailleurs se faisait bien et à flux continu. Les habitants étaient robustes et avides de tout ce que les Hantariens pouvaient leur apporter. Cette planète, essentiellement rurale, comptait tout de même quelques bourgs de citadins expérimentés. D'ailleurs, Zak en avait assez du mépris que pouvait avoir ses compatriotes métropolitains face aux nouveaux arrivants.

- Ce sont pourtant bien eux les forces vives de notre développement ! Aimait-il à répéter à son entourage et au Grand Conseil.

Bientôt il faudrait d'ailleurs rejoindre la capitale pour diriger la nation vers son avenir.
Pour le moment, il rêvassait. Les dernières frégates de la flottes de colonisation finissaient d'atterrir et d'être parquées : cela éviter du gaspillage inutile de ressources. Les hommes s'affairaient partout. Il regarda plus loin vers les montagnes proches. Elles lui rappelaient sa planète natale, son enfance rude, son père... Tout était si loin maintenant. La lueur rouge de l'aube commençait à s'éclaircir. Au moment même où les premiers rayons solaires apparurent son fidèle Kalmouk frappa à la porte et sans attendre de réponse entra prestement.

- La cérémonie vous attend mon colonel.

Zak sortit immédiatement, Kalmouk sur les talons.

C'est vrai, c'est aujourd'hui que je monte en grade !

Sa nomination au grade de colonel venait d'être ratifiée par le Grand Conseil et le GQG. Il avait maintenant le plus haut grade dans la flotte de combat hantarienne.
En arrivant dans le hall de la colonie, il trouva un peloton d'honneur composé de 10 hommes des équipages et de 10 soldats nouvellement formés sur la planète ainsi qu'une petite assemblée composée d'officiers, de soldats et de notables de la planètes.

L'amalgame se fait déjà, cette planète se développera vite, constata-t-il.

La cérémonie fut brève : un représentant du Grand Conseil accompagné d'un général du GQG, rappelèrent la carrière du promu et les derniers événements qui avaient amenés à cette nomination. Puis solennellement il remirent à Zak ses nouveaux grades en remplacement des anciens. Une accolade, les « HURRAH » traditionnels de l'assemblée puis il invita tout le monde à boire à sa santé. Un peu ému quand même mais l'oeil sec il était fier de cet avancement. Tous le saluaient et venaient à sa rencontre pour le féliciter. Ces personnes qui l'entouraient, l'appréciaient avec franchise et il aimait ça.
Après une heure, ayant fini ses obligations officielles, il prit la route de Minsk accompagné de l'officier du GQG, du membre du Grand Conseil et de son escorte personnelle. Tout ce petit monde prit place dans 4 sondes ultra rapides. Ils seraient bientôt en vue de la planète mère. Zak était prêt pour prendre à bras le corps la charge qui l'attendait.


Épisode 05 - Galaxie 03 - La vie suit son cours

"INFORMATIONS" du 17/11/anI

"FLASH INFO" Cette annonce venait d'interrompre tous les programmes sur tous les canaux audiovisuels des planètes. Le visage grave des présentateurs laissait présager quelque chose d'important.

Nous apprenons à l'instant, de sources officielles, qu'un grave accident est survenu dans notre centre de recherche de Minsk. De nombreux blessés sont à déplorer. Il semble que le sous effectif de travailleurs en maintenance soit à l'origine d'une panne qui a engendré cette catastrophe.

Les gens restaient incrédules devant les écrans. C'était un coup dur pour le développement des recherches en cours. Au fur et à mesure des dépêches, il apparaissait clairement qu'environ 400 personnes étaient mortes dans cette catastrophe.
Pour tous, cela montrait bien l'incompétence de l'ancien Grand Conseiller et la nécessité du retour au pouvoir du lieutenant-colonel Zak LVOV ; retour qui venait d'ailleurs de se produire la nuit précédente. Enfin ! Celui-ci allait pouvoir agir et rétablir les choses comme elles devaient l'être.

"JOURNAL TÉLÉVISUEL" du 20/11/anI

Une grande maison semi-enterrée sur Minsk. Typique de cette planète pour la classe ouvrière : 1 seule pièce avec plusieurs alcôves pour dormir, se laver, jouer... La pièce commune faisait office de cuisine en même temps avec le foyer unique qui chauffait la pièce. Le tout devait loger une quinzaine de personnes au maximum. La famille était attablée pour le repas : ce repas, l'unique de la journée en famille, était attendu avec impatience. Et puis, il y avait également les nouvelles retransmises par vidéo projection et qui éclairaient tout un mur de la pièce. La matriarche, Babouchka, s'assit enfin alors que le générique du journal commençait. Les enfants se trémoussaient sur leur chaise en attendant son signal pour se servir dans les plats qui trônaient, fumant, sur la table. Pourtant le signal ne venait pas : il fallait d'abord attendre les titres avant que Babouchka ne commence à manger.

Galiana Gigansk apparut sur le mur et présenta les titres :

- Voici les titres de ce journal.

Réorganisation complète des institutions : le Grand Conseiller LVOV a fait voté un décret à effet immédiat. Le redressement de la nation s'accentue.
Météo : 3 tempêtes solaires en moins d'une semaine ! Après Mourmansk puis Krasnodar, c'est Bakou qui a été touchée. Doit-on parler d'emballement général de nos soleils ?
Commerce extérieur : après le coût de pouce donné par l'état et le recentrage des priorités, nos réserves ne font qu'augmenter.
Recyclage prioritaire : tout doit être fait pour éviter le gaspillage.
Flottes en plein développement : la production de vaisseaux de combat se poursuit.

- Madame, Monsieur, bonjour. (...)

Enfin ! Babouchka tendit la main et attrapa un morceau de blinis ainsi que 2 grappes de piouchs. Les enfants se détendirent et, sans se précipiter car Babouchka n'aimait pas ça, ils se servirent pour commencer à manger. Pour les adultes, c'était toujours un plaisir de voir ce petit jeu entre Babouchka et les enfants. Ils souriaient en regardant les enfants se régaler.
Mais il fallait manger également : la journée n'était pas finie et il fallait reprendre des forces. L'usine d'armement léger n'attendait qu'eux pour continuer la production des vaisseaux de combat.
Étalant les mets sur leur tranchoir, ils dévorèrent avidement en regarder du coin de l'oeil le développement des titres qui continuait à s'afficher sur le mur.


Épisode 06 - Galaxie 03 - Minsk - écrit le 22/11/anI - Prise de fonctions

Le Grand Conseiller Zak LVOV était satisfait. Après 7 jours à ce poste, il avait doublé la réserve de crédit de la nation et avait réuni tout le peuple derrière lui. Il était fier. Les rapports affluaient sur son bureau. Tout allait de l'avant et marchait à plein régime. Le Grand Conseil, maintenant à 10 membres, pouvait oeuvrer sereinement car dorénavant, c'était au Petit Conseil qu'il incombait de débattre des projets de lois et des axes à tenir. Tout marchait donc au mieux.
Il était plus particulièrement fier de la flotte qui était en pleine expansion. Il ne l'avait pas oublié car il en était l'officier le plus gradé. Il tenait beaucoup à ce grade et à ce poste qu'il comptait bien tenir en cas de conflit ou d'invasion. Il serait toujours avec ses hommes pour aller au combat.
Il prit le dernier rapport qu'on venait de lui apporter : les 5 premiers croiseurs venaient tout juste de sortir des chaînes de montage de Minsk. Quelle fierté ! Il étudia avec minutie les caractéristiques de ce nouveaux vaisseaux. Le blindage était impressionnant : de l'iridium à 65 %. Et l'armement du dernier cri : les 6 tourelles auto-pilotées à canons laser haute densité feraient merveilles dans les combats futurs. Ce vaisseau sortait tout droit d'études dont il avait été l'initiateur. Ce vaisseau lourd pourrait enfin asseoir la force de la flotte hantarienne. Un 2ème rapport suivait juste après : frégates d'assaut et corvettes à tir multiple continuaient de sortir des usines de montage. Il fit un bref calcul : cela représentait une force non négligeable. Soutenues par les quelques centaines de chasseurs et le millier d'intercepteurs, sans compter les corvettes lourdes et légères déjà construites, il s'imaginait bien aux commandes d'une telle flotte. Mais très vite il revint à la réalité. Cette force n'était pas concentrée, elle était dispersée sur 6 secteurs de la galaxie. Cela prendrait du temps pour la regrouper. Chassant cette réflexion qui avait eu l'effet d'une douche froide sur sa fierté, il n'eut plus qu'une seule pensée : aller voir l'un de ces croiseurs qui devait se trouver là bas, juste derrière la tour de contrôle qu'il apercevait depuis la fenêtre.
Décidé à prendre quelques minutes de repos et aussi joyeux qu'un enfant qui vient de recevoir une nouveau jouet, il sortir de son bureau pour aller voir cette merveille. Il fut immédiatement suivi par 4 gardes et son fidèle Kalmouk.



Épisode 07 - Galaxie 03 - Minsk - le 27/11/anI - Savoir garder son sang-froid

- Grand Conseiller ! Grand Conseiller !!!!

Sur Minsk, une estafette venait d'entrer brutalement dans les quartiers du colonel LVOV lequel venait juste de rentrer de Smolensk. Elle se figea au garde à vous, respirant bruyamment et commença à transpirer. Interloqué mais curieux, le Grand Conseiller l'interrogea :

- Qui a-t-il donc de si urgent lieutenant ?

Sans plus attendre, ce dernier expliqua d'une seule traite :

- Le GQG m'envoie vous demander de venir au poste de commandement le plus rapidement possible pour vous informer de faits graves et de la plus haute importance.

Rouge et au bord de l'apoplexie, le lieutenant reprit sa respiration. Le colonel resta de marbre et décida d'aller séance tenant au poste de commandement. Laissant l'estafette sur place il s'engouffra dans le couloir privé qui reliait ses appartements au poste de commandement, son inséparable Kalmouk toujours rivé à ses talons.
En arrivant au PC, il remarque tout de suite un regroupement des officiers d'EM près de l'écran radar du secteur de Minsk. Voulant couper court au brouhaha ambiant, il interpella :

- Éh bien ! Que ce passe-t-il donc de si urgent et de si grave ici.

L'officier le plus au gradé se retournant vers lui. Il semblait affolé, ses yeux affolés tournant dans tous les sens.

- Gran... Grand Conseiller !!!! Nous sommes perdus !!!!

Un murmure de désapprobation parcourut l'assistance. Irrité, le colonel LVOV lui demanda des explications. L'officier, de plus en plus nerveux, expliqua :

- Une nation voisiiiiiiiiiiine... Elle est en train de regrouper une flotte de 15000 sur dans le secteur de Miiiiiinsk !!!!!!!! Nous allons être attaquééééé !!!!

Il semblait au bord de la crise de nerf. Des murmures s'élevèrent de nouveau tout autour. Certains de ses collègues ne semblaient pas d'accord avec lui. Le sang du Grand Conseiller se figea et sans plus attendre il explosa :

- Mais qu'est ce donc que ceci !!!! Qu'est ce qu'il vous prend mon général !!! Vous êtes fou !

Il évitait toujours ce genre de scènes en public mais là s'en était trop.

- Vous êtes aux arrêts sans plus attendre ! Il est inadmissible de ne pas garder son sang froid à la place où vous êtes. De plus, sachez que nous avions remarqué ces mouvements et qu'un regroupement est en cours également chez nous, sur Minsk. Ensuite, sachez qu'une flotte alliée de 43000 est également en approche. Si vous regardiez vos écrans, vous l'auriez remarqué. Un novice le verrait. Pour finir, un regroupement de flotte ne signifie en aucun cas une attaque ou je ne sais quoi d'autre. Vous êtes pitoyable et ridicule. Rompez ! Je statuerais sur votre cas plus tard.

Le général sortit de la salle, encadrait par 2 gardes. Se retournant alors vers un lieutenant-colonel qu'il connaissait, il l'interpella :

- lieutenant-colonel GHO, je vous nomme responsable de ce service à cette instant. Bienvenu à ce poste. Maintenant messieurs au travail et sereinement. Merci à vous tous.

Il jeta un oeil autour de lui : tout le monde semblait l'approuver. Puis il fit demi-tour et retourna dans ses quartiers.
Tout en cheminant, il pensait qu'il était plus que nécessaire de faire le nettoyage de toutes ces vieilles badernes qui étaient encore dans les EM hantariens. Cela lui rappela un épisode épique qui avait précédé l'Exode : une planète avait pratiquement pliée baguage face à l'entrée d'une flotte dans un secteur et celle-ci n'avait même pas attaquée... Tant de temps perdu à l'époque. Cela ne devait pas se reproduire ici.


Épisode 08 - Galaxie 03 - Minsk - le 01/12/anI - Crime et châtiment

Il faisait froid ce matin là sur Minsk. Une fine pluie laissait à peine entrevoir la lueur du soleil qui se levait. Les 12 hommes du peloton restaient pourtant stoïques et attendaient les ordres, au garde à vous. Plusieurs officiers et responsables civiles étaient là également, courbant l'échine, transis de froid.
En cette matinée du 01/12/anI, le général BIOUBHA et les capitaines STOYE et BIOUBHA devaient être exécutés. Découverts en train d'espionner pour le compte de l'ennemi suite aux derniers événements arrivés dans l'Alliance, ils avaient été jugés pour haute trahison. Depuis ils attendaient leur sort dans les cellules situées au sous-sol des bâtiments du Grand Conseil. Ils n'avaient même pas niés.
Cela avait beaucoup marqué les esprits partout dans les villes et les campagnes. Jusqu'où la trahison était-elle implantée ? Pourtant les gouvernants n'avaient pas ralenti leur réformes et le développement de la nation se déroulait toujours, imperturbable, même si le Grand Conseil trouvait que la nation hantarienne était gravement en retard en comparaison des autres nations de l'Alliance...
Une porte dérobée s'ouvrit soudain et le peloton se figea un peu plus. Un capitaine sortit alors suivi des 3 condamnés et de leurs gardiens. Rapidement il furent amenés face aux soldats du peloton. Ceux-ci, toujours au garde à vous, attendaient. Le capitaine qui commandait le peloton lu alors très lentement la sentence :

- Au nom de la nation hantarienne, le général BIOUBHA ainsi que les capitaines BIOUBHA et STOYE, accusés de haute trahison, ont été jugés et déclarés coupables des faits qu'ils leur sont reprochés. Par conséquent, la nation hantarienne les condamne à être dégradés et passé par les armes ce jour.

Puis il s'approcha des 3 condamnés et leur arracha grades et distinctions. Ensuite les gardiens bandèrent les yeux des 3 hommes et les bâillonnèrent. Ils les placèrent contre le mur, dos au peloton, bras tendus vers le haut. Leurs mains furent nouées à des lanières celées dans la maçonnerie du mur. L'un des 2 capitaines se mit à sangloter et chancela ce qui le fit pendre par les bras d'une façon grotesque. La tension était palpable tout autour. Le capitaine se figea alors dans un garde à vous impeccable et aboya :

- Peloton ! A mon commandement ! Reposez armes ! ... En position !

Les hommes du peloton épaulèrent leur armes.

- Soldats ! Je ne tolérerai aucune défection : 4 projectiles par hommes. Je les compterais moi-même ensuite.

La mâchoire des soldats se raidit. Ils attendaient. Dans le silence pesant, on entendait toujours le capitaine sanglotait. Les 2 autres semblaient déjà ailleurs.

- Approvisionnez ! ... En joue ! ... FEU !

Il n'y eut qu'une seule déflagration. Les 12 projectiles à haute densité frappèrent leurs cibles. Trois morts pendaient maintenant contre le mur, les poignets toujours attachés.

- Reposez armes !

Le capitaine sortit alors son arme de poing. Il se dirigea vers l'ex général et lui tira un projectile dans la nuque. Il fit de même avec les 2 ex capitaines. Puis se replaça à son poste :

- Portez armes ! A gauche, gauche ! En avant, marche !

Le peloton disparut vers ses quartiers au pas cadencé. Les quelques témoins officiels qui étaient là s'en allèrent également. Les gardiens coupèrent enfin les liens qui retenaient encore les corps et attendirent que les services de la morgue arrive.
La pluie venait de s'arrêter, la lumière commença à percer à travers l'épaisseur de la grisaille.


Épisode 09 - Galaxie 03 - le 07/12/anI - Début des invasions - Extraits du journal du sergent-chef Sacha LEC, sous-officier de la section de reconnaissance - 1ère compagnie - 3ème rang de la 5ème légion : prise d'assaut de la planète *censuré*, secteur *censuré*.

Plusieurs heures déjà que nous faisons route vers cette planète hostile.
Les hommes sont calmes et sereins même si la tension commence à monter.
Je passe le temps en observant les corvettes qui nous escortent : elles sont hérissées de tourelles, 16 au total, et c'est bien rassurant.
(...)
Nous venons d'arriver en orbite de la planète.
J'ai eu le temps de la voir lors de notre approche. J'ai également vu notre flotte de soutien : les croiseurs et le vaisseau mère sont impressionnants !
Je n'ai jamais vu autant de vaisseaux rassemblés.
Maintenant nous embarquons dans les compartiments blindés de notre barge.
Les hommes ont reçus leurs munitions. Ils se préparent.
Ma section est confiante. Nous nous connaissons bien, je pense que tout ira bien.
J'ai appris tout à l'heure que 300 hommes de notre Garde allaient également participer à cet assaut.
Il faut attendre. Toujours cette attente ! Ça semble le destin du militaire. (...)
(...)
Notre barge a touché le sol sans aucun problème.
Notre légion a débarqué en rase campagne.
Ma section a été envoyée sur les hauteurs proches pour éclairer la compagnie.
Le sol est rocailleux dans cette région et la pente abrupte.
A 800m du sommet nous avons eu un premier accrochage : 2 retranchements avec armes légères et 1 casemate avec armes lourdes.
Nous avons dû faire appel à l'appui lourd de la compagnie et même du 3ème rang pour nettoyer la zone.
Sur les 10 hommes de la section : 1 mort (soldat PITOU) et 2 blessés (caporal MENCHI et soldat BOTSH).
Je pense que la compagnie a eu des pertes sensibles.
Le 3ème rang a donc sécurisé cette colline.
J'ai pu voir l'armement lourd d'appui arriver et se mettre en position.
Le lieutenant nous a indiqué notre future mission : éclairer la zone de la colline jusqu'au faubourgs sud-ouest de la métropole.
La 1ère compagnie est encore en tête avec ma section en pointe.
3 villages ont été sécurisés ainsi qu'une zone industrielle. La progression a été rapide : les défenses étaient médiocres avec juste quelques travailleurs mal équipés et peu entraînés.
La population rencontrée ne semble pas hostile et a hébergé nos blessés en attendant nos services d'évacuation. Nous avons détruits 2 casemates, 3 retranchements et 1 véhicule blindé pour aucune perte dans la section.
A l'approche des faubourgs, la résistance se durcit et nous devons nettoyer une par une les rues et les maisons.
La tache est rude. En face, nous affrontons maintenant l'élite des troupes ennemies.
Les combats sont brefs et violents.
Nous avons des pertes : 3 morts (caporal-chef JIEN, soldats HOUI et DANG) et 2 blessés (lieutenant FYLS et soldat SION).
La section est réduite à 3 hommes dont je suis le chef maintenant.
Nous passons en réserve de la compagnie, au PC.
Nous sommes épuisés physiquement et nerveusement. Les quelques mots de notre capitaine ne nous ont apporté aucun réconfort.
(...)
Le 3ème rang a atteint la métropole et se rassemble pour l'assaut final.
Nous avons pris contact avec le 1er rang de la 6ème légion ainsi qu'avec le détachement de la Garde arrivé en renfort.
C'est à ce moment que nous avons subit un barrage d'artillerie lourde.
Nous n'étions pas encore retranchés et avons été pris de court.
Mes 2 derniers camarades (soldats BOH et CZICK) ont été tués. Littéralement pulvérisés. Plus aucune trace d'eux. Il ne reste que moi de la section reco de la 1ère compagnie.
Beaucoup de pertes chez nous, de blessés...
Notre 3ème rang complètement désorganisé suite à ce bombardement est remplacé par le 2ème rang de la 5ème légion.
Il est retiré du front et mis en base arrière.

Depuis le début des combats, j'ai appris qu'il avait eu 80% de son effectif hors de combat dont la moitié de morts.
Pour moi, la campagne s'arrête là.
De la colline d'où nous sommes partis, je vois au loin flotter nos couleurs sur les hauts bâtiments du centre ville. Cette campagne aura bien marqué les esprits.
Les blessés passent à côté de moi pour être évacués.
J'apprends que bientôt nous serons évacués : retour vers Minsk.


Épisode 10 - Galaxie 03 - écrit le 13/12/anI - Recyclage et Fossoyeurs

Dans le PC sur Minsk, l'alarme venait de se déclencher. Tout le personnel scruta les écrans radars. Un opérateur annonça alors à haute voix :

- Secteur de Mourmansk, zone 8, plus de 10000 de fossoyeurs en approche.

Le lieutenant-colonel GHO, chef du service, fronça les sourcils et déclancha aussitôt une alerte : il y avait des récolteurs hantariens là-bas mais aussi des alliés. Le message chemina ainsi de relai en relai et peu après il arrivait dans les mains du chef de bord BOFE, commandant le récolteur A et superviseur de la flotte troykaR1.
Le message lui demandait de dégager vers Mourmansk car aucune assistance ne serait envoyée vu la force ennemie. Il fit un rapide calcul. Il avait encore du temps et il pouvait encore remplir un peu les soutes de ses cargos. Il dégagerait au dernier moment et attendrait à l'abri de Mourmansk. Il verrait bien ensuite. Prévenant son second de ses intentions ainsi que les autres vaisseaux de sa flotte, les ordres furent donnés dans le calme. Un cargo, de retour d'une vente, fut dérouté sur Mourmansk. Les hommes étaient maintenant un peu plus tendus mais le travail continua comme si de rien était. Jetant un regard sur les autres flottes qui était sur zone, le chef de bord eut envi de les prévenir, puis se ravisa : l'Alliance était prévenue, le reste importait peu. Il retourna alors superviser les opérations de remplissage.


Épisode 11 - Galaxie 03 - Joies et désillusions d'un dirigeant

Écrit le 16/12/anI

Elle dormait. Elle dormait là tout à côté. Il entendait son souffle régulier. Elle dormait et lui s'était réveillé. Il fallait encore qu'il avance sur quelques dossiers et envoie plusieurs messages. Le colonel LVOV n'avait jamais aucun répit même au plus profond de son intimité. Il fallait toujours être au service de la nation. Pourtant il prit quelques instants pour regarder sa bien-aimée.
Slaine dormait donc. Elle dormait de ce sommeil réparateur et serein. Il y a peu pourtant elle ne dormait pas ! Il sourit à cette pensée. Il scruta les fourrures et les draps qui cachaient les courbes rondes et pleines que l'on pouvait deviner à la lueur des flammes qui ondoyaient non loin. Au même instant, elle soupira et se retourna, changeant ainsi la vue qu'il avait d'elle. On distinguait maintenant sa gorge pulpeuse. Il sourit encore une fois. Il était fourbu maintement. Fourbu et calme.

Slaine.

Il l'aimait plus que tout c'était sûr. Longtemps il s'était posé la question, pesant le pour et le contre, refusant sans doute l'engagement. Mais dorénavant il en était certain : elle le stabilisait, il était moins sauvage et plus sûr de lui qu'auparavant. C'était un peu grâce à elle aussi qu'il était revenu au sommet de la nation hantarienne.
Il reporta son regard sur la table de travail et rédigea rapidement plusieurs courriers. Ensuite il consulta différents dossiers sur le développement des flottes de guerre et les projets de recherche à venir. Il étudia également les différents décrets à établir pour la mise en place des nouvelles institutions : cela tardait un peu à être mis en place. Après 2 heures de travail, il décida que c'était assez. Il se dirigea vers la couche toute proche et, soulevant les étoffes, il se lova contre le corps doux et chaud de sa compagne. Très vite il s'endormit, un bras autour de la taille nue et ronde de Slaine.
Dans l'âtre toute proche, les braises s'éteignaient doucement.

Écrit le 04/01/anI

Le Grand Conseiller LVOV était fatigué : ces derniers jours avaient été éprouvant. La bataille avait été rude lors du vote au Grand Conseil concernant le lancement des recherches pour la planétologie ainsi que la construction de réserves d'énergie sur les principales planètes. Il avait fallu revoir beaucoup de choses et en particulier augmenter le nombre de scientifiques mais aussi le nombre de soldats. Ces derniers étaient, jusqu'à maintenant, a un niveau assez faible. La nation était donc redevenue une fourmilière : la nouvelle frégate à missile venait de sortir des chantiers équipées des derniers déflecteurs optimisés, les frégates d'assaut et autres croiseurs continuaient à s'ajouter à ceux qui existaient déjà, l'enrôlement des troupes se passait au mieux et les recherches avançaient correctement. Bien sûr il y avait toujours les réfractaires, les contradicteurs du Grand Conseil. Il avait fallu les écarter et manoeuvrer fermer pour aboutir. Ceux ci ne supportaient pas un développement trop militaire. Ils pensaient toujours qu'en se cachant la tête dans le sable comme une glutute du désert, rien ne pouvaient leur arriver. Heureusement qu'ils n'étaient qu'une minorité et que la situation financière était au beau fixe. Dans le cas contraire, le Grand Conseiller aurait dû ranger au plus vite ses projets et attendre encore longtemps.
Perdu dans ses pensées, ses pas le conduisirent à travers le palais, et presque machinalement, vers la grand baie vitrée qui donnait sur les quais de stockage de la flotte. Là, trônait la frégate à missile fraîchement terminée. Encore une fois il se félicita sur le choix de développer ce vaisseau. Un véritable tueur de corvettes ! Celui-ci ne pouvait que renforcer la force de frappe hantarienne au combat. Satisfait, il se dirigea vers ses appartements pour prendre un repos bien mérité.

Écrit le 23/01/anI

Un sourire ironique au coin des lèvres, le colonel LVOV souriait en regardant par la fenêtre de son bureau. Pourtant tout avait bien fonctionné : très peu de vaisseaux détruits, la mise à genoux de 2 planètes et la conquête d'une nouvelle dans le giron de la nation. Bien sûr il y avait eu des pertes en hommes. C'était là que le bas blessait... On ne lui pardonnait pas ces pertes qui, d'ailleurs, étaient déjà remplacées depuis longtemps. Il avait subi une attaque en règle au Grand Conseil. On lui avait tout dit : « manque de respects envers ses concitoyens », « indifférence pour la vie », « pertes inutiles », « froid et sans scrupule »... Il en était resté bouche bée. Il avait encaissé cela comme la perdrix des steppes prend une volée de plomb. Pourtant il était rentré de ces combats confiant et plein d'allant, mais tout cela avait fait l'effet d'une douche glacée. Il ne pouvait s'empêcher de faire les 100 pas dans ce bureau qui semblait l'étouffer maintenant. Et le comble ! Oui le comble était qu'il venait d'être nommé général de la flotte en récompense de ses derniers exploits au combat. Cela frisait presque le ridicule.
Il ruminait donc seul, incapable de se sortir cette situation ridicule de l'esprit. Un tas d'arguments jaillissait du bouillonnement de son esprit : le soutien à apporter à l'Alliance (qui avait beaucoup fait pour les Hantariens), les recherches en planétologie terminées, le développement de cavernes d'acier et d'une lune artificielle, les vaisseaux qui continuaient à se construire, une nouvelle planète bientôt colonisée. Mais à chaque fois il secouait la tête pour balayer ses arguments. Il ne voulait en aucune façon devoir se justifier ou se défendre car cela aurait signifier la reconnaissances de fautes qui n'existaient pas.
Plein de ressentiment et d'amertume il décida, sur un coup de tête, de rejoindre la flotte de combat qui gravitait autour de la future planète colonisée. Une lueur de quiétude traversa son esprit : parmi ses compagnons d'armes il se sentirait mieux et quelques contacts avec les autres dirigeants des nations alliées auraient vite fait de le remettre d'aplomb. Il appela rapidement sa bien-aimée pour qu'elle le rejoigne.
Deux heures plus tard, ça navette rapide les emmenait loin de toute cette ambiance lourde et suspicieuse.


Épisode 12 - Galaxie 03 - Planète : restructuration puis abandon

Le 29/01/anI

Sur Rostov, le centre de recherche venait d'être cisaillé par le bas. Lentement le bâtiment principal ainsi que ses 2 annexes s'effondra sur lui-même dans un grand nuage de poussière. Tout autour les engins s'affairaient. Tandis qu'un atelier était déjà en construction, le tracé d'un deuxième était en cours. La restructuration allait bon train. Cette petite planète isolée était dans les priorités de la nation hantarienne. Jusque là elle n'avait été qu'un centre de recherche géant, dorénavant elle serait une place forte : cela était devenu nécessaire aux vues du dernier trouble qu'il y avait eu avec une alliance hostile...
Des stocks de matériaux étaient donc là, prêts pour le forage et le déploiement de structures souterraines. Des travailleurs allaient être embauchés ou étaient en approche de la planète. Les 2100 scientifiques n'étaient plus qu'un lointain souvenir et s'en étaient allés pour une autre planète plus accueillante.
La population semblait rassurée depuis ces grands bouleversements car pendant plusieurs jours, il avait était question que la nation hantarienne évacue la zone et les laisse autonomes mais sans défense. De nouveaux cargos étaient en approche : les choses allaient bon train.

Le 30/01/anI

L'administrateur de Rostov était blême.

- Ils nous ont trompé... Ils nous ont trompé...Ne cessait-il de ressasser en arpentant les couloirs des administrations de la planète.

Bianko BORN se souvenait encore de son réveil brutal du matin. Son adjoint était venu affolé et comme en plein délire. Il avait eu du mal à le calmer pour comprendre ce qu'il se passait.

- Ce qu'il se passe ! Ce qu'il se passe !

C'était tout ce que son adjoint avait pu bredouiller. Tout était clair maintenant et il l'avait compris tout de suite en allant sur le balcon de son appartement : toute la flotte de guerre hantarienne qui stationnait sur la planète prenait son envol. Il était resté terrifié devant ce spectacle pourtant grandiose.

- La légion a embarqué ce matin à la première heure, chuchota son adjoint derrière lui, ils partent tous ! Qu'allons-nous faire ! Qu'allons nous devenir !

Il l'avait entendu étouffer un sanglot. Bianko comprenait tout maintenant : la destruction du centre de recherche, le départ des scientifiques, les rotations de cargos qui, soi-disant, venait apporter des ressources pour développer la planète. Tout cela n'avait été qu'une belle mise en scène pour les endormir lui et son peuple.
Depuis le matin il avait fait tout son possible pour stopper l'inévitable. Mais déjà les mines et les puits de production avaient été démantelés. La capacité de production d'énergie était presque réduite à néant et la plupart des structures lourdes avaient été détruites. Les Hantariens ne faisaient jamais les choses à moitié. Il les avait toujours admirés pour cela mais aujourd'hui il subissait leur cruelle efficacité. Au détour d'un couloir, il croisa une colonne d'ouvriers qui venait d'opter pour l'exile. La nation hantarienne leur proposait de la suivre et ils avaient acceptés. Ils pouvaient ainsi, avec leur famille proche, s'exiler vers la nouvelle colonie que les Hantariens convoitaient. Il en avait été de même avec les soldats : tous avaient accepté.
Après plusieurs démarches infructueuses auprès de l'ambassadeur hantarien, Bianko réussit tout de même à obtenir une communication avec le Grand Conseiller LVOV. Il jeta ses derniers arguments dans le dialogue :

- Grand Conseiller LVOV, mes respects.
- Bonjour Administrateur BORN, que me vaut le plaisir ?
- Arrêtons les civilités je vous prie. Je pense que vous êtes au courant de ce qui se passe ici ?
- Oui Administrateur, je souhaitais d'ailleurs vous en entretenir ?
– M'en entretenir ! C'est une plaisanterie je suppose ?
- Écoutez Administrateur, je comprends votre désarroi et votre réaction. Sachez que je suis de tout coeur avec vous et que je souhaite...
- Brisons là Monsieur. Vous ne comprenez pas ! Les engagements que vous aviez pris pourtant... Quand vous êtes arrivés ici nous vous avons accueilli à bras ouverts... et... et voilà notre récompense.
- Je vous le répète, je comprends. Ça n'est pas de gaieté de coeur que je fais cela. Si cela ne dépendait que de moi croyez bien que je serais resté mais j'ai des impératifs. Notre Grand Conseil a tranché et je n'ai pas eu la majorité... Nous subissons des pressions de la part de notre Alliance. Nous avons des obligations de résultats. Vous comprenez ?
- ...
- Administrateur ?
- Oui. Je comprends. Je comprends que nous allons devoir de nouveau nous en sortir seul...
- Administrateur, je tiens ici à vous certifier que nous allons faire tout notre possible pour que vous continuiez à travailler avec nous et nous avec vous. Je vous envoie tout de suite ma présentation de ce que je pourrais appeler « une grande migration ».

(...)

Le projet était simple : déplacer tous ceux qui le souhaitait vers une nouvelle planète pratiquement vierge de toute population. Tout serait fait pour que chaque personne de Rostov est la possibilité de retrouver sa place sur la nouvelle planète : Rostov II.
La communication dura encore quelques temps. Le temps que les esprits s'apaisent. L'Administrateur accepta les propositions et s'empressa ensuite de communiquer ces informations à toute la population.
Les 2 derniers cargos encore présents sur la planète se remplissaient tout doucement : pratiquement 95% de la population avait acceptée l'exode. Tout semblait se résoudre finalement mais à quel prix !
Sur la passerelle d'un croiseur en orbite de la future Rostov II, le général LVOV restait pensif. Cette nouvelle planète était prometteuse et beaucoup plus intéressante que l'ancienne. Pourtant il ressentait comme un malaise au plus profond de lui. Cet abandon rapide n'était pas digne de lui. Il en avait été obligé par un vote du Grand Conseil et il avait dû s'incliner. L'Administrateur BORN avait était un ami depuis le début et il avait l'impression de l'avoir poignardé dans le dos. Ce dernier avait pourtant accepté le poste d'administrateur sur Rostov II. Il le reverrait donc bientôt et avec le temps l'amertume disparaitrait et l'amitié reviendraient très certainement. Enfin... Il l'espérait.


Épisode 13 - Galaxie 03 - Tatiana, nouvel officier de la flotte

Le 05/02/anI - Secteur de Smolensk, PC d'alerte, 6h00 du matin.

- Mon commandant !?
- Oui lieutenant, qu'y-a-t-il ?
- Nous venons de recevoir un message du PC de Minsk : alerte générale pour notre flotte. Vaisseau d'une nation hostile dans le secteur de troykaR2.
- Oui, j'attendais la confirmation pour mon avis d'alerte. Merci lieutenant.

Ce dernier salua impeccablement, fit demi tour et sortit prestement. Le commandant MARK regarda partir son ordonnance. Décidément, les courbes de ce lieutenant étaient bien agréables à regarder... Il sourit. Il n'avait jamais été pour la présence des femmes dans les forces spatiales mais il reconnaissait que physiquement c'était autrechose qu'une armoire à glace au menton carré. Et puis, suite aux derniers combats survenus, elles avaient montré qu'elles savaient parfaitement se battre et qu'elles étaient souvent plus perspicaces et accrocheuses dans bien des situations. Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et puis... Et puis son ordonnance était vraiment craquante ! Il chassa ces idées de son esprit et posa le regard sur le message :

« Alliance alertée - stop - envoi immédiat de forces dans le secteur de Mourmansk - stop - 1 patrouille légère en éclaireur et 1 flottille en soutien - stop - général LVOV présent pour superviser - terminé »

Il sourit de nouveau : le général ne pouvait s'empêcher d'être là. Il devait ronger son frein sur Minsk et à la moindre occasion il en profitait pour retrouver ses vaisseaux et ses hommes.
Rapidement il prit les dispositions pour lancer une patrouille ainsi qu'une flottille. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les vaisseaux étaient partis.

Le même jour - Secteur de troykaR2, 14h00.

- De CLleader à CL10.
- Parler CLleader.
- Il est a vous. C'est votre premier. Terminé.

La flottille venait juste de rejoindre la patrouille qui sécurisait le secteur depuis 1 heure. Les hommes se demandaient bien pourquoi un tel déploiement de forces pour si peu. Un seul vaisseau en face ! Les officiers avaient dû encore se faire plaisir en faisant joujou avec leurs vaisseaux. La plupart des corvettes se mit donc en attente prêt à intervenir au « cas où ». Seuls les chasseurs et une corvette lourde devaient intervenir, celle de l'aspirant Tatiana ZEJEWSK. Cette toute jeune aspirant sortit de l'école de la flotte était prometteuse. La première pilote de vaisseau de ce type.
A bord de la corvette, la tension montait doucement. Le bip du signal du vaisseau intrus accélérait : le vaisseau se rapprochait. Tatiana avait les yeux rivés à l'endroit où le vaisseau devait arriver. Les mains moites, la gorge sèche, elle n'avait pas droit à l'erreur. En plus, le général en chef était là ! Elle déglutit sans rien avaler. Elle toussota pour s'éclaircir la voix. Elle avait répété ça tant de fois à l'entraînement :

- Officier de tir ?
- Paré.
- Officier de navigation ?
- Paré.
- Bien. J'espère que nous allons faire du bon travail, net et sans bavure.

L'équipage de 16 hommes était lui aussi novice. Tout le monde attendait dans un silence que seul le bip du radar rompait.
Tout à coup, un éclat vif illumina le point d'arrivée et le vaisseau apparu.

- Feu ! hurla presque Tatiana.

Une roquette sortit du lanceur et partit en direction du vaisseau. C'était un vaisseau de colonisation.

Trop près, pensa-t-elle, trop près !

La roquette n'avait pas eu le temps de s'armer, elle ricocha sur le blindage du vaisseau et explosa plus loin. Déjà le lourd vaisseau essayait désespérément d'amorcer une esquive.

- Officier de tir, déverrouillez la prochaine, ordonna Tatiana.
- Bien reçu.

Le ciblage avait déjà était corrigé, la corvette suivait parfaitement le vaisseau sur son arrière droit. Le lanceur s'était réarmé automatiquement.

- Feu !

Une 2ème roquette partie aussitôt. Elle toucha le gros vaisseau dans ses propulseurs. Une lueur partie du point d'impact pour se propager vers l'intérieur et irradier ensuite toute la carlingue qui fut disloquée. Sur les écrans radars, 2 capsules de survie apparaissaient : certains avaient pu s'en sortir.

Un peu trop facile quand même, pensa-t-elle avec une petite moue.

L'équipage exultait pourtant autour d'elle.

Mais bon. C'est mon premier !


Épisode 14 - Galaxie 03 - Le 08/02/anI - Slaine, nouvel officier de la chasse

Ils venaient d'arriver sur zone. Slaine était la 3ème de la patrouille, la « place du mort » comme beaucoup aimaient à le dire. La mission était simple : reconnaître une zone masquée en milieu hostile. Trois intercepteurs avaient donc étaient envoyés. Leur chef de patrouille, Oris, était un bon camarade mais elle avait des doutes sur ses capacités à commander cette patrouille.
La zone semblait dégagée, rien d'anormal sur les écrans et en visuel. Juste quelques astéroïdes sur leur gauche.

- De Ileader à I3.
- Parlé Ileader.
- Slaine ! Tu vas reconnaître les astéroïdes, nous te couvrons avec Alex.

Elle tiqua un peu sur la dernière phrase : ça n'était pas très « procédure procédure » comme ordre. Sans rien dire pourtant elle appuya sur les commandes. Son intercepteur réagissait au moindre de ses ordres. Réglant ses capteurs radars au maximum, tous ses sens en éveil, elle approchait des blocs qui grossissait à vue d'oeil. Un sourd pressentiment lui bloquait l'estomac.
Soudain l'alarme d'approche se déclencha : quatre chasseurs inconnus venaient de se démasquer. Instinctivement elle décrocha brutalement sur la droite. Bien lui en avait pris : une rafale de canon laser venant de la frôler. Pour ses deux ailiers, il en était autrement :

- Ici Ileader, je suis accroché par deux bandits. Impossible de les lâcher !
- De I2 à Ileader, je les suis.
- Ici I3, je rejoins.
- Ici Ileader aidez-moi !

Deux chasseurs traquaient Oris qui, bien qu'avec une vitesse plus importante, n'arrivait pas à les semer. Leurs tirs se rapprochaient de plus en plus. Oris craquait, on entendait sa respiration dans les transmissions. Il était au bord de l'asphyxie. Déjà 2 erreurs à son actif... Slaine venait juste de penser ça quand Ileader explosa en tournoyant dans une berge d'étincelles. Au même moment, Alex détruisait l'un des deux assaillants. Lui même en avait 2 sur le dos.

- De I2 à I3. Deux bandits sur le dos. Tu peux m'aider ?
- Reçu I2, je suis sur le coup.

Elle arrivait de biais, par en dessous. Ça seule chance était d'en avoir un au premier passage. Son armement était moins puissant. Une pression de l'index sur l'interrupteur de tir et le canon lâcha une rafale de projectiles qui allèrent s'écraser sur le blindage d'un des deux chasseurs ennemis. Disloqué il rompit le combat et explosa un peu plus loin.

- Bien joué I3. Je vais rev... Aaaaaaaaaaaah !

Alex n'eut pas le temps de finir. Touché à mort son intercepteur explosa à son tour. Slaine eut juste le temps de voir Alex s'éjecter. Elle avait maintenant deux bandits sur le dos. Sa propulsion au maximum elle enchaînait manoeuvre sur manoeuvre. Ecrasée dans son siège, les sangles lui coupaient les épaules. La sueur coulait sous son casque et dans son dos : elle était trempée. Après une dernière manoeuvre d'esquive, elle réussit à se mettre en position et à tirer une rafale à l'instinct. Celle-ci fit mouche et un nouveau chasseur fut détruit. Le dernier qui restait rompit alors le combat. Épuisée, sa vue commençant à se troubler, Slaine n'insista pas. Elle aussi allait rentrer.

- FIN DE LA SIMULATION, annonça une voix dans son casque.

Le cockpit de son intercepteur s'ouvrir et son instructeur l'accueillit avec un large sourire :

- Félicitations aspirant NAUX, joli coup pour une première simulation.

Elle sourit faiblement et s'extirpa du cockpit. Elle chancela au premier pas puis se reprit pour se tenir bien droite sur ses jambes. Elle était heureuse ! Heureuse d'avoir commencé cette formation de pilote de chasse et surtout que Zak est accepté qu'elle la fasse. Elle aussi voulait participer à l'effort de la nation hantarienne. Elle se souvenait encore du regard un peu surpris qu'il lui avait lancé à cette nouvelle et puis du sourire franc qu'il lui avait fait en lui disant :

- C'est toi qui décides ma tigresse ! Tu fais comme tu le sens. Avait-il ajouter en lui faisant un clin d'oeil.

Ils avaient bien rigolé. En plus, elle adorait qu'il l'appelle « ma tigresse » pensa-t-elle en rejoignant ses camarades. Alex était toujours aussi souriant et Oris, par contre, complètement dépité.


Épisode 15 - Galaxie 03 - Le 08/02/anI - Premier revers : destruction de la flotte B1

Planète Minsk, GQG, 10h00 :

- Ici CRleader... Sommes attaqués ! Situation devient impossible à gérer... Nombreux vaisseaux détruits... Sommes débordés...

Tel était le dernier message émis par la flotte de blocus B1 en secteur troykaR5. Au PC les hommes du lieutenant-colonel GHO attendaient anxieux mais plus rien, aucun message. Cette flotte légère en blocus sur une nation hostile depuis presque 3 jours venait purement et simplement de disparaître des radars. Plus grave, aucune nouvelle du général LVOV qui avait pris le commandement de cette flotte. Bien qu'aucun communiqué officiel n'est été fait, la nouvelle, comme une rumeur se répandit rapidement dans la nation.
Dans un secteur éloigné, sur Omsk, au même moment :

- Envoyez une sonde sur zone. Il faut être sûr de ce qu'il s'est passé. Les rapports sont confus.
- Bien reçu mon commandant, sonde partie.

Au bout d'un quart d'heure, le résultat tomba, clair et précis : la flotte B1 avait été annihilée. Aucun vaisseau n'avait survécu. Plusieurs boîtes de contrôle purent être analysées avant que la sonde ne soit détruite. 309 vaisseaux hantariens et 187 vaisseaux alliés avaient été détruits. En face, l'ennemi (une nation inconnue jusque là) avait eu 313 vaisseaux perdus sur ses 2703 initialement présents.

- Nous n'avons pas démérité, pensa le commandant VHUIL, seulement succombés sous le nombre.

Immédiatement, l'information remonta jusqu'à Minsk et l'Alliance fut prévenue. Tout le protocole habituel des prises de contact et des échanges diplomatiques fut enclenché.
De leur côté, sans nouvelle de leur Grand Conseiller, les hantariens attendaient.

Secteur troykaR5, position de l'ex flotte B1, 16h00 :

- Ici flotte *censuré* de la nation alliée *censuré*.
- Ici PC de Omsk, parlez.
- Nous avons sécurisé la zone *censuré* et quelqu'un souhaiterait vous parler.
- Nous vous écoutons.
- Ici autorité, content de vous entendre commandant VHUIL.
- Grand Conseiller !
S'exclama le commandant en s'étranglant presque.
- Oui commandant, lui-même. Je vous rejoins sous peu, des nouvelles importantes à me communiquer ?
- Mon général, nous regroupons une flotte actuellement et nous pensions rejoindre la zone des combats mais sachant que vous êtes là, il n'y a plus d'urgence.
- Bien reçu. Regroupez tout de même et envoyez cette flotte sur zone. Je vous rejoins et ramène plusieurs survivants. Terminé.
- Ici Omsk. Terminé.

La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et un soulagement immense parcourut alors toute la nation hantarienne.
Lorsque le général arriva sur Omsk avec les rescapés de la flotte B1, ils furent chaleureusement accueillis et pris en charge par les services de santé. Le général, lui-même blessé au flanc et à une jambe, fut soigné rapidement.

le 09/01/an I, retour vers Minsk

Sa navette sonde avait quitté Omsk et fendait maintenant l'espace à vive allure pour rejoindre la flotte A. Un peu assommé par les calmants, Zak regardait fixement devant lui. La douleur des blessures était lancinante et ne le lâchait pas. Il serra les dents : une image furtive de ce qui leur était arrivé venait de lui traversée l'esprit. Il avait pourtant vu et subi beaucoup de coups durs avant l'Exode et même avant le Grand Exile plus lointain. Ca n'était pas le premier combat qu'il livrait et qu'il perdait. Pourtant, celui-ci avait était particulièrement dur et inégal.
En se disant cela, un flot d'images lui revint. C'était presque comme si il revivait le combat. Il revoyait parfaitement le tableau : les vaisseaux lourds faisant blocus de la planète, les chasseurs et autres intercepteurs patrouillant autour d'eux. Il y avait eu un signe préalable pourtant : 1 sonde détruite 2 heures auparavant. Mais c'était déjà la 2ème qui était détruite de cette nation. Et puis une sonde ne signifie rien à proprement parler. Sans doute avait-il été trop confiant, pas assez sur ses gardes...

Il prit alors un stylo et commença à écrire :

Rapport préparatoire sur la destruction de la flotte B1.
Lors que les premiers vaisseaux ennemis apparurent sur les radars, il était déjà trop tard pour fuir. Nous avons dû nous battre à 1 contre 5.
La flotte alliée qui était présente a fait de même, sans faillir.
Très vite, les croiseurs ont été assaillis de toutes parts, ainsi que les frégates d'assaut.
Ils n'ont même pas pu se défendre face aux vaisseaux lourds ennemis trop éloignés : ils avaient trop à faire contre les « légers ».
Dès les premiers instants du combat, mon croiseur s'est porté en avant pour essayer de désorganiser l'assaut ennemi. Application du vieil adage : « la meilleure défense est l'attaque. » Épaulé par son sistership et par 4 croiseurs alliés, nous avons presque fait une trouée dans la ligne adverse. Malheureusement, nos boucliers sont tombés les uns après les autres, il y avait trop d'assaillants.
Nos forces fractionnées ont continué de se battre par petits groupes. Notre chasse ayant été détruite en premier, seul les corvettes DCC (ou CTM) ont essayé de contenir la chasse ennemie. En vain malheureusement. Pourtant elles ont fait des merveilles.
Les hommes se sont battus bravement. Je n'ai vu aucun signe d'abattement ou de panique.
Nos vaisseaux ont été réduits les uns après les autres, mon croiseur personnel a été l'un des derniers à succomber, ravagé par les incendies et les avaries.
C'est lors de mon évacuation à bord d'une capsule que j'ai été blessé par des éclats. Je tiens à remercier mon fidèle Kalmouk : c'est grâce à lui que je suis encore en vie.
Le décompte des pertes en hommes n'a pas encore été fait.
Je pense qu'il fait... faut...

Zak s'arrêta d'écrire. Il en avait assez. Une sourde torpeur l'envahissait. Il s'allongea alors sur la couchette et s'endormit très vite.
Dehors, à la porte de la petite cabine où le Grand Conseiller dormait maintenant, Kalmouk veillait. C'était son rôle. Il ne se voyait pas faire autre chose que de rester là, à veiller sur son maître. Il jeta un oeil par la lucarne de la porte :

Ca y est. Il dort, se dit-il.

Il sourit et se détendit. Lui aussi méritait bien un peu de repos.


Épisode 16 - Galaxie 03 - Le 21/02/anI - Nima et Flavian : les aléas de la vie militaire

Quatre jours ! Quatre jours que nous sommes dans ce secteur 67 de la G03 à compter les étoiles... Décidément, c'était à n'y rien comprendre.

Le capitaine Flavian BLUTCH, secoua la tête en rentrant dans ses quartiers à bord du croiseur amiral de la flotte A.

Non. C'était vraiment à rien n'y comprendre...

Il se remémora la découverte de cette planète et leur départ pour la coloniser. Au départ tout c'était bien passé : regroupement de flottes colonisatrices avec la flotte de guerre, contact avec l'Alliance qui semblait approuver, etc... Et puis les rouages de la mécanique s'étaient grippés : des nations étrangères revendiquaient également la planète, des pourparlers plus ou moins directs et francs avaient été engagés. L'Alliance avait également participé. Tout s'était plus ou moins enchaîné diplomatiquement. Finalement le dénouement, la veille : il fallait tout remballer et retourner vers Minsk.
Les hommes s'étaient regardés, incrédules, pensant à un canular pour égailler l'atmosphère qui commençait à être pesante dans les vaisseaux. Mais non. Les vaisseaux avaient repris la route de la planète mère.

Le capitaine secouait toujours la tête en pensant à tout ça.

Quel gâchis de temps et d'énergie. Pourtant les hommes étaient prêts à mourir !

Il faut dire qu'ils n'auraient pas fait long feu face aux forces adverses qui se regroupaient autour d'eux.

Enfin ! La chose était faite et il n'y avait plus moyen de revenir en arrière, pensa-il.

Tandis qu'il était perdu dans ses pensées, il s'assit sur le lit. Dans son dos, 2 mains fines aux ongles courts et soignés se posèrent sur le cuir de son uniforme. Elles remontèrent prestement sur ses épaules et commencèrent un doux massage.

- Alors capitaine ! Encore ailleurs ? Lui susurra une douce voix à l'oreille.

Il rit et en se retournant bascula Nima sur le lit.

Heureusement qu'elle était là pendant ces 4 jours ! Pensa-t-il en souriant.

Privilège qui lui avait été accordé par le Grand Conseiller lui-même : son épouse, nouvellement promue au grade de capitaine dans les légions hantariennes, devait prendre part au développement de la nouvelle colonie.
Ils riaient tous les deux, heureux d'être ensemble et bien loin des bruits et des discussions obscures de la galaxie.


Épisode 17 - Galaxie 03 - Le 26/02/anI - L'Alliance : échange ou diktat ?

La réunion du Grand Conseil était houleuse. Tout le monde avait son mot à dire et personne n'écoutait les autres. Le brouhaha montait crescendo et, de l'extérieur, on aurait pu se croire à la criée municipale. Excédé par cette situation, Zak abattit son point sur la table. Le silence se fit aussitôt mais la douleur irradia tout son côté gauche : les médecins avaient fait des merveilles mais ses blessures le « chatouillaient » encore de temps à autre. Plus renfrogné que jamais il déclara :

- J'ai bien compris vos remarques conseiller GUILD, mais les impératifs de développement militaire sont également une priorité. Nous avons, par le recyclage et la récupération de flottes abandonnées sur diverses planètes, fait de grosses économies de développement. Celles-ci nous ont permis d'agrandir les zones d'extension de nos planètes. De plus, 2 nouvelles planètes font parties de notre Nation. Je ne vois donc pas en quoi la construction de quelques casernes militaires vous dérange ?

Face à lui, le conseiller Svain GUILD, légèrement irrité repris :

- Bien entendu, tout cela est beau sur le papier mais je maintiens mon propos : pourquoi toutes ces forces armées ? Pourquoi ce gâchis de ressources et d'énergie ? De plus, vous omettez de dire que les recherches entreprises actuellement concernent de nouveaux vaisseaux de C O M B A T.

Il martela la table du plat de la main pour appuyer ce dernier mot. Zak reprit alors :

- Conseiller, souhaiteriez-vous que nous n'ayons aucune défense ? Souhaiteriez-vous être envahi en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ? Voudriez-vous rompre toutes relations avec l'Alliance ? Nous avons des devoirs envers elle et il faut respecter ce qu'elle nous demande. Et puis, vous savez aussi bien que moi que la formation de militaires ne se fait pas en un claquement de doigts. Nous en avons déjà parlé maintes et maintes fois pourtant. Notre Nation a toujours était une nation guerrière dont l'une des devises est « soldats nombreux = avenir radieux ». D'ailleurs, je tiens à vous signaler qu'actuellement, nous n'avons que les effectifs de 25 légions éparpillées sur toute la galaxie, je ne considère pas cela comme une débauche de forces militaires. Je sais que vous essayer toujours de m'accuser de despotisme et d'autoritarisme car je suis, à la base, un militaire et je ne manque pas une occasion de le rappeler. Pourtant, m'avez-vous déjà vu prendre une décision sans vous consulter, vous et le Conseil tout entier ?
- Bien sûr que non
, admit Svain, mais je ne comprends pas...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un officier du PC entra brutalement :

- Pardonner mon intrusion conseillers mais une nouvelle concernant l'Alliance vient de tomber. Grand Conseiller, vous êtes attendus sur le champ au PC.

Sans attendre, l'officier fit demi-tour suivit aussitôt par le Grand Conseiller. Les ayant vu tourner au coin de la porte, Svain marmonna assez fort pour que tous l'entendent :

- Ils le sifflent et il accourt ! Quand déciderons-nous enfin de notre destinée sans « diktat » extérieur.

Cet ancien mot figea ses collègues : il rappelait de vieux souvenirs d'avant le Grand Exile. Souvenirs au combien douloureux... Pour couper court, le secrétaire rapporteur du jour clôtura la réunion, demandant à chacun de revenir dans 5 heures. Chaque conseiller retourna donc à ses occupations.
Pourtant, la dernière phrase du conseiller GUILD raisonnait encore dans leur tête. Allait-elle y faire son chemin ?


Épisode 18 - Galaxie 03 - le 28/02/anI - Slaine : 1er combat

Ils étaient partis la veille, très vite. Elle n'aurait jamais cru qu'une alerte pouvait aller si vite. La seule information qu'ils avaient eu avant de partir avait été : « Une nation de l'Alliance a été attaquée. Nous allons là bas pour une opération punitive. » Personne n'avait jugé bon de leur en dire plus. Slaine avait donc embarqué à bord de son intercepteur avec Alex qui était son copilote. Ce binôme fonctionnait bien : elle au pilotage et tir, lui à la navigation et à la propultion.
Depuis qu'ils se connaissaient, à l'école de pilotage, ils avaient sympathisé. Bien entendu, lui et aucun autre ne savaient qu'elle était la compagne du Grand Conseiller. Non pas qu'ils se cachaient mais ils préféraient éviter toute publicité. Beaucoup de gens pensaient encore que la compagne de Zak LVOV était toujours sur Smolensk et ne l'avait pas rejoint.
Le regroupement de la flotte se fit donc très rapidement. Une première moitié partit immédiatement tandis que l'autre moitié (essentiellement des vaisseaux lourds) s'échelonna en 3 groupes.
Arrivée en orbite d'une planète amie le matin même, elle avait pu voir les restes d'une flotte de commerce lâchement agressée.
Sans attendre ils étaient repartis vers la planète ennemie.
Là, elle avait eu le temps de se restaurer à bord du vaisseau mère et de faire vérifier une dernière fois son intercepteur par les mécaniciens embarqués. Tout était paré. Aucune autre information n'avait filtré et elle savait qu'elle ne saurait le fin mot de l'histoire que lorsque elle en parlerait à Zak, après. Après... Elle n'arrivait pas à réaliser encore qu'elle risquait sa vie dans cette histoire. Les officiers leur avaient pourtant clairement dit qu'il fallait s'attendre à des combats : ils étaient là pour ça.

Les quelques 6 heures d'attente furent brèves. Elle eut assez peu le temps d'observer les vaisseaux des autres nations de l'Alliance qui arrivaient en grand nombre. Elle remarqua simplement que les hantariens n'étaient pas les plus nombreux. Un petit accro à sa fierté mais sans plus, il ne fallait pas s'arrêter à ce genre de détail. Ils avaient discuté tout ce temps avec Alex mais elle sentait bien qu'elle et lui faisaient des efforts : toute leur attention était déjà concentré sur le combat à venir.
Leur intercepteur faisait parti de l'escadrille I-D et il avait le numéro 5. Leur ailier était donc le I-D6. Le chef d'escadrille (I-Dleader) leur donna les dernières instructions : « Rester sur le canal qui leur était imparti, pas d'initiative personnelle, rester sur la mission initiale, ne changer de mission que dans le cas où l'ordre vient du commandement de la flotte. » Les consignes habituelles qui pouvaient vous sauver la vie.
Lorsque les vaisseaux ennemis arrivèrent sur zone, l'engagement commença. Les escadrilles d'intercepteurs ne participèrent pas dans un premier temps. Ce furent les chasseurs qui engagèrent le combat, appuyant les frégates d'assaut et les corvettes.
Slaine constata que l'ennemi attaquait en priorité les troupes hantariennes : elles encaissèrent le plus gros du choc. Les chasseurs souffrirent énormément. Avec l'aide d'Alex, ils explorèrent les canaux alliés pour avoir une idée de ce qu'il se passait. Les forces alliées prenaient pourtant le dessus, mais plusieurs pertes étaient à déplorer. Pour enrayer l'hémorragie en chasseurs, 5 escadrilles d'intercepteurs furent envoyées avec ce qui restait de corvettes lourdes.
Leur mission était simple : rompre et disperser un groupe de 5 corvettes lourdes soutenues par 5 corvettes légères. Ils devait d'abord passer à travers le rideau des intercepteurs ennemis.
L'escadrille I-D entra donc dans la danse :

- I-Dleader a tous les I-D, bonne chance et n'oublier pas vos ailiers.

La formation arriva au contact et, aussitôt, les alarmes de poursuite et d'interception s'allumèrent. Par binôme, les hantariens rompirent leur formation. Slaine appuya sur les commandes, son ailier rivé à son aile. Trois intercepteurs hostiles fondirent sur eux mais ils purent esquiver leur manoeuvre. Elle cabra son vaisseau et se retrouva comme à l'entraînement dans la queue d'un ennemi : le combat commençait enfin !

- I-D5 à I-D6, tu me couvres.
- Bien reçu I-D6. J'en ai un aux basques mais rien de bien méchant.

Le radar d'interception venait d'accrocher la cible. Alex travaillait vraiment très bien. Elle appuya sur le bouton de tir et le canon laser cracha une rafale de projectiles qui allèrent s'écraser sur le fuselage de l'ennemi. Celui-ci décrocha à vitesse réduire : plus rien à craindre de lui pensa-t-elle.

- Ici I-D6, bien joué I-D5 !

Les intercepteurs ennemis, qui couvraient la zone, étaient en fuite.

- I-Dleader à ID-5, foncer sur l'objectif.
- Bien reçu I-Dleader.

Toujours soutenu par son ailier, les moteurs à leur maximum, elle dirigea son intercepteur vers les 5 corvettes lourdes. Elles semblaient occupées à autre chose et lançaient torpille sur torpille. Prenant la première corvette pour cible elle contacta son ailier :

- I-D5 tu me suis et tu « allumes » derrière moi.
- Bien pris I-D6.

Alex avait déjà verrouillait le radar d'interception sur la cible. Il firent un premier passage à plein régime. Ecrasant le bouton de tir, respirant à plein poumon dans son masque, elle voyait l'engin ennemi grossir dans le viseur et ses projectiles ainsi que ceux de son ailier s'écraser sur le blindage. Totalement surpris, la corvette rompit la formation et faillit en percuter une autre qui était sur sa droite. La formation ennemis se disloqua. Cela allait être un jeu d'enfant pour les allumer une par une.
Le combat faisait rage de toute part maintenant. La peur initiale avait disparue, seule restait la tension du moment et l'instinct du chasseur traquant sa proie affolée. Slaine aimait ça. Elle amorça une ressource à la limite des possibilités de son vaisseau et se positionna sur la corvette déjà attaquée. Son allier la suivait toujours. Le radar d'interception était toujours calé : Alex faisait des merveilles. Elle écrasa de nouveau le bouton de tir :

- I-D5 ! Ici I-D6, j'ai une corvette légère qui m'accroche. Je reste en position sans pouvoir tirer.
- Bien reçu I-D6.

A nouveau les projectiles de son canon allèrent s'écraser sur l'ennemi. Il était déjà mal en point : un moteur coupé et le blindage disloqué sur son flanc gauche. Slaine insista à cet endroit précis. Les projectiles pénétrèrent dans le vaisseaux mais rien ne se passa. Un peu dépitée, elle passa juste au dessus de la corvette en s'éloignant. Elle commença donc une nouvelle manoeuvre mais avant de pouvoir la finir, la corvette se disloqua dans un grand éclat de lumière.

- Bravo Slaine ! Hurla Alex dans les communications internes.
- Bien joué, ajouta I-D6.

La corvette légère qui les poursuivait avait été détruite pas un autre binôme de l'escadrille. Tout était tranquille.

- I-Dleader à tous les I-D, regroupez vous sur moi.

Autour d'eux, les combats étaient presque finis. Les intercepteurs se regroupèrent donc, tandis qu'une escadrille de renfort finissait de détruire les dernières corvettes esseulées. Alors que Slaine rejoignait la formation, elle dépassa un croiseur hantarien complètement ravagé et détruit. Une perte lourde pour la flotte mais qui serait vite remplacé.
Après être restés encore une heure sur zone, les hantariens et leurs alliés constatèrent que l'ennemi avait été annihilé : aucun vaisseau n'en était sorti vivant. L'ordre fut enfin donné : retour vers Minsk, les pertes avaient été sensibles mais pas irremplaçables.
Pour l'escadrille I-D, aucune perte et pour Slaine, première victoire validée au combat.


Épisode 19 - Galaxie 03 - le 10/03/anI - Les déboires du transport spatial

Stiopa courrait. Il courrait à en perdre haleine dans les couloirs du spatioport de Lvov II. Après avoir évité de justesse une collision avec la charmante Lucie, secrétaire de son état, il se précipita dans le bureau du responsable du fret. Cette entrée précipitée fit lever les yeux de ce dernier alors qu'il était perdu dans la contemplation de son écran de bureau.

- Seb ! haleta Stiopa. Ils sont partis sans !

Seb haussa les sourcils, les yeux ronds comme des billes :

- Pardon ? Sans quoi !? De quoi parles-tu ?
- Les cargos... A vide... Sans rien !
Continua Stiopa.
- Mais calme toi ! Bordioubordiou : vieux juron hantarien dont on ne connaît plus l'origine exacte. !!! S'écria Seb. Explique toi calmement et je comprendrai.

Avant que Stiopa ne s'explique, une sourde angoisse l'étreignit soudain. Il n'avait pas vérifié... De son côté, Stiopa inspira à plein poumon et raconta d'une seule traite :

- La flotte de cargo qui est partie vendre tout à l'heure est vide... L'ordre de transfert de la cargaison n'a pas été donné... Il doit y avoir eu un dysfonctionnement ! Ils sont partis à vide ! Les stocks sont toujours pleins.

Seb blémit soudain : il n'avait pas vérifié le bon déroulement des opérations avant le départ comme il devait toujours le faire. Un frisson le parcourut car il vit sur son écran l'ordre de chargement qui clignotait, en attente, et qu'il n'avait pas transmis. Se levant brusquement, il sortit précipitamment du bureau suivit comme son ombre par Stiopa. L'affaire était sérieuse, il fallait en référer à l'administrateur pour trouver une explication et même, si besoin était, en inventer une...

Le soir même, au journal tétévisuel :

- Voici les titres de ce journal.
Fossoyeurs : après le combat victorieux de notre flotte A et la destruction de notre flotte de récolteurs R4, il semble qu'ils aient disparu de nos écrans radars. Info ou intox ?
Météo : 2 tempêtes solaires se sont déclenchées au même moment ce matin sur Khabarovsk et Kharkov III. Coïncidence ou dérèglement climatique ?
Problème avec nos automates de contrôle : sur Lvov II, une panne d'automates et de leurs circuits a occasionné le départ de cargos vides vers la Guilde Marchande. Des explications dans ce journal par son administrateur.
Commerce extérieur : après le coût de pouce donné à la production d'hydrocarbures, nos réserves ne font qu'augmenter. Notre envoyé spécial en direct de Bakou.
Recyclage prioritaire : la nation toute entière doit tout faire pour éviter le gaspillage. Entretien avec le Grand Conseiller Zak LVOV.
Flottes en plein développement : présentation aujourd'hui des 40 premières unités de notre nouveau vaisseau de combat. Un reportage exclusif et détaillé.

- Madame, Monsieur, bonjour. (...)


Épisode 20 - Galaxie 03 - le 27/03/anI - Unité d'élite : la Garde est recrée

Sur toutes les planètes, l'ordre avait été donné aux pilotes disponibles de se regrouper dans les amphithéâtres des PC.
Sur Minsk, Slaine enfila sa vareuse et suivi ses camarades. Elle savait déjà le pourquoi de ce grand chambardement mais n'en avait rien dit aux autres.
Sur Smolensk, Tatiana leva les yeux de ses holomanuels d'apprentissage : elle voulait passer commandant de CTM et devait bientôt passer les épreuves d'aptitude.
Sur Donetsk, Flavian eu juste le temps de quitter les fourrures de son lit, dans lesquels reposait son épouse. Elle pouvait encore dormir car les « rampants » des légions n'avaient pas été conviés.
Partout les personnels de la flotte hantarienne se regroupaient. Tout le monde s'attendait à une grand nouvelle. Quelque chose d'important.

Une fois regroupés on leur apprit qu'ils allaient voir une allocution du général LVOV. Il apparut en grand, le visage reposé, bien remis de ses blessures maintenant :

Officiers, pilotes, soldats, et personnels de bord,
Je tiens tout d'abord à vous féliciter et à vous remercier pour les différentes actions entreprises au cours des derniers jours. La Nation toute entière vous en est redevable.
Notre alliance, « La Fédération des Deux Empires » m'a également transmis ses félicitations pour le travail accompli pour sa défense.
Moi même je vous félicite pour votre bravoure et l'ardeur dont vous avez fait preuve au combat. Notre sécurité dépend de vous : bravo à tous.
Après ce préambule, vous devez vous demander pourquoi ce rassemblement ? Pour des félicitations ? Pas seulement.
Comme vous le savez tous, nous avons une glorieuse histoire de combattant avec des victoires et des défaites.
Il y a de nombreuses années de ça, notre flotte immense couvrait des zones entières de galaxies lointaines. La Garde en était une composante importante et de très grande valeur. Elle combattait souvent en unités isolées. Mais tout cela est fini.
Fini ? Pas tout à fait... Pour remercier notre flotte et ses personnels, la nation hantarienne et le Grand Conseil en particulier, ont décidé de reformer la Garde.
La Garde va être reformée à partir des meilleurs éléments qui ont combattu pendant ces derniers jours. Elle ne constituera pas de flotte autonome mais s'ajoutera, en plus, à ce que nous appellerons dorénavant la Ligne. Une flotte pourra donc être constituée de vaisseaux de la Ligne et de vaisseaux de la Garde.
Cette Garde étant une « élite », et pour la différencier de la Ligne, elle sera entièrement constituée de nouveaux vaisseaux : les croiseurs d'élite (de classe croiseur) et les prédateurs (de classe vaisseaux légers).
Je pense que beaucoup d'entre vous va vouloir y entrer mais la sélection sera rude et sévère. Les officiers d'EM vous en expliqueront les modalités.
Je vous souhaite donc d'en faire parti maintenant ou plus tard.
Bonne chance à tous et longue vie à notre Nation !

La communication se coupa. Les hommes explosèrent de joie. Tous se voyaient déjà dans la Garde, cette unité d'élite qui avait tant de fois fait pencher la balance du bon côté dans l'histoire hantarienne.
Pour Slaine, Tatiana et Flavian, l'avenir allait peut être changer.