Histoires de la Nation Hantarienne

L'aventure hantarienne - Univers S01

Chapitre 03

Chapitre 03 - Les jours sombres

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Annexes

Épisode 01 - le 23/04/anII - La PAF : dernier espoir ?

Ainsi une page avait été tournée encore une fois. Dorénavant, les Hantariens faisaient partis de l'alliance PAF. Les nations qui la composaient pouvaient se compter sur les doigts d'un main. Parmi elles, les Hantariens avaient retrouvé Grandazz que l'on nommait maintenant Gzz.
Depuis plusieurs semaines les Hantariens étaient donc repartis au combat. Le rapport de force était défavorable mais qu'importait, la lutte était inexorable à plus ou moins long terme. Autant provoquer les choses.
Le théâtre d'opération était revenu en G04, galaxie chargée de souvenirs glorieux et héroïques, de victoires et de défaites. Encore une fois la lutte avait bien commencé et plusieurs planètes avaient pliées devant la force de frappe hantarienne enfin regroupée. Pourtant l'avenir était sombre. Il faudrait encore lutter jusqu'à l'extrémité de ses forces pour espérer un jour retrouver une paix relative. La Nation avait souvent combattu depuis la découverte de cet univers. Elle combattrait sans doute encore longtemps tant que ses forces lui permettraient et qu'une lueur d'espoir subsisterait. Elle combattrait aussi tant que l'alliance dont elle faisait partie lui donnerait des consignes claires et louables. Obéir aux ordres, tel était sa conviction, son honneur, son allégeance.
Comme à son habitude, le général LVOV pensait à tout cela en scrutant la planète autour de laquelle son VMC orbitait. Il venait d'envoyer des ordres pour une nouvelle implantation hantarienne ailleurs car les positions de la G03 semblaient compromises : un PNA avait été rompu.

Il faut dire que nous n'y avons pas été de main morte sur les cargos ennemis ! pensa-t-il en souriant froidement.
- La G03... murmura-t-il alors. Notre galaxie mère...

Il se souvenait de Smolensk l'une des planètes historiques de la nation hantarienne. Les jours heureux avec Slaine quand elle n'était pas encore pilote. Les débuts du développement, l'espoir, l'avenir qui semblait tout tracé. Mais déjà à l'époque les combats et les intrigues... Il secoua la tête pour chasser ces pensées.

Aller de l'avant et ne pas regarder en arrière. Continuer pour l'honneur et la survie de la Nation. Ne pas douter !

Il haussa les épaules chassant de nouveau ces pensées qui encombraient son esprit. Subitement, il sortit de sa contemplation et retourna au PC installé juste à côté : des ordres devaient être donnés et exécutés immédiatement.


Épisode 02 - Galaxie 04 - Secteur bodure - début du 06/anII - Sacrifice, mort et retour à la vie

- Il faut tenir et les retarder.

Tels étaient les ordres que Nima avait reçus. En débarquant sur cette obscure planète bordure de la G04, elle n'imaginait pas que le 3ème rang de la 17ème légion serait laissé seul pour la défendre.
D'après les dires de l'EM, la conquête d'une telle planète permettrait de retarder l'ennemi car, en s'éparpillant sur la bordure de la galaxie, il devrait se déployer dans toutes les directions. La situation imposée ce sacrifice aux vues des pertes subies et des planètes perdues au centre de la galaxie. Le vent avait tourné. Après plusieurs victoires la partie semblait perdue en G04 et l'avenir de l'alliance PAF compromise.

- Et qui va devoir combattre à 1 contre 100 ! grommelait Nima entre ses dents tandis que sa compagnie (tout du moins ce qu'il en restait) se déployait en tirailleurs pour éclairer la zone où l'ennemi semblait avoir débarqué pour envahir la planète.

La cinquantaine d'hommes qui composait encore sa compagnie progressait donc. Aucun mot n'était échangé même pas par les transmissions. Tout se faisait en visuel et par gestes. Les hommes, en binômes, progressaient pas bonds, se protégeant l'un l'autre et, une fois postés, protégeant les binômes qui suivaient et qui les dépassaient ensuite. Inexorablement, la compagnie s'enfonçait en territoire hostile.

Mais où sont-ils ? Où ? Ne cessait de se répéter Nima.

Cette attente devenait insupportable. Le visage anxieux de l'adjudant LEC, qui progressait à ses côtés, en disait long sur son état d'esprit. Dans l'unité, tous pensaient la même chose : ils se précipitaient dans la gueule du loup.
Après avoir franchi un espace découvert, ils se regroupèrent au pied d'une hauteur aux parois sombres et menaçantes. A l'aide de gestes précis, Nima donna l'ordre aux 3 premiers binômes de commencer la progression dans une ravine qui permettait certainement de contourner l'obstacle. Ceux ci déployés, les suivants s'engagèrent à leur tour. Après quelques minutes, plus de la moitié de la compagnie s'y était engagée. Tout à coup, l'enfer se déchaîna. Des projectiles de tous calibres fusèrent en tout sens sur la compagnie. Les explosions se multiplièrent accablant la position. Plusieurs hommes mordirent la poussière. Les autres se plaquèrent au sol en s'abritant où ils pouvaient. La situation devient intenable : la fin était proche et un vent de peur parcourut la troupe.
Prenant conscience de cette résignation, Nima décida immédiatement un repli en espérant qu'il y aurait le moins de pertes possibles.

- Adjudant LEC ! Installez les 3 armes d'appui que nous avons et qu'elles arrosent les hauteurs.
- Reçu capitaine.

Elle interpella 2 mitrailleurs recroquevillaient dans une fissure de la roche.

- Soldats ! Déployez votre arme et faites feu ! Allez ! Debout !!! Défendez-vous !

Joignant le geste à la parole elle se dressa, plusieurs projectiles l'encadrèrent sans la toucher. Impressionnés par tant de hardiesse, plusieurs hommes commencèrent à riposter. Les mitrailleurs qu'elle avait interpellés faisaient déjà feu. Derrière elle, les 3 armes d'appui crachaient maintenant leur mort à une cadence infernale. Elle s'avança alors vers les plus exposés, en pointe de la compagnie et dégoupilla un fumigène qu'elle lança à quelques pas.

- Lancez vos fumigènes ! Il faut faire écran !

Plusieurs fumigènes furent jetés aux alentours. Un nuage artificiel commença à masquer les Hantariens.

Peut être avons-nous une chance ? Pensa-t-elle.

Elle croisa plusieurs homme qui, bondissant ou rampant, fuyaient en sens inverse.

- Repliez-vous ! Reculez ! Ne cessait-elle de crier à pleins poumons.

Hélas, des silhouettes s'affalèrent dans leur course tandis que d'autres ne bougeaient déjà plus. Elle arriva enfin à la pointe de la position. Il ne restait plus que 3 hommes valides et terrorisés, les autres étaient morts. Elle secoua le plus proche, un caporal.

- Bougez-vous ! Allez ! Go ! Go ! Go !

Comme dans un état second l'homme la regarda, l'oeil vide, mais obéissant à l'ordre il se redressa et partit en courant vers l'arrière. Les 2 autres se levèrent à leur tour. Ils s'apprêtaient à fuir lorsqu'ils furent coupés en deux par une rafale de projectiles lourds. Renversée par le choc, éclaboussée de sang, Nima se retrouva par terre, sonnée.

Lève toi. Se dit-elle en reprenant ses esprits. Aller !

Elle n'avait plus rien à faire ici. Il n'y avait plus personne à sauver. Elle se leva et commença à courir, s'orientant au bruit des 3 armes d'appui qu'elle entendait tonner à tout rompre. Plusieurs explosions l'encadrèrent. Elle zigzaguait, continuant à reculer. Alors qu'elle sortait du nuage formé par les fumigènes, un souffle énorme la souleva et la projeta contre un rocher. Sonnée, face contre terre, un sifflement strident lui vrillait les tympans. Elle devait réagir.

Il faut que... je... je me... retourne...

Elle n'arrivait pas à prendre appui, comme si ses membres n'existaient plus. Elle s'arc-bouta pourtant comme elle put et d'un violent coup de rein se retourna sur le dos. Elle ne sentait plus rien. Elle avait juste la sensation d'être dans un cocon d'isolation.

La... la fin ? S'interrogea-t-elle avec calme.

Tout autour d'elle la mort continuait à frapper, implacable. Aussi soudainement qu'il était apparu, le sifflement disparut et le bruit infernal du combat éclata de nouveau dans sa tête. Maintenant incapable de réagir, une douleur fulgurante apparut et irradia tout son être. Au loin elle entendit :

- Capitaine ! Capitaine ! Vous m'entendez ? Bougez !!!

Puis, tout s'éteignit.

Quelques jours plus tard - le 14/06/an II

- Alors ? Tu fais quoi...
- Pardon ? Que voulez-vous ?
- Capitaine ! Capitaine ! Vous m'entendez ? Bougez !!! ...
- Pardon ? Où ?
- Mon amour... Je t'en prie mon amour. Je t'aime. Ne me laisse pas ? ...
- Qui êtes-vous ?
- Allez viens ma fille. Ne t'inquiètes pas. Tout va bien se passer...
- Mais qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Laissez moi ! LAISSEZ-MOI !!!

Elle hurla sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Les voix baissèrent d'un ton pourtant mais elle les entendait toujours dans un murmure sourd qui la harcelait. Elle avait peur. Elle ne voyait plus rien. Avait-elle perdue la vue ? Son crâne lui semblait prêt d'exploser mais impossible de le toucher. Ses bras étaient lourds comme du plomb. Elle se cabra dans un mouvement de reptation frénétique mais tout sembla se faire au ralenti comme en apesanteur. Elle essaya encore en vain de bouger mais elle s'épuisa très vite. Les poumons en feu et le coeur battant, l'obscurité sembla la happer toute entière.
Encore une fois elle perdit pied. Comme si elle tombait en arrière en une chute sans fin. Son corps lui faisait mal. Mais était ce vraiment son corps ou le souvenir qu'elle en avait ? Elle ne pouvait le dire...
Elle écarquilla les yeux mais aucune lumière. Seules les voix dans sa tête et ses pensées subsistaient claires et précises. Cette souffrance... C'était insupportable. Dans un dernier éclair de lucidité elle pensa que la folie allait la submerger. Elle entendit distinctement une voix qui lui sembla familière :

- Mon amour... Je t'aime.

Puis son esprit bascula dans une spirale sans fin.

(...)

- Alors docteur ? Où en sommes-nous ?

En sortant de la chambre, le capitaine Flavian BLUTCH avait interpellé l'homme en blouse blanche qui passait là.

- Il y a eu une légère amélioration depuis ce matin mais elle semble être repartie dans un profond coma... Nous avons réussi à soigner le corps mais son esprit semble encore très atteint par les épreuves qu'elle a subi.

Sans lui laisser le temps de répondre, la blouse blanche reprit sa marche et disparut au coin du couloir.
Flavian resta là, les bras ballant. Une profonde tristesse l'envahit encore une fois. Depuis que Nima avait été rapatriée grièvement blessée, il avait du mal à remonter la pente. Sans elle il n'était rien que coquille vide. Inconsciemment il prit le chemin de la salle de détente du bloc hospitalier installé à bord du VML. En y pénétrant il fut interpellé joyeusement par une voix franche :

- Mon capitaine ? Comment va « la » capitaine ? demanda l'adjudant Sacha LEC avec un large sourire.

C'était son humour habituel et Flavian ne releva pas.

- Hélas mon adjudant, rien de bien nouveau... Je ne sais si... Enfin... Et vous-même mon adjudant ?
- En pleine forme comme vous pouvez le voir
, répondit-il en exhibant un nouveau bras et de 2 jambes synthétiques. Je suis prêt à y retourner demain si il faut.
- Vous en avez à revendre vous...

Le capitaine s'assit à côté de l'adjudant et discuta des derniers combats qui avaient eu lieu récemment.

Je ne le remercierai jamais assez d'avoir sauvé Nima. Jamais ! se dit Flavian une nouvelle fois.


Épisode 03 - Galaxie 16 - Secteur xx - le 03/07/anII - Déplacement du théatre d'opération

Le commandant Hu prenait sa douche matinale. Il avait entendu parlé d'une nouvelle station d'information « Good Morning Exile » et avait décidé de l'expérimenter. Il poussa donc le volume sonore et, tout en ce savonnant, écouta les dernières infos galactiques. Cette station semblait être très bien informée. Les infos étaient fiables et sérieuses. Les bulletins se suivaient entrecoupés par quelques morceaux de musiques « dernier cri ». Soudain il se figea. Une information des plus importantes retint son attention : « La G16 est en cours de pacification il semblerait... » Son sang ne fit qu'un tour ! Il y était en G16 lui ! La planète sur laquelle il se trouvait était peut être attaquée en ce moment même ! Ils allaient tous mourir !!! Il sortit précipitamment de la douche, glissa sur la savonnette qui traînait là, s'étala de tout son long, se redressa tant bien que mal et courut hors de ses quartiers nu comme un ver. Il fit sensation en traversant les couloirs jusqu'au PC.

- Alerte ! hurla-t-il en y pénétrant.

Tout le personnel, interloqué, le regarda. Il lui fallut une fraction de seconde pour voir que tout allait bien sur les écran radar et que l'information était fausse. Rouge de confusion, la mine déconfite, il refit en courant le chemin inverse jusqu'à ses quartiers.

On ne m'y reprendra plus ! se dit-il sur le chemin du retour. Et ma réputation va encore en prendre un coup après ça...

Sur un VMC à quelques secteurs de là.

- Mon général ?
- Oui ?
- Le commandant Hu a encore fait des siennes semble-t-il. Voici le rapport.
- Ah ! Décidément... Il va falloir statuer sur son compte à celui là. Il nous fait vraiment du n'importe quoi depuis pas mal de temps. J'ai déjà eu une plainte à son sujet provenant du colonel de la 17ème Légion.


Épisode 04 - Galaxie 16 - dans la moitié du 07/anII - Déroute

Les combats trainaient en longueur... Depuis que l'ennemi avait débarqué en G16, seul quelques secteurs avaient été pris. Il semblait qu'il est du mal à progresser face au planètes bunker que les HOG et leurs alliés avaient eu le temps de mettre en place. Comme à l'accoutumée, les Hantariens effectuaient quelques missions de harcèlement sur les forces ennemis sans trop de pertes dans leurs rangs.
Il étaient assez sereins car leurs planètes étaient encore hors de porté de l'assaillant. Sans doute trop serein même... De plus, la coordination inter-alliés n'était pas des plus vigoureuse. Une forme de lassitude s'installa alors. Et puis... il y eut cette erreur de déplacement de la flotte. Un mouvement de retour vers une planète alliée avait été engagé pour décharger les soutes des ressources récoltées pendant le dernier raid. Mouvement qui semblait anodin mais qui malheureusement était une grossière erreur : l'ennemi arrivait justement dans ce secteur. La force principale hantarienne fut entièrement détruite.
Démunis, possédant juste quelques flottilles lourdes de protection et un arsenal de jumpers, les Hantariens fuirent pour sauver ce qui pouvait encore l'être. En catastrophe, ils colonisèrent une planète dans le secteur 22 près d'un vortex et regroupèrent ce qui pouvait l'être en commençant par abandonner les planètes du Nord de la galaxie. Il y détruisirent un maximum d'infrastructures et évacuèrent la population avant qu'elles ne tombent sous le rouleau compresseur ennemi. Des convois furent organiser en toute hâte et se dirigèrent vers la G02 et la G33 où de petites colonies éloignées existaient.
Encore une fois, le destin des Hantariens ne tenait plus qu'à un fil.


Épisode 05 - Galaxie 16 - le matin du 21/07/anII - Un vent de révolte

Enfin ! Toutes les forces hantariennes avaient pu se regrouper et Zak pouvait maintenant contempler la puissance de la flotte dans sa totalité. La puissance ! ! ! Cela l'aurait fait sourire si ça n'était pas si pathétique. Juste quelques vaisseaux avaient été sauvés in extremis du massacre et évacués de la G16. La reconstruction était amorcée en G02 mais pour combien de temps... Depuis plusieurs jours, le général restait circonspect quand à la poursuite de la lutte. Tous ces rapports qui s'accumulaient sur les écrans confirmaient une seule chose : la Nation était à bout, elle avait atteint la limite de ses forces. La flotte était réduite à presque rien même si la prise de vaisseaux au sol lors des 3 dernières colonisations avait permis de reformer une petite force de frappe en frégate. Il consultât rapidement les informations à sa disposition : 30 escadrilles d'intercepteurs, c'était tout ce qu'il restait comme vaisseaux légers... Une misère ! Et les légions... 20 légions de combat. En y ajoutant les forces de sécurités on arrivait péniblement à 25000 hommes. Risible ! La Nation ne se résumait plus qu'à une dizaine de planètes qu'il serait impossible de défendre en cas de grosse invasion.
Las, le général se prit la tête à deux mains.
Et le pire dans tout ça, oui le pire ! (Car il y avait encore pire) C'était que la révolte commençait à gronder dans les rangs de la flotte et des troupes au sol. Les hommes n'en pouvaient plus de ce combat sans fin qui ne faisait que décimer leurs rangs et disparaître leurs familles dans des galaxies abandonnées et maintenant inaccessibles.
Il sortit de sa poche un bout de papier que l'on pouvait trouver placardé un peu partout sur les murs des villes mais aussi à bord des vaisseaux. Il parcourut des yeux le message appelant à la révolte et s'arrêta plus particulièrement sur les lignes d'un chant ancien datant d'une époque révolue :

...Les rois nous soûlaient de fumées
Paix entre nous, guerre aux tyrans
Décrétons la grève aux armées
Crosse en l'air et rompons nos rangs.
S'ils s'obstinent ces cannibales
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles,
Sont pour nos propres généraux.

Le message était clair. Il le comprenait parfaitement.
Brutalement, devant tous ces rapports alarmistes, un déclic se fit en lui. Résolu, il convoqua une cession extraordinaire du Grand Conseil pour débattre de la situation et décider de la suite des événements. Le débat se fit avec passion mais tous étaient d'accord sur une chose : il fallait arrêter l'engagement des Hantariens dans cette spirale sans fin qui les amènerait à leur perte.
Le soir même, tout était entendu. Il prévint immédiatement l'alliance HOG qui les avait accueillis à bras ouverts. Cela faisait un peu plus d'un mois maintenant. La décision du Grand Conseil était officiel : la nation hantarienne se désengageait du conflit et allait évacuer la G02 pour se regrouper ailleurs. Pour finir, il affréta une CTM pour rejoindre le Sénat Inter Galactique et faire une déclaration solennelle.


Épisode 06 - Galaxie xx - Sénat Intergalactique - le 27/07/anII - La reddition

Dans une CTM, l'une des dernières survivantes de la flotte de guerre, le général LVOV arrivait en vue du Sénat intergalactique. Les quelques hommes qui l'accompagnaient étaient des hommes de confiance prêts à toutes éventualités. De vieux guerriers qui en avaient vu et fait ces derniers temps et qui ne s'étonnaient plus de rien. La mission était simple : la Nation avait décidé de quitter son alliance et les conflits actuels. La corvette se posa doucement sur une aire d'atterrissage proche du bâtiment principal du Sénat. Encadré par ses hommes, le général quitta le bord et s'engouffra dans le dédale des couloirs obscures. Il était attendu et plusieurs gardes du Sénat lui ouvrir le passage pour atteindre la tribune. Arrivé au pupitre, il s'éclaircit la voix et déclara d'une seule traite :

Mesdames, Messieurs,
Depuis de nombreux mois, les conflits ravages les galaxies. Le peuple hantarienne est fatigué de toutes ces guerres et de toutes ces querelles personnelles qui s'insinuent encore dans l'un des grands conflits actuels de l'univers s01. Il ne sait même plus pourquoi ou pour qui il combat.
Récemment il a de nouveau perdu énormément face à la force écrasante de la coalition SF, LOL & co.
Par conséquent, il souhaite se retirer du conflit et s'en aller vers une galaxie lointaine et calme.
C'est pourquoi, la nation hantarienne toute entière déclare :

1- qu'elle se retire des conflits actuels opposant HOG à
[LOL] Ligue des Oris Libres
[EDM] empire des mangas
[UNK] Legions of Chaos
[S20A] Imperium Galactique
[S23A] Starfleet Galaxie 23
[S22A] Starfleet for the Liberty
[ROC] Reign Of Chaos
[OUF] Open Universe Faction
[LOL2] Ligue des Oris Libres 2
[LOL3] Ligue des Oris Libres 3
[S08A] Starfleet
[STMU] Starfleet Trooper Military Unit
[RIP] Rest In Peace
[YAM] Yamato
[RIPX] Rising Interstellar PaX
[LCF] Les Chercheurs Fou
[SK] Les Seigneurs de Kobol
[DRG2] Dragonniers 2
[L01R] Ligue Rouge Galaxie1
[L02R] Ligue Rouge Unit G1
[SG1] stargate
[S40A] Ghosts of the Starfleet
[S01A] Starfleet Union Galaxie 1

2- qu'elle va quitter l'alliance HOG dans 4 jours, le temps d'abandonner les planètes qu'elle occupe dans les zones d'influence des belligérants.

3- qu'elle a fait une demande officielle à la LCG pour intégrer ses rangs.

4- qu'elle souhaite se retirer dans une galaxie où LCG est présente.

5- qu'elle ne participera plus, ni de prêt ni de loin, aux conflits en cours.

6- qu'elle ne communiquera aucune information (stratégique ou autre) ni aux uns ni aux autres.

Ce jour, vous pouvez considérer que les Hantariens ne participent plus à ce grand conflit.
Merci de votre attention.

Le général s'écarta du pupitre et attendit la volée de questions qui ne manquerait pas d'être posée.


Épisode 07 - Galaxie 33 - Secteur xx - le 08/08/anII - Nima : le retour

Nima posa son paquetage sur la couchette de ses nouveaux quartiers à bord du cargo militaire en orbite de Khabarovsk III.
Elle s'assit. Elle n'en revenait pas d'être là, de retour à la tête de sa compagnie. Elle contempla ses mains. Plus de la moitié de son corps et de ses organes étaient cybernétiques. Refaite pratiquement de la tête aux pieds. Elle était surprise que l'amalgame se soit fait si vite et que les nausées et les vertiges de rejet aient presque déjà disparu. Tout semblait si réel et pourtant... pourtant... Un frisson parcourut son échine. Elle n'était plus qu'un robot à ses yeux. Une machine... C'était ça le plus dur à encaisser. Tellement dur qu'elle avait préféré fuir après son isolement de rééducation. Fuir pour éviter Flavian. Revoir son compagnon lui était impossible, insupportable et in envisageable.

Comment pourrait-il me voir ainsi et m'accepter alors que je me répugne ?

Des larmes roulèrent sur ses joues.
Comment pouvait-elle encore pleurer, elle, cette machine improbable ? Comment concevoir que l'un des yeux d'où coulaient ces larmes n'était que capteurs synthétiques et électronique de haut niveau ? Comment expliquer qu'elle n'était plus une femme... LA femme que Flavian aimait ?

Une part entière de ma vie future a disparu avec ce corps déchiqueté. Tout s'est envolé dans cette explosion...

Un sanglot lui monta dans la gorge. Au même moment, quelqu'un frappa à la porte et entra sans attendre de réponse :

- Adjudant Sacha LEC au rapport. À vos ordres capitaine !

Nima sécha rapidement ses larmes d'un revers de la main.

- Mon adjudant ! Vous avez survécu ? s'exclama-t-elle en se levant.

Comme si de rien n'était, ignorant les joues mouillées de son supérieur, LEC répondit :

- Que voulez-vous capitaine ! La mauvaise graine repousse toujours.
- Ça n'est pas complètement faux
, dit-elle avec un sourire narquois. Sinon qu'elles sont les nouvelles ? Où en sommes-nous de nos forces ?
- Nos forces ! Il ne reste plus rien mis à part 4 légions : la 1ère, la 8ème, la 99ème et la notre, la 17ème. C'est tout ce que nous avons pu conserver en regroupant les survivants de nos forces d'assaut.
- Si peu !

Le silence se fit. Chacun se perdant dans ses pensées.

- Remarquez, avec ça, on ne pourra plus nous envoyer au casse pipe... laissa-t-elle échapper dans un murmure.
- Ne vous inquiétez pas, ils sauront bien trouver les ressources pour regonfler les forces et trouver de la chaire à canon.
- Sans doute... Mais le plus tard possible alors... Le plus tard possible.

Alors que l'adjudant lui expliquait le nouveau projet pondu par l'état-major qui était de recompléter les forces avec des cyborgs, des robots militaires et autres machines automatiques, Nima souhaita ardemment une chose :

Le plus tard possible ! Oui ! Retourner dans ce jeu de massacre le plus tard possible.


Épisode 08 - Galaxie 33 - Secteur xx - le 28/08/anII - Nouvelles troupes d'assaut

- Oh Marcellou ! C'est quand que tu gicles ce cargo I du quai d'embarquement. Ça nous encombre depuis des lustres et ça sert à rien !

Sur le quai alpha du spatioport de Voronej III, Maverick IBRAMOVITCH venait d'interpeller Marcel DUPOVNIK, son collègue de boulot.

- De quoi j'me mèle Mav' ! J't'en pose des questions ? Occupe toi de tes fesses et laisse moi m'occuper des miennes.
- Dis donc vieux. Pas la peine de s'énerver ! Si tu veux j'peux te calmer et t'en coller une sévère aussi.
- T'as raison mon gars....... Moi j'ai des ordres alors le cargo y bougera pas.
- T'as des ordres !!! C'est nouveau ça. Et les pauv' gars qui mijotent là dedans tout le monde s'en fout ?

Marcel quittant momentanément son pupitre et ses écrans de contrôle, se tourna vivement vers Maverick.

- Et qui t'dis qu'y a des gars là d'dans ? Hein ! Qui ?
- J'sais encore lire mon vieux, c'est indiqué "soldats de renfort pour les légions". Tu vas pas m'apprendre à lire aussi ?
- Mais oui... T'as raison... Allez viens. Suis moi. J'vais te montrer de quoi il en retourne sinon tu vas encore jacasser comme une pie toute la journée et ça va m'saouler...

Marcel quittait déjà la pièce de contrôle, Maverick rivé à ses talons.
Lorsqu'ils arrivèrent sur le quai, hormis quelques automates et droïdes de chargement, tout était désert. D'un pas rapide, Marcel s'approcha du cargo incriminé et composa le code d'ouverture du sas de secours de la soute. Ils entrèrent à l'intérieur et le sas se referma brutalement. Dans l'obscurité complète ils n'y voyaient rien du tout. Maverick commença à râler :

- C'est quoi c'truc... Les veilleuses de sécurité marchent plus ou quoi ? Bordiou...
- La ferme ! Boucle là pour une fois et regarde...

Marcel venait d'allumer une ampoule de sauvetage qui illumina le compartiment de la soute d'une lueur verdâtre.

- Mais c'est quoi ça !

Devant les yeux écarquillés de Maverick s'étalait une multitude de droïdes qu'il n'avait jamais vu auparavant. La silhouette de ces engins mesurant 2 mètres 50 de haut, caparaçonnées de blindage en iridum, faisait froid dans le dos.

- Tu gardes ça pour toi Mav'. Ok ? Motus et bouche cousue. Sinon on va s'retrouver forçats dans les mines d'iridum !
- Délire !
- Ce sont les nouveaux équipement pour nos légions. Les dernières guerre ont fait disparaître la fine fleur de nos troupes. La nation est vide. Voilà c'qu'ils ont trouvé pour regonfler les légions. Il y a même des droïdes à 8 pattes plus rustiques dans le compartiment voisin.

Ils passèrent dans le compartiment voisin et virent d'autres engins plus lourds.

- 10000 droïdes mon vieux ! 6000 à 2 pattes et 4000 à 8 pattes. Ça t'a coupé la chique Marv'.

Marcel rigolait devant la tête ébahie de son collègue.
Ils firent ainsi plusieurs compartiments pour observer les nouveaux droïdes. Les bipèdes semblaient tous du même type et ressemblaient beaucoup à des humanoïdes tandis que les arachnoïdes étaient de plusieurs types : principalement avec un armement différent. Désactivés, ils paraissaient endormis dans un profond sommeil de mort. Rangés les uns à côté des autres et jusqu'au plafond de la soute, leur masse imposante forcée le respect et faisait presque peur dans cette ambiance de cathédrale.
Après avoir fini leur tour, ils se retrouvèrent devant le sas qui leur avait permis d'entrer.

- 10000 pour le moment mais ils attendent de le remplir à 30000 avant de le faire partir, dit Marcel alors qu'il ouvrait la porte.

A l'extérieur ils se retrouvèrent nez à nez avec un sergent et 3 soldats des forces de sécurité. Nos 2 compères blêmirent.

- Veuillez nous suivre messieurs. Sans discuter.

Penauds ils se laissèrent emmener.

- Putain les mines d'iridum... Merde ! Les mines... Ne cessait de répéter Maverick en quittant le quai.


Épisode 09 - Galaxie 33 - le 17/09/anIII - Ce que femme veut...

Zak n'en pouvait plus : la nation hantarienne était peut être au repos mais lui ne chômait pas.
En cette soirée, alors que la nuit était déjà là, il cogitait encore sur différents points de restructurations en regagnant ses appartements à bord du VMC qui se dirigeait vers Krasnodar V.
Il avait fallu "inventer" pour reconstruire les vaisseaux et la troupe. Inventer ces nouveaux droïdes capables de suppléer l'humain voir même de le remplacer. Ainsi, de nouvelles doctrines avaient été mises en place. Les 2 plus importantes étaient : plus aucun copilote humain dans les vaisseaux légers et seul 40 % de l'effectif d'une légion serait humain. Cela avait permis de doubler le volume des troupes d'assaut très rapidement ainsi que d'augmenter significativement le nombre d'escadrille de chasse et d'interception. La loi du "tout humain dans l'armée" pronée depuis des lustres était belle et bien finie.
Il pensait à tout cela en arrivant devant la porte de ses quartiers. Avant qu'il n'est eu le temps de s'identifier la porte s'ouvrit et Slaine se précipita dans ses bras.

- Chaton !!!! (C'était le petit nom qu'elle aimait lui donner) S'écria-t-elle en lui sautant au cou.
- Éh bien Slaine ! Doucement ma douce, laisse moi rentrer quand même.

Il rit tandis qu'ils rentraient et que la porte se refermait : ça n'était pas simple de marcher avec Slaine accrochée à lui. Une fois à l'intérieur il l'embrassa tendrement et se mit à l'aise en déboutonnant la vareuse de son uniforme. Il alla ensuite au mini bar qui se trouvait là et se servit un grand verre d'eau glacée. La vodka serait pour plus tard. Slaine était toujours rivée à ses talons.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me tournes autour comme une mouche ? Quelque chose à demander ? Lui demanda-t-il après avoir posé son verre maintenant vide.
- Non, non... Ça va... Elle tergiversait. Et toi ta journée ?
- De folie comme d'habitude ! Ça part dans tous les sens et il faut s'accrocher mais nous commençons à nous en sortir.
- Trankilou alors ! ...

Elle laissa sa phrase en suspend tout en le regardant et dit tout à trac :

- Je peux avoir un calinou ? J'ai tout froid et je suis toute seule depuis ce matin, dit-elle avec une petite voix implorante.
- Je savais bien qu'il y avait quelque chose !!! Dit Zak en riant. Allez vient ma douce, poursuivit-il en ouvrant ses bras.

Elle s'y précipita, passant ses bras autour de la taille du général puis ses mains sous la vareuse.

- Mais tes mains sont gelées ! S'exclama-t-il.
- Vi et toi tu as tout chaud, poursuivit-elle sur le même ton.

Elle s'y prit tellement bien que lui reculant et elle poussant, ils se retrouvèrent affalés sur la banquette-canapé non loin du mini bar. Elle put alors tout à loisir se placer contre "son homme qui avait tout chaud". La fatigue aidant, Zak se laissait faire, carressant le front et les mèches rousses de Slaine qui avait posé la tête sur son épaule et se pelotonnait contre lui.
Cela dura quelques minutes. Presque une éternité sans parler. Être juste l'un contre l'autre c'était ça aussi le bonheur.

- Chaaaaaaton !!? Murmura-t-elle alors.
- Mmmmmh ? Quoi encore...
- Je peux te demander quelque chose ?
- Non. C'est interdit !
Dit-il en riant.

Puis il poursuivit un peu véhément :

- Mais pourquoi tu demandes à chaque fois ? Tu sais très bien que de toutes façons tu vas la poser ta question.
- Mais euuuuuuuh ! ... Je pensais... Je pensais à quelque chose...

Quand elle commençait ainsi, Zak s'attendait toujours au pire. Slaine continua :

- Maintenant que nous sommes repartis sur de bonnes bases... Et puis qu'il y a les vaisseaux qu'il faut... Comme il faut... Tout ça... Serait-il possible de relancer la fabrication de prédateurs ?

Elle s'était lancée. Elle était revenu sur son sujet favori. Zak restait de marbre :

- ...
- Chaton ?
- Slaine... Tu sais très bien ce qu'en pense le Grand Conseil ! Ce vaisseau est... est... est parfaitement inutile ! En plus c'est du gaspillage de ressources. Nous en avons une demie escadrille c'est largement suffisant. Vraiment...

Slaine se redressa brutalement :

- Et alors ? Il pourrait au moins y en avoir une complète. Non !? C'est incroyable ça. C'est le plus beau vaisseau léger et nous n'en avons presque pas ! Tout ça pour des raisons bassement matérielles ! Et pourquoi il est inutile !!! J'en pilote un moi ! Je suis inutile aussi alors ! C'est ça !?

Slaine était partie dans une de ses tirades ou tout se mélangeait et se télescopait. Pour Zak, le dernier argument était imparable. Il reprit donc, vaincu :

- Écoute... Si ça peut te faire plaisir une chaîne de montage a justement été mise à jour pour en faire. Au cas où.
- Alors y'a plus qu'à !
Répliqua aussitôt Slaine.

- Oui, y'a plus cas... J'envoie un OF immédiatement pour une demie escadrille, poursuivit Zak en pianotant sur sa console de poche.
- Merci mon amour, susurra-t-elle en l'embrassant dans le cou.

Zak de répondit pas. A quoi cela aurait-il bien servi de le faire. Il se souvint alors du vieil adage : "Ce que femme veut ? Femme obtient !" Encore une fois il s'était laissé faire. Et puis quelques prédateurs de plus ne nuiraient pas à la flotte de toutes façons.
L'OF envoyé, il posa la console près de lui et regarda sa compagne. Se faisant, il sourit d'envie : Slaine, ayant obtenu ce qu'elle voulait, dégrafait à son tour son uniforme de pilote de la Garde...


Épisode 10 - Galaxie 33 - le 15/10/anIII - Une bonne surprise

Marcel DUPOVNIK était blême. Un tique nerveux faisait bouger le coin droit de sa bouche. Pour lui tout était clair : c'était la fin, il allait mourir. Recroquevillé dans la pièce où il s'était réfugié, il attendait le feu qui surchauffait la paroi qui ne tarderait pas à céder.
De toutes façons, depuis qu'on lui avait donné le choix entre les mines d'iridium et l'engagement dans la flotte, il sentait que sa vie lui échappait. Pourtant il s'était tout de même retrouvé caporal de sécurité incendie à bord d'une FA. La belle vie diraient certains ! Lui aussi l'avait cru. Mais depuis peu non, plus du tout.
Tout avait commencé par plusieurs impacts de torpille qui avaient ébranlé la FA il y avait de cela 20 minutes. A bord, dans un premier temps, personne n'y avait rien compris. Erreur de tir des FM de la flotille ? Tirs ennemis ? Mais quels ennemis ? De son côté, Marcel n'avait pas eu le temps de se poser plus de questions : le klaxonna d'alerte avait retenti, et une voix avait aboyée des ordres dirigeant les équipes de sécurité incendie vers les compartiments touchés. Il avait suivi ses camarades et s'était retrouvé dans la fournaise des incendies qui ravagaient une bonne partie bâbord du vaisseau. Plusieurs incendies avaient été maîtrisés en abaissant simplement les cloisons étanches pour isolé le feu du reste du navire. Se faisant, lui et son équipe s'étaient retrouvés isolés dans un bloc : le feu les avait contourné et dévoré maintenant les couloirs par lesquels ils avaient progressé. Désorientés ils voyaient la mort approcher à grands pas. Vainement il avait essayé d'évacuer ses hommes de la zone où ils se trouvaient. Impossible ! A chaque détour de couloir, ils se retrouvaient invariablement devant une porte blindée coupe-feu. L'angoisse et la panique augmentaient. Où aller ? En plus l'oxygène commençait à manquer. Deux hommes déjà avaient perdu connaissance et les bouteilles de secours se vidaient à vue d'oeil.

C'est la fin ! Fini...

Dans un état semi-comateux il ne cessait de se répéter cela. La torpeur l'envahissait de plus en plus. Il essaya de ramper jusqu'à l'un de ses hommes mais fut incapable de bouger.

La fin...

Tout à coup, comme dans un rêve il sentit quelque chose le saisir assez brutalement, lui arracher son masque pour lui en mettre un autre, puis transporté dans les airs il sentit qu'on le déplacait. Incapable de résister plus longtemps à la chaleur environnante il s'évanouit.
Lorsqu'il reprit connaissance, il se trouvait dans l'infirmerie de la FA. À son chevet, une superbe infirmière qu'il avait déjà croisé lui souriait.

En plus elle a les yeux verts ! Se dit-il en lui souriant en retour.

Ravi, il s'endormit comme un nouveau né.

(...)

Plus tard, bureau du Grand Conseiller et général Zak LVOV, un rapport arriva dans les mains du général :

- rapport sur l'accrochage survenu entre La flottille « katioucha G33 A » et les *FO.
- objectif initial : manoeuvres pour roder les équipages et les matériels.
- composition : 1 VML, 1 VMC, 150 FA et 50 FM.
- résumé : accrochage avec les *FO en pleine manoeuvres - plusieurs FA touchées mais sans perte - forces ennemies annihilées.
- notes : tenue impeccable des équipages au combat - nouvelles FA et FM parfaites au combat
IMPORTANT : il est à noter que les droïdes ont fait beaucoup parlé d'eux au combat. En particulier une équipe de 3 droïdes qui a pris l'initiative de se porter au secours d'humains pris au piège et qui les a sauvés.

Le général relut cette mention du rapport. Cela n'avait pas été prévu au départ mais il semblait que les droïdes étaient capables de prendre des initiatives et d'agir quand il s'agissait de sauver des vies humaines.
Un peu surpris par cette nouvelle il était pourtant satisfait de voir que ce grand changement dans la société hantarienne amenait des choses inattendues et positives. Pourtant, il y avait encore beaucoup à faire, la tâche était loin d'être finie.


Épisode 11 - Galaxie 33 - Secteur 47, planète *NO n°16 - le 29/10/anII - Basculement côté CHAOS

La barge BI-11 entra dans l'atmosphère de la 33.47.16 assez brutalement. Les hommes, pourtant arrimés solidement sur leur banquette, se cognèrent les uns aux autres. Plusieurs jurèrent et grommelèrent, maudissant le pilote : il faut dire qu'ils préféraient arriver en un seul morceau et pas éparpillés sur le sol de cette planète. Les rétrofusées s'enclenchèrent tout à coup ce qui occasionna une forte secousse et un chapelet de nouveaux jurons.
Nima ne disait rien. Elle restait concentrée sur les objectifs qui avaient été assignés à sa compagnie. Mais elle aussi, tout comme les hommes, était tendue : depuis les derniers combats de la G16 et l'annihilation des forces hantariennes, c'était la 1ère fois que les troupes de combat repartaient à l'assaut d'une planète. De plus, il restait une inconnue : comment les droïdes de combat qui avaient été intégrés aux troupes allaient se comporter ?
La lourde barge atterrit sèchement mais les hommes n'eurent pas le temps de jurer. Déjà les sas blindés s'ouvraient et la compagnie de Nima et ses droïdes de reconnaissance se déployaient tout autour. Après avoir sécurisé la zone, la 17ème légion put débarquer entièrement et progresser vers son objectif qui était la prise des infrastructures d'hydrocarbure.
La compagnie de Nima se retrouva une nouvelle fois en tête de progression. Huit arachnodroïdes et une vingtaine de droïdes éclairés le mouvement, en pointe. Les arachnodroïdes étaient assez surprenant car ils se déplaçaient beaucoup plus vite en milieu hostile que lors des manoeuvres. Sans doute un paramètre qui n'avait pas été prévu mais qui se découvrait en mode de combat réel. Les humains avaient d'ailleurs peine à suivre et plusieurs grimpèrent sur la carapace blindée de ces monstres de combat à 8 pattes. Nima en fit de même et ainsi juchée elle pouvait mieux apprécier le déploiement de ses troupes. Ces droïdes étaient superbes. La coordination avec les hommes se faisait remarquablement. Nima se sentit puissante tout à coup, presque invincible. L'appréhension qu'elle avait eu de retourner au combat avait disparu.
La compagnie arriva sur l'objectif sans avoir rencontré de résistance. Nima désigna les bâtiments et les complexes d'extraction à occuper pour chacune de ses sections. Sa section de commandement avait le plus beau morceau : le bâtiment de commandement et de gestion qui trônait sur une faible hauteur en plein milieu. C'était SON objectif à elle. En entrant dans l'enceinte blindée du bloc, ils n'essuyèrent aucun tir hostile mais délogèrent une trentaine d'hommes chargés de la sécurité. C'étaient sans doute d'anciens travailleurs qui avaient été mis là pour défendre ces infrastructures. Tremblant de peur, levant les mains en l'air, ils semblaient terrifiés par les Hantariens. La nervosité mais aussi l'hostilité s'installa parmi les hommes de Nima. Le silence se fit plus lourd autour d'eux. Elle aussi se sentait tendue, nerveuse. Elle ressentait comme du dégoût devant ces hommes pleutres et inoffensifs. Elle repensait à ce qu'elle avait vécu. A ses hommes qui étaient tombés. Aux milliers d'Hantariens morts en se défendant jusqu'au bout :

Après tout n'était-ce pas le « jeu » ? Tuer ou être tuer ? Est-ce que ça ne se résumait pas simplement à ça ?

Ces hommes la répugnaient. Elle eut comme un haut de coeur devant leurs visages suppliants et terrifiés. L'un d'entre eux tomba alors à genoux :

- Pitié ! Pitié ! Ne nous faites pas de mal !

Pour Nima s'en était trop, elle explosa intérieurement :

Mais qu'est-ce que c'est que « ça » ! Ils sont pitoyables ! Pathétiques... Des larves, voilà ce qu'ils sont. Juste des larves.

Une rage immense l'envahit. Elle braqua son arme sur cette « forme » suppliante et allait presser la détente lorsque tout à coup l'enfer se déchaîna autour d'elle : tous ses hommes venaient de faire feu sur la masse frémissante et implorante des prisonniers. Les droïdes, voyant les humains faire feu, se mirent également de la partie. En quelques secondes, il ne restait plus que des corps inertes qui jonchaient le sol. La section resta de marbre, impassible et détendue maintenant. Rompant le silence qui s'était installé, Nima prit contact avec l'EM du 3ème rang de la 17ème légion :

- De C-Nima-S2 à EM-R3-17.
- Ici EM-R3-17, parlez C-Nima-S2.
- Objectif pris et sécurisé. Aucune perte à déplorer. Nous attendons votre arrivée. Terminé.
- Bien pris C-Nima-S2. Restez sur place. Terminé.

Aucune question ne leur fut posée quand le reste du 3ème rang rejoignit. De même aucune question de l'EM de la 17ème légion quand il arriva sur place, et aucune question de l'EM de la flotte, du GQG et du général LVOV lui-même. Pour tous, quelque chose avait changé depuis la G16 : la machine de guerre hantarienne était retournée au combat mais elle ne se battait plus seulement pour la nation et sa survie, elle se battait maintenant pour tuer, simplement pour tuer. Ainsi, la nation hantarienne venait de basculer dans le Chaos.
La *NO 33.36.17 fut donc prise et pacifiée. Les quelques 3000 défenseurs furent tués, sans état d'âme, pour la perte de 750 Hantariens dont 500 droïdes.
Le jour suivant un nouvel emblème apparu sur les vaisseaux hantariens : DOC. Dorénavant c'était la nouvelle alliance des Hantariens, l'alliance Deamon Of Chaos.


Épisode 12 - le 04/11/anIII - Les temps changent

Les temps avaient donc changé. Tout ce que la nation hantarienne avait subi dans cet univers l'avait profondément marquée et changée. Bien sûr elle continuait à défendre ses valeurs fondatrices : défense de son intégrité, allégeance à l'alliance à laquelle elle appartenait... Bien sûr elle était et resterait guerrière tant qu'un Hantarien serait vivant et debout. Bien sûr... Mais tous ces combats perdus, tous ces revers, tous ces sacrifices qu'elle avait subi, l'avaient marquée à jamais. Le peuple hantarien qui, autrefois, était positif et pensait pouvoir vivre en toute tranquillité n'y croyait plus du tout. Dorénavant, la majorité pensait qu'il fallait tuer pour survivre, que jamais on ne la laisserait en paix, que toujours il faudrait aller au combat et que de plus en plus il faudrait devancer le combat pour qu'on ne vienne pas ravager son foyer, sa famille, son pays.

Apporter la mort chez les autres avant qu'ils ne viennent l'apporter chez nous.

La période de tranquillité actuelle leur semblait relative : bientôt elle se finirait comme il en avait toujours était dans cet univers. Alors, pour ne pas disparaître dans la tourmente, il fallait s'y préparer. C'est pourquoi les effectifs des légions avait plus que triplet depuis peu. Les droïdes de combat étaient produits par millier pour suppléer les humains voir même les remplacer. Les vaisseaux flambant neufs sortaient inlassablement des chantiers spatiaux et rejoignaient leur base de regroupement.
LA GUERRE ! C'était ça que les Hantariens attendaient, souhaitaient même. La mort et la ruine... Le sang... Ils s'étaient résignés car ils n'espéraient plus rien d'autre... Et quand il faudrait combattre, ils iraient, sans état d'âme. Plus que jamais "À LA MORT !" était leur devise.


Épisode 13 - Galaxie 40 - Combats

1- Le 17/11/anIII - Nouvelle campagne

Cette campagne en G40 allait commencé et les Hantariens devaient repartis au combat. Tous avaient répondu présent et malgré les mouvements de révolte qui s'étaient exprimés lors de la défaite en G16, aucune défection n'était à déplorer.
Tatiana était toujours là. Elle avait survécu une nouvelle fois. Après les combats de la G04, elle était revenue en G03, pour repartir en G04 puis en G16 mais elle était là. Elle n'avait pas toujours était des gros combats et c'était certainement pour cela qu'elle avait survécu. Pourtant, elle avait su se faire remarquer : c'était sa CTM qui avait emmené le général LVOV au sénat pour apporter la reddition hantarienne après la défaite en G16. Depuis, elle était passée lieutenant en 1er et avait quitté sa CTM pour rejoindre la passerelle d'une FM. Elle ne la commandait pas, bien évidemment, elle était simplement l'officier en second du commandant MARK. Une sacrée promotion tout de même pour la gamine de ZEJEWSK qui rêvait d'étoiles et de vaisseaux spatiaux. Son nouveau poste lui plaisait énormément. Le commandant MARK était un bon commandant comme il n'en existait plus beaucoup maintenant. La plupart était de jeunes loups pressés d'en découdre et de combattre. Ils étaient sans doute trop impatients d'effacer les batailles perdues mais aussi parce qu'une certaine violence mêlée de haine les animer. MARK, de son côté, savait s'engager à fond quand il le fallait mais aussi, il savait rester calme et ne pas foncer tête la première. Il savait également écouter ses hommes et surtout ses officiers. Il leur parlait, prenait des nouvelles, les questionnait sur telle ou telle chose, mais au final c'était toujours lui qui prenait la décision. Il était dans la flotte depuis peu : il avait quitté son poste de commandant de PC planétaire en profitant de la grande campagne de recrutement et de réaffectation qui avait suivi la saignée à blanc de la G16. C'était ça qui lui plaisait chez MARK. Ce qui lui plaisait beaucoup également chez son supérieur, c'est l'attachement qu'il portait à son ordonnance, le lieutenant en 2ème Alice DRIGUESSE. Étant elle-même une femme, elle avait tout de suite remarquait leur petit manège. D'ailleurs, le lieutenant DRIGUESSE n'y semblait pas insensible. Ayant presque le même grade qu'elle, Tatiana avait déjà discuté avec elle et elle avait remarqué que Alice appréciait beaucoup son supérieur.
Pour Tatiana c'était rafraichissant de voir une telle relation amoureuse. Tant de couples avaient disparu ou s'étaient disloqués avec la guerre. Tant de gens s'étaient aigris aussi. Les Hantariens avaient bel et bien changé et s'étaient refermés sur eux-mêmes. Beaucoup apparaissaient plus animé par la haine, la violence, la rancoeur que par la recherche d'une relation amoureuse stable. Elle-même, dans cette époque troublée, n'avait eu que quelques relations occasionnelles mais rien de bien sérieux...
Elle pensait à tout cela dans ses quartiers à bord de la FM-30-10 qui fendait l'espace de la G33 à la G40. Les combats allaient commencer bientôt. L'entrainement était fini et il faudrait prouver sa valeur au combat.

2- Le 21/11/an III - Combat spatial

Cela faisait bientôt 2 jours qu'ils étaient arrivés en G40. Sur le secteur d'arrivée, la veille, les légions d'assaut avaient déjà pris une planète qui serait abandonnée sous peu. Le matin même, dans un secteur voisin, une nouvelle planète était tombée. La flotte entière était passée dans ce nouveau secteur et une 3ème planète devait être prise, la n°11. Une flotte d'assaut avait été formée pour cette mission : vaisseaux d'escorte et barges appuyés par 1 VML et 1 VMC.
Dans cette force d'attaque on retrouvait Tatiana à bord de la FM-30-10 mais aussi Nima et sa compagnie de la 17ème Légion. Toutes 2 allaient retrouver le véritable combat contre un ennemi organisé. L'une dans l'espace devrait faire ses preuves à son nouveau poste et l'autre au sol devrait confirmer son retour et la valeur des nouveaux droïdes de combat.
La flotte arriva en orbite de la planète 11 sans reconnaissance préalable. Les Hantariens savaient juste qu'une flotte ennemie était en orbite mais ils ne connaissaient pas sa composition. L'escorte de combat avaient donc était adaptée en conséquence et renforcée par 90 FM et 270 FA. Ces vaisseaux seraient chargés de protéger les barges et le transport de troupes tandis que l'escorte habituelle trouverait et détruirait l'ennemi. Quatre lignes d'attaque de 40 vaisseaux (10 FM + 30 FA) chacune furent constituées et envoyées au contact. La FM de Tatiana en faisait parti. Les lignes se déployèrent et progressèrent comme à la parade. Elles n'auraient à affronter que peu de résistance : une quarantaine de FA principalement, le reste n'étant que des vaisseaux utilitaires ou de soutien. Lorsqu'elles arrivèrent à portée de tir, le combat commença.
A bord de la FM-30-10, le commandant MARK avait ordonné le branle-bas de combat depuis longtemps déjà. L'équipage était prêt. Les lance-missiles également : prêt à lancer leurs flèches de mort sur les vaisseaux ennemis. Par les transmissions internes, il annonça à l'équipage :

- A tous, soyez prêts et bonne chance.

Puis, il se tourna vers son second :

- Alors lieutenant, heureuse de retrouver le combat ?
- Heureuse... Oui peut être. Surtout contente d'être à bord de ce vaisseau avec vous. Le combat est nécessaire mais ça n'est pas une fin en soi. Il faut le faire alors... faisons le !
- Vous avez sans doute raison lieutenant mais vous êtes sans doute l'une des seules à penser cela actuellement parmi les jeunes officiers... Enfin ! Allons-y ! POUR LA NATION !
lança-t-il alors à la cantonnade.

Ce vieux cri de guerre raisonna dans le poste de commandement et seule la voix d'un jeune officier lui répondit :


- Pour le CHAOS ! À LA MORT !

MARK ne releva pas, il savait bien que les temps avaient changé. Il continua par les vérifications d'usage :

- Officier de tir ?
- Paré.
- Officier des machines ?
- Paré.
- Officier des boucliers ?
- Paré.
- Bien ! Messieurs, faites nous honneur et que la fête commence.

Au même moment il reçut l'ordre de la flotte de faire feu : le général LVOV était lui-même présent à bord d'un VMC.

- Officier de tir cibler les vaisseaux qui viennent de nous être indiqué et préparez le tir pour tous les lanceurs.
- Ciblage effectué commandant. Prêt à faire feu.
- Faites feu pour la première salve.
- Feu !

Une secousse ébranla tout le vaisseau marquant ainsi le départ des 32 missiles « Strielka 6 » vers les 2 cibles qui leur avaient été assignées. Hélas, la passerelle n'eut pas le temps d'en voir le résultat. Alors que les opérateurs suivaient leurs missiles sur les radars, l'un d'entre eux cria :

- Tir de railguns en approche sur bâbord ! Tir en approche !!!
- Bâbord toute !
hurla aussitôt le commandant.

Par cette manoeuvre rapide, MARK espérait présenter l'avant sur-blindé de la FM et réduire ainsi la surface offerte aux impacts du tir. La manoeuvre pourtant exécutée promptement ne suffit pas. 3 projectiles percutèrent la frégate : un à l'avant sans aucun dommage et les 2 autres sur la passerelle de commandement. Le 1er percuta le bouclier d'énergie et le 2ème, profitant du chemin ouvert par le 1er, percuta la passerelle de plein fouet sans pour autant en percer le blindage.
Sur la passerelle, tous ceux qui n'étaient pas assis et sanglés furent projetés à travers la pièce sans ménagement. Ce fut le cas du commandant MARK que l'on retrouva inanimé au pied de son siège de commandement. Tatiana, ôtant le harnais qui l'avait retenu à son siège, s'était précipitée la première et elle ne put que constater qu'il était vivant mais sans connaissance et avec plusieurs fractures. Tandis qu'elle se redressait, une équipe de secours s'occupait déjà de lui. C'était maintenant à elle de prendre le commandement.

- Rapport des avaries ! cria-t-elle.

Les réponses arrivèrent aussitôt.

- Boucliers OK. En cours de rechargement.
- Lance-missiles et radars de tir OK.
- Compartiments avant OK.
- Machines OK.
- Radars d'approche OK.
- Passerelle opérationnelle et sans dommage
, lui annonça enfin l'officier en second de passerelle.

Elle ordonna aussitôt.

- Barre à tribord toute. Moteurs pleine puissance. Il faut réintégrer la ligne !

L'embardée faite pour éviter le tir avait éloigné la FM de sa ligne et, se faisant, elle risquait d'affaiblir le bloc de la formation d'attaque voir même de percuter une frégate amie.

- Barre à tribord toute ! répondit le timonier.
- Moteurs pleine puissance ! confirma l'officier des machines.
- Faites évacuer les blessés et qu'ils soient remplacés immédiatement, poursuivit-elle.

Autour d'elle les hommes s'affairaient et les manquants furent remplacés. Un message arrivait déjà de la flotte :

- FM-30-10 ici VMC-EM-KA, quelle est votre situation ?

Tatiana saisit l'intercom et répondit aussitôt.

- Ici FM-30-10, autorité 1 blessée et remplacée par autorité 2. Aucune avarie grave à déplorer. Nous réintégrons la ligne sauf si avis contraire de votre part.
- Ici VMC-EM-KA, vous pouvez réintégrer la ligne. Terminé.
- FM-30-10, bien reçu. Terminé.

La FM reprit sa place dans la formation. Autour le combat faisait rage mais il n'y avait déjà presque plus de réponse de l'ennemi : ses frégates avaient été réduites au silence. Quelques unes résistaient encore de façon isolée mais plus pour longtemps. Il ne restait donc qu'à "finir" les vaisseaux utilitaires ennemis. En particulier les récolteurs qui furent achevés par les FA à bout portant : un vrai massacre.
La FM-30-10 participa également à la curée : elle avait été désignée avec 10 FA pour détruire le VML ennemi. De la passerelle, Tatiana pouvait voir les missiles sortirent inlassablement des orifices de sortie de son vaisseau et plonger sur la masse imposante du VML. Les missiles n'étaient pas vraiment prévus pour cet emploi mais les ordres étaient les ordres. Les coups au but de tous types irradièrent d'abord les boucliers qui faiblirent puis disparurent. Ensuite ils s'attaquèrent au blindage et après 7 séquences de pilonnage intensif, le mastodonte disparut dans un éclair aveuglant. Perdue dans ses pensées, Tatiana se rappelait une expression qu'elle avait pu lire à l'académie : No Mercy ! Pas de Quartier !

En orbite de la planète n°11, ne craignant plus rien, les barges d'invasions s'étaient rapprochées. Dans 2 heures, l'invasion pourrait être lancée et se serait au tour de Nima d'entrer en jeu.

Rapport de combat.

3- Le 21/11/an III - Invasion de la planète n°11

La barge était arrivée au sol sans anicroche et la 17ème légion se déploya : les 2ème et 3ème rang (17-2 et 17-3) directement vers l'objectif, un complexe d'extraction d'hydrocarbures ; le 1er rang (17-1) ainsi que le rang d'appui (17-A) restaient en réserve sur leurs arrières.
Rapidement les combats commencèrent : l'ennemi ne voulait pas lâcher cette planète. Les 17-2 et 17-3 avancèrent sur l'objectif, s'épaulant l'un l'autre. Le 17-A les appuyait de ses feux, avec le 17-1 prêt à intervenir en renfort. Le 17-3 s'était articulée comme suit : 1ère compagnie (17-31) à gauche en liaison avec la 3ème compagnie du 17-2 ; 2ème au centre (17-32) ; 3ème sur la droite (17-33) ; compagnie d'appui (17-3A) moitié avec la 1ère et l'autre avec la 2ème.
L'avancée des troupes se faisait méthodiquement avec assez peu de pertes pour les Hantariens. Pourtant, à l'approche de l'objectif, un point d'appui ennemi fut repéré en plein dans l'axe de progression de la 17-32. Sans prendre le temps de s'arrêter et de faire le point, Nima décida d'aller au contact. Elle positionna les arachnodroïdes d'appui qui firent feu immédiatement, les uns avec leurs roquettes ou leurs missiles, les autres autres avec leurs mitrailleuses lourdes ou leurs canons laser. Ils matraquèrent aussitôt les positions identifiées. Sans laisser le temps à la troupe de souffler, Nima envoya ses sections de combat au contact. Les hommes montèrent à l'assaut en hurlant comme des damnés.

- À LA MORT ! À LA MORT ! À LA MORT !

Leurs armes crachaient la désolation devant eux. Ils abordèrent la position et l'enfoncèrent, tuant tout sur leur passage, achevant les blessés, tuant même ceux qui levaient les mains dans un dernier geste implorant. Ils ravagèrent le point d'appui puis le dépassèrent, continuant à avancer. Les arachnodroïdes les avaient rejoint et les appuyaient toujours de leurs feux, faisant de larges trouées chez l'ennemi. La 17-32 avaient enfoncé les lignes adverses et pouvaient tout à loisir tirer dans le dos des derniers défenseurs qui avaient lâché prise et refluaient en désordre. Pourtant, le fait que la 17-32 se soit enfoncée comme un coin dans la position adverse la mettait en mauvaise posture. Elle se retrouvait isolée et sans position de défense organisée. L'ennemi s'en aperçut assez vite et il organisa des contre-attaques sur les flancs pour l'isoler à son tour. La situation semblait compromise...
Nima héla un arachnodroïde. Elle arrivait depuis peu à communiquer avec eux pas simple pensée. Elle ne savait pas d'où cela provenait. Peut être du fait qu'elle même était en partie artificielle et mécanique. Elle regroupa les survivants de sa section de commandement sous les pattes du monstre. Ce dernier était équipé de 8 mitrailleuses lourdes indépendantes qui tiraient à tout rompre, formant un écran protecteur autour d'eux. Ses munitions semblaient inépuisables.

- Il ne faut pas qu'ils nous submergent ! hurla Nima à ceux qui pouvaient l'entendre.

Mais tous avaient compris. Des îlots s'étaient formés à l'identique autour d'eux pour résister coûte que coûte. A ses côtés, l'adjudant LEC et ses hommes, que quelques droïdes de combat avaient rejoints, suivaient son exemple. A leur pieds, les étuis et les chargeurs vides commençaient à s'amonceler. L'ennemi resserrait son étau et allait les submerger lorsque, par un assaut précis, les compagnies de renforts du 17-1 rejoignirent la 17-32 isolée.
Voyant cela, Nima bondit en avant et telle une démente fonça sur l'ennemi qui de nouveau lâchait pied. Les survivants, droïdes et humains mélangés, la suivirent comme un seul homme, appuyés par les arachnodroïdes encore opérationnels. Ayant épuisé ses munitions, elle sortit ses 2 yatagans et ainsi armée, sabra le 1er ennemi qui fut à sa portée. Ivre de combat, elle para les coups d'un 2ème adversaire qui fonçait sur elle. Elle le désarma avant de le décapiter. La rage animait ses bras. Plusieurs blessures lui furent portées par projectiles ou par armes blanches mais elle ne bronchait pas. Elle se sentait hors du temps et hors de son corps : comme dans un rêve.
Elle combattait encore et encore. Sabrant et tuant les ennemis qui se présentaient à elle. Un autre à droite et encore un autre... Là encore un... Ici encore 2... Telle une machine, elle combattait. Elle avait enlevé son casque depuis longtemps et combattait ainsi, tête nue, comme un point de ralliement pour la troupe qui se battait inlassablement à ses côtés. L'adjudant LEC la suivait comme son ombre, flanqué par 2 droïdes, il empêchait quiconque d'approcher SON capitaine. La compagnie entière semblait poussée par une folie collective. Pourtant, un ordre les interrompit : la 17-32 devait se reformer et passer en réserve de la légion. L'ordre était formel et indiscutable. Après l'avoir entendu l'ordre dans son oreillette de communication, Nima s'arrêta résignée. L'ennemi continuait à fuir devant elle. Elle rengaina ses yatagans et interpella l'adjudant LEC :

- Mon adjudant, ralliement au point Z32. Regroupez la troupe et reformez les sections. Nous passons en réserve de la 17ème. Le 17-1 nous remplace.
- Reçu capitaine !

La compagnie, fourbue, se regroupa donc récupérant les arachnodroïdes qui pouvaient l'être et évacuant les blessés. Les pertes étaient sensibles mais sa force de frappe était encore importante.
En 1ère ligne, c'était l'hallali. L'invasion continuait. Bientôt, il n'y aurait plus aucun point de résistance ennemi et la planète serait entre les mains des Hantariens.


Épisode 14 - Galaxie 40 - le 26/11/anIII - Retrouvailles

Le combat faisait rage. La flotte ennemie était imposante mais le CHAOS avait la supériorité numérique de son côté. L'adversaire préférait donc concentrer ses tirs sur les croiseurs du CHAOS car, s'il arrivait à tous les détruire, il aurait une chance de s'en sortir. Les 410 CRE hantariens s'étaient donc portés courageusement en avant, attirant les tirs adverses sur eux. Une centaine de FA les accompagnaient mais l'ennemi les dédaignait. Derrière, les FM lançaient leurs missiles « Strielka 6 ». Quelques unes avaient même été équipées du tout dernier modèle développé par l'armement hantarien, le Strielka S'MierreThi dit « Strielka SMT ». Ces missiles, bien qu'un peu moins rapides, étaient plus destructeurs sur les vaisseaux lourds ennemis.
A bord du CRE-20-23 baptisé « Molnya », le capitaine Flavian BLUTCH, officier de tir, était tendu. La cadence de tir des 6 tourelles du vaisseau ne ralentissait pas. Les coups au but étaient annoncés et corrigés. Les hommes étaient tous à la manoeuvre car leur situation était sur le point de basculer : la ligne des CRE hantariens faiblissait à vue d'oeil. Plus de 250 CRE avaient déjà été mis hors de combat et cela continuait. Il jeta un coup d'oeil rapide sur l'écran de liaison et constata que grâce aux nombreux de vaisseaux du CHAOS, les pertes ennemies étaient également importantes. Mais les pertes hantariennes continuaient.
A bord de la FM-30-10, Tatiana remplaçait toujours le commandant MARK. Elle avait été nommée capitaine car son ancien grade ne convenait pas à un tel poste. Elle avait pris comme second le lieutenant en 2ème DRIGUESSE qui était passée lieutenant en 1er depuis. De sa passerelle de commandement, elle pouvait voir la ligne des CRE hantariens faiblirent, plusieurs vaisseaux étant encore détruits sous ses yeux. La mâchoire serrée, elle ordonna encore une fois l'envoi d'une salve de « Strielka SMT » sur un CRE ennemi.

Si seulement nos CR et nos CRC étaient là ! Enrageait-elle.

A ce moment, le CRE ennemi succomba enfin et elle désigna un nouvel objectif.
A bord du VMC, le général assistait à la scène sans rien dire. Sans se retourner, il ordonna pourtant :

- Envoyez tous les intercepteurs disponibles et le reste des FA au combat. Il ne faut pas que tous nos CRE succombent !

A bord du « Molnya » qui venait de détruire un nouveau CRC ennemi et dont les boucliers faiblissaient, Flavian se sentait de plus en plus impuissant et vulnérable.
Allait-il s'en sortir ? C'était la question que tous se posaient à bord. Mais rompu à la discipline, il gardait son poste et continuer à diriger le tir des 6 tourelles. Un bref instant pourtant, des souvenirs de Nima lui vinrent à l'esprit. Des souvenirs heureux de leur vie commune, de leur amour... Tant de jours passés sans l'avoir revue et serrée contre lui... Tout ça depuis cette blessure et son opération...

- Pourquoi ? Pourquoi... Nima ? murmura-t-il.

Il fut ramené brutalement à la réalité quand les projectiles ennemis labourèrent le blindage du « Molnya ».

Rapport de combat.

(...)

Nima ne tenait plus en place. Depuis qu'elle avait appris qu'un grand nombre des CRE hantariens de la flotte katiouchaG40A avaient été détruits, elle subissait une attente insupportable : le « Molnya », le vaisseau à bord duquel Flavian servait, faisait parti de cette flotte.

Où était donc Flavian ? Avait-il survécu ?

Elle s'en voulait atrocement de l'avoir laissé seul et sans nouvelle après sa blessure. Elle était partie, refusant de le revoir, fuyant les tentatives qu'il avait faites pour l'approcher. Elle ne lui avait envoyé que quelques messages laconiques, parlant de son bon rétablissement, de son départ pour la G40, des combats qu'elle y avait faits... Elle n'admettait pas qu'il puisse la voir comme elle était maintenant et continuer à l'aimer comme avant sans avoir pitié d'elle.

Comment aimer un humano-droïde comme moi ? Se disait-elle alors avec une ironie glacée.

Elle avait donc fui.
Et aujourd'hui c'était pire. Elle ne l'avait pas revu depuis presque 7 mois. Elle avait d'abord pensé qu'elle l'oublierait, que les derniers combats l'auraient endurcie et rendue insensible. Elle s'en était presque convaincue ! Mais à l'annonce de la destruction de CRE hantariens, tous ses sentiments étaient remontés à la surface. C'était clair maintenant : elle avait besoin de lui et elle l'aimait. Elle ne pouvait rien y faire, c'était comme ça. Il fallait qu'elle l'accepte et qu'elle laisse faire les choses et le temps.

Mais peut être est-ce trop tard ? Tant de temps perdu dans cette errance...

Elle avait tout compris, là, maintenant, au moment précis où elle l'avait peut être perdu. C'était inconcevable.

Non ! Qu'il soit vivant ! Il faut qu'il soit vivant !!!

Ne cessait-elle de se répéter en piaffant d'impatience sur le quai d'arrivée des navettes qui débarquaient les équipages de la flotte qui venait de rentrer.

Je deviendrai folle sinon... Folle ! ... Plutôt mourir que d'être sans lui ! Tout ce gâchis... Se répétait-elle farouchement.

Elle guettait vainement chaque arrivée d'équipages. Mais rien. Flavian ne faisait jamais parti des nouveaux arrivants. Le temps passant, l'espoir s'amenuisait de plus en plus et son coeur se serrait de plus en plus. Un poids immense semblait l'écraser.
A ce moment précis, une nouvelle navette venait d'atterrir et déversa à son tour son lot d'humains. Presque résignée, Nima scruta pourtant les visages inconnus qui apparaissaient les uns après les autres.

Il n'est pas là... Il n'est pas là...

Le flot de visages commençait à se tarir lorsque tout à coup elle le vit. C'était lui. LUI !!! Elle regarda encore mais oui, c'était bien lui. Elle cria son nom mais ce cri lui mourut dans la gorge.

- FLAV...

Et elle courut, elle courut vers lui, bousculant plusieurs personnes sans s'excuser. Les larmes coulaient de ses yeux mais elle était heureuse : elle retrouvait l'amour de sa vie, tout le reste n'avait plus aucune importance.
De son côté, Flavian l'avait entendu. Il aurait reconnue cette voix entre toutes. Redressant la tête, il la chercha du regard. Enfin, ses yeux la trouvèrent et il sourit. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas souri ainsi. Alors qu'elle arrivait à lui, il ouvrit les bras et elle s'y précipita. Elle l'embrassa alors, d'un long baiser doux et profond. Plus rien n'existait autour d'eux, ils étaient comme coupés du monde.

- Pardon... Pardonne-moi... Mon amour... Pardon... Je t'aime... Balbutiait-elle tout en l'embrassant.

Flavian ne disait rien. Il serrait simplement Nima contre lui en lui rendant ses baisers. Il était heureux : ils s'étaient retrouvés enfin, ils s'aimaient et c'était cela le plus important.


Épisode 15 - Galaxie 40 - le 08/12/anIII - Flotte : quelle composition ?

RC

- On perd des morceaux !
- Ca va ! On l'sait ! Tu vas nous le répéter à chaque minute qui passe !?
Répliqua excédé le capitaine HUSQ à son second.

Cela faisait 1 heure que le cargo « CX - Maldina » remorquait les 5 FA endommagées en provenance du dernier champ de bataille.

Oui, depuis notre départ les 5 frégates perdent des morceaux... Et alors !? pensa notre capitaine bourru. Il y a aussi les 10 carcasses dans les soutes et la kyrielle de débris de tous types qui remplisent les compartiments. Alors quelques débris de plus ou de moins... se renfrogna HUSQ, Qu'est-ce-que ça peut bien faire !

Il faut dire qu'il y en avait des carcasses de FA : le dernier combat avait fait une saignée sur l'effectif des FA présentes.

- Enfin ! On arrive en orbite de Delta-40, on va pouvoir vider tout ça, s'exclama soudain HUSQ.

(...)

Très loin de là, à bord d'un VML, le Grand Conseil s'était réunis en séance extraordinaire. Tous s'interrogeaient : une fois les CRE, une autre fois les FA... C'était à n'y plus rien comprendre dans la composition des flottes ! Et en plus, dans tout ça, on ne comptait pas les intercepteurs qui avaient été complètement annihilés. Mais bon, les intercepteurs ça se remplaçaient vite donc le problème n'était pas là.
Les débats durèrent un bon moment. Ils furent vifs. Des noms d'oiseaux fusèrent de ci de là. Il y eut même un holo-écran et un porte-document digital qui prirent leur envol et qui faisaient beaucoup plus mal à l'arrivée. Une décision fut tout de même prise et aussitôt diffusée aux chaînes de fabrication.

(...)

Sur Delta-40, les carcasses de nos 5 frégates étaient déjà dépouillées de leurs restes. Les cellules, ainsi mises à nue et reconditionnées, furent aussitôt remises sur les chaînes de montage. Bientôt, de nouvelles frégates en sortiraient et rejoindraient les flottes de combat.


Épisode 16 - Galaxie 33 - Secteur xx - le 15/12/anIII - L'oisiveté, mère de tous les vices

Depuis que les opérations en G40 avaient commencé, Slaine se sentait bien seul. Zak était là bas et ne revenait que rarement pour expédier les affaires courantes. Aussitôt celles-ci expédiées, il passait la saluer rapidement et retournait très vite sur le théâtre d'opération.
Elle, de son côté, avait assez peu d'occupation hormis la formation des nouveaux pilotes de prédateurs. Elle avait accepté ce poste à contre coeur. Elle avait longtemps espéré être déployée en G40 mais aucun prédateur n'avait été envoyé là bas. Cela provenait très certainement de Zak qui préférait la savoir à l'abri plutôt qu'au combat en risquant sa vie.
Ce jour là, elle était de repos. Elle était fatiguée et un peu déçue car les nouvelles recrues n'étaient pas particulièrement motivées et de qualité. Hormis une ou deux, peut-être, qui semblaient avoir de la valeur. Il était loin le temps où elle avait fait sa formation de pilote. A l'époque s'était autre chose, la motivation était partout, les jeunes gens étaient enthousiastes et fiers. Maintenant... Maintenant cela avait changé. Beaucoup s'engageaient en espérant être pilote de prédateur pour être tranquille, car ce vaisseau léger avait la réputation d'être très peu engagé. Bien peu voulaient combattre dans les légions, aux côtés de droïdes de combat soit disant inhumain : la dernière rumeur sur leur compte disait que lorsque les Hantariens étaient submergés, ils tiraient dans le tas sans distinguer l'ami de l'ennemi... Rumeur parfaitement infondée et inexacte mais qui s'était propagée comme une trainée de poudre.
Slaine pensait à tout cela en se baladant, seule sur cette plage qu'elle avait découverte un jour avec Zak. C'était une petite plage de bord de mer, sauvage et isolée, avec un beau sable blanc et une mer de cristal que l'écume du ressac n'arrivait même pas à troubler. La végétation luxuriante empêchait quiconque d'y accéder c'est pourquoi elle était arrivé par la mer, à bord d'une embarcation légère qu'elle avait dirigée à la pagaie.
Enfin... Inaccessible pour le commun des mortels mais pas pour tous. Oui, certains n'étaient pas rebutés par ce mur de végétation qui s'étendaient jusqu'au pied d'une paroi abrupte : 5 hommes (3 humains et 2 droïdes) des forces de sécurité intérieure en faisaient partis. Ils avaient étaient chargés par Zak de surveiller Slaine dans tous les déplacements qu'elle ferait. Donc ils la suivaient partout. Il faut dire qu'ils étaient rompus aux missions d'infiltration et à la guérilla : rien ne pouvait les arrêter en dehors de la mort. Ils se faisaient un devoir d'avoir Slaine en visuel partout où elle allait et étaient prêts à intervenir à tout moment.

Il faisait chaud, le soleil était encore haut dans le ciel. Slaine, pourtant en tenue légère (une simple tunique légère de lin) n'en pouvait plus. Par conséquent, elle avait ôtée ce vêtement léger et ses sandales, ne conservant que son shorty réglementaire fourni dans le paquetage d'un pilote. C'était d'ailleurs le seul vêtement règlementaire qu'elle appréciait et qu'elle mettait comme sous-vêtement tout le temps, y compris en dehors du service. De plus, il faisait ressortir ses hanches pleines et pulpeuse et ses fesses rondes. Ce signe de coquetterie n'était pas pour lui déplaire.
Elle s'allongea ainsi vêtu à l'ombre d'un grand arbre dans la ramure débordait largement sur la plage, offrant son corps et sa fière poitrine à la brise légère qui venait de la mer. Elle préférait l'ombre car sa peau claire de rousse, même si elle bronzait assez bien, se retrouvait très vite constellée de tache de rousseur ce dont elle avait horreur. Au bout d'un temps, elle s'endormit, sans se douter que 5 hommes et une cellule de l'EM planétaire veillaient sur elle. Quelques minutes plus tard, elle fut brutalement réveillée par plusieurs voix et des éclats de rire :

- Mais si ! Tu vois bien qu'il y a quelqu'un, dit la 1ère.
- T'as raison il doit être sous les arbres là bas, s'exclama la 2ème.
- Je suis sûr que c'est une fille, répliqua la 3ème.
- Une fille ! Reprit la 1ère. Wouaaaaaaaaaaah ! Faut aller voir ça les gars.
- Woué, woué, woué
, reprirent les 2 autres en riant.

Un peu groggy par sa sieste, Slaine ne comprenait pas encore bien si c'était la réalité ou un rêve. Elle se redressa et vit tout de suite que ce n'était pas un rêve : 3 jeunes hommes s'approchaient d'elle. Ils riaient forts et s'interpellaient l'un l'autre, sûrs de leur force. Mal à l'aise, Slaine se leva en saisissant sa tunique et ses sandales au passage. Elle était quasi nue et ne se sentait pas du tout à l'aise sous le regard goguenard des 3 inconnus. Sans demander son reste, elle se dirigea vers son embarcation qui n'était pas très loin.

- Éh mad'moiselle ! Tu vas où ! T'en vas pas !!! Reste avoir nous ! Cria l'un d'eux.
- Oué on va rire, surenchérit un autre.

Sans rien répondre, elle mit ses affaires dans l'embarcation et commença à la pousser dans les flots. Elle sentait les hommes se rapprocher d'elle. Elle se sentait surtout vulnérable et s'en voulait d'être seule et nue, offerte à leurs regards qui parcouraient les courbes de son corps. Elle était tendue, prête à bondir au moindre signe. Alors qu'elle commençait à avoir de l'eau à mi-mollet, l'un des 3 s'étant rapproché d'elle, lui saisit le bras en disant :

- Bouges pas toi ! T'as l'air bien gaulée, on va s'amu...

Il n'eut pas le temps de finir. Ayant saisi la pagaie, elle s'était retournée prestement pour la balancer en travers du visage de l'inconnu. Il poussa un cri et s'écroula en se tenant la tête à deux mains. Sans leur laisser le temps de réagir, elle grimpa prestement dans le frêle esquif. Aussitôt elle démasqua le moteur qu'elle n'avait pas utilisé pour venir et enclencha le démarreur. Il se mit en marche immédiatement et, comme elle appuyait sur le sélecteur de vitesse, l'embarcation bondit et s'éloigna rapidement. Elle se détendit enfin. Elle mit un chapeau sur sa tête et se retourna pour regarder les 3 silhouettes qui restaient sur la plage.

- Salope ! Sale pute ! Tu vas voir, on va te rattraper et tu va payer. Put-elle entendre.

Elle vit alors une embarcation puissance et rapide un peu plus loin. C'était la leur. Avec ça, ils pouvaient la rattraper très facilement. Poussant le moteur à son maximum, elle se concentra sur sa navigation, en espérant qu'ils ne la suivraient pas.
Sur la plage, les 3 hommes s'étaient précipités à leur tour vers leur embarcation et l'avaient remise à l'eau.

- Elle va payer cette chienne ! Elle s'en souviendra, vociférait celui dont le nez éclaté saigné abondamment.

À la limite des frondaisons, les 5 hommes de la sécurité intérieurs étaient prêts depuis qu'ils avaient vu les inconnus arrivaient. Au moindre geste déplacé qui auraient pu menacer la vie de Slaine ils auraient fait feu. Il s'en était fallu de peu avant qu'elle ne se défende mais ils avaient des ordres stricts : ne tirer qu'en dernière extrémité. Le sous-officier commandant la patrouille, était en communication avec l'EM planétaire, des consignes venaient d'être données. L'embarcation qui fonçait maintenant vers celle de Slaine allait être bientôt hors de portée...

- Terminé pour nous messieurs. Un transport va venir nous récupérer, annonça-t-il soudain.

Interloqué, l'un des hommes s'insurgea :

- Mais ils vont la rattraper sergent ? Nous ne faisons rien ?
- Ca n'est notre mission maintenant
, répondit le sergent. Un chasseur a été dépêché pour les allumer sous peu.

Au même moment, ils virent la vedette rapide exploser et disparaître dans les profondeurs.

- Voilà, perdus corps et bien ! Un accident est si vite arrivé en mer... Conclut le sergent laconique.
- Les cons. Poursuivit alors l'homme qui avait interpelé le sergent. Ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire... En plus vous avez vu ? Il avait des uniformes de cadets ! De bien belles recrues. On a pas vraiment besoin de « ça » au combat. Enfin... Ceux là, on les aura pas.

Le transport arrivait pour les évacuer. Il ferait un passage au dessus des flots pour vérifier qu'aucun des inconnus n'avait survécu. Ensuite, la mission de protection pourrait continuer, ailleurs.


Épisode 17 - Galaxie 40 - fin du 12/anIII - Évacuation de la G40

Les combats en G40 n'avaient pas eu lieu. Devant la force imposante de l'ennemi, les Hantariens avaient simplement appliqué la technique de la terre brûlée, comme leurs ancêtres le faisaient il y avait bien longtemps. Ils s'étaient retirés, lentement, jusqu'à la limite extrême de leurs forces, veillant jour et nuit pour éviter l'écrasement total.
Les opérations avaient donc débutées en secteur 44, pour se poursuivre ensuite en secteur 45. Deux planètes étaient tombées et celle du secteur 45 s'était retrouvée complètement isolée. Ensuite, le repli s'était effectué dans le nord de la galaxie, vers le secteur 16 où une planète avait été colonisée ainsi qu'une autre en secteur 15. De là, une opération de harcèlement avait été dirigée vers le secteur 45, avec une planète reprise à l'ennemi, quelques légers détruits et une flotte de récolteurs esseulés annihilée :

Rapport de combat.

Mais, devant le retour offensif de l'ennemi, la planète envahie avait été reprise rapidement et celle qui avait été isolée jusque là était tombée également. Alors, à nouveau, le repli s'était effectué, pied à pied et en bon ordre, avec la perte du secteur 16 puis du secteur 15. Le secteur 15 avait vu quelques beaux mouvements offensifs et défensifs sans grandes pertes pour les Hantariens et l'ennemi :

Rapport de combat. Rapport de combat.

Face à ces dernières pertes de planètes, n'ayant plus ni base ni ressources dans cette galaxie, les Hantariens avaient décidé de changer d'air et d'évacuer face à l'ennemi souvent 5 à 10 fois supérieur en signature de flotte.
Un vaisseau stabilisateur fut déployé et la flotte dans son entier jumpa vers d'autres objectifs à sa portée.


Épisode 18 - Galaxie 23 - Secteur 23 - le 20/01/anIII - Lettre de l'adjudant-chef LEC à son épouse Katia

Katia, ma douce,

Je prends quelques minutes pour t'envoyer ces mots car j'ai un peu de temps et j'en profite. J'espère que tout va bien pour vous et que le petit dernier n'est plus malade. J'espère aussi que tu as pu racheter la boutique du coin comme nous en avions parlé avant mon départ. Si ça n'est pas fait, fais le car, je te le dis encore une fois, ton idée de commerce est très bonne.
Ici ça va. La G23 est en passe d'être nettoyée. Nous ne chômons pas en tous les cas et j'ai participé avec la 17ème à plus de 7 invasions victorieuses. J'ai été blessé mais ça va. Surtout ne t'inquiètes pas. Je me porte bien alors n'alarme pas les enfants et la famille pour ça.
Sinon je suis passé adjudant-chef maintenant. Grâce au capitaine BLUTCH en fait. Elle est passée au grade de commandant et commande le 3ème rang de la 17ème maintenant. Elle le mérite car c'est vraiment un très bon chef, sans doute le meilleur que j'ai pu rencontrer. Après cette nomination elle a gardé avec elle tout l'effectif de sa section de commandement. Comme j'en fais parti je l'ai suivie. Tu vois, tu vas être contente : maintenant je serai un peu moins en 1ère ligne.
Je t'avais dit mais depuis qu'elle a repris contact avec son mari, ça va beaucoup mieux. Par moment j'ai même l'impression de retrouver le capitaine (commandant maintenant) d'avant l'affaire de la G16. Je suis bien content de voir qu'elle va mieux.
Je ne sais pas si nous resterons encore longtemps ici. En tous les cas les invasions se poursuivent et il y a maintenant ici 2 unités de production intensive de droïdes de combats. Les renforts arrivent plus vite.
Au fait, ne crois pas les rumeurs qui courent sur nos droïdes : tout est faux. Ils sont incroyables. J'ai été protégé plusieurs fois par eux et certains se sont même sacrifiés pour me sauver. Malheureusement ils payent un lourd tribu lors des combats. C'est un crève-coeur car on s'attache à eux, surtout au combat.
Il n'y a pas que les droïdes qui meurent. Nous avons des pertes à déplorer parmi les anciens. Tu te souviens de Vlad ? Le sergent Vlad STIÉPANOVITCH ? Il est mort dans mes bras. Ça a été un coup dur. Je le connaissais depuis la G03.
Sinon, peut être le sais-tu déjà, mais le jeune Frey HIAI, le fils de notre voisine, est mort. Je le sais car c'est moi qui tiens les comptes d'effectif du 3ème rang maintenant. Il y en a d'autres mais je ne veux pas que tu t'inquiètes à cause de ces morts. Je te le répète, tout va bien ici pour moi.
Je dois te laisser maintenant, nous partons en réserve et au repos avant de nouvelles missions.

Embrasse bien les enfants et tes parents pour moi. Je t'aime.

Ton Sacha.

PS : Si tu me réponds, envoie maintenant directement à l'EM du 3ème rang.
Dis-moi aussi si tu as reçu les étoffes que j'ai trouvées ici et que je t'ai envoyées il y a 4 jours par le jump de liaison.


Épisode 19 - Galaxie 23 - Secteur x, planète x - le 23/01/an III - Nouveau combat pour Slaine


C'était un travail de fourmis, Zak le savait. Le nettoyage de la G23 durerait sans doute encore plusieurs jours voir même plus mais cela ne le dérangeait pas. Les missions de longue haleine comme celles là convenaient au tempérament hantarien : quand on leur laissait les coudées franches ils s'en sortaient à merveille. Zak était satisfait de la tournure des événements et de l'amalgame qui se faisait entre les anciens, survivants des grands conflits passés, et les nouveaux, humains ou droïdes, avides de combattre et d'apprendre.
La mission était simple : nettoyer tout ce qui se présentait et faire le vide des nations ennemies. Pour la mener à bien, la flotte hantarienne qui avait quitté la G40, avait été fractionnée en plusieurs flottes mixtes qui opéraient de façon indépendante. Des vaisseaux étaient arrivés pour les renforcer dans un premier temps mais aussi pour constituer une réserve stratégique qui était nécessaire pour ce genre d'opération : une surprise désagréable pouvait arriver si vite.
La flotte Katioucha-3 faisait partie de ces flottes mixtes. Elle n'était pas la plus imposante en vaisseau de combat, elle n'avait même pas de capacité d'invasion. Mais avec les 3 escadrilles de prédateurs en son sein, c'était la flotte dans laquelle Slaine se trouvait.
Slaine était heureuse, depuis le temps qu'elle attendait de retourner au combat, elle n'y croyait plus. Pourtant cela était enfin arrivé. Elle pensait que c'était à force de persuasion que Zak avait cédé et autorisé l'engagement des escadrilles de prédateurs. En fait c'était surtout dû au rapport circonstancier qui était arrivé sur le bureau du général à propos de la mésaventure qui était arrivée à Slaine. Son sang n'avait fait qu'un tour. Après avoir brisé de rage le fauteuil de son bureau, il s'était calmé et avait signé l'autorisation d'envoyer les 2/3 des escadrilles de prédateurs en renforts pour la G23. Il préférait encore la savoir au combat, risquant sa vie pour la Nation, que seule sur une plage à la merci de voyous. Ce raccourci pouvait paraître curieux au commun des mortels mais Zak était comme ça.

Autant qu'elle se fasse tuer pour quelque chose, se disait-il bourru, forçant son côté pratique à l'extrême. Après tout elle s'est engagée pour combattre alors qu'elle combatte.

Et puis ce rapprochement géographique lui permettait de la voir plus régulièrement. Un petit côté pratique qui n'était pas pour lui déplaire...
La flotte Katioucka-3 avait donc était dépêchée vers le secteur 74. Il n'y eut dans ce secteur qu'un seul affrontement bref mais brutal comme pouvaient l'être quelques fois les combats spatiaux. Slaine s'y distingua de nouveau, comme elle l'avait fait à chaque fois qu'elle en avait eu l'occasion dans les conflits précédents. De son point de vue, elle avait bien peu guerroyé au regard de tous ceux auxquels les Hantariens avaient participé mais grâce à ce combat, elle put ainsi ajouter 3 victoires supplémentaires à son palmarès.

Voici le récit des événements comme elle l'a écrit dans son journal :

Bientôt 1 mois que je suis en G23. Après quelques jours de repos, mon escadrille a été rattachée ce jour à la flotte K-3 pour participer à une incursion vers le secteur 74.
Nous n'avons que peu combattu jusqu'à aujourd'hui. Je sais simplement que les 2 escadrilles dépêchées dans le nord ont pu en découdre.
Au sud par contre, nous n'avons pas véritablement combattu. Nous sommes toujours restés en réserve lors des affrontements où nous étions présents.
Les pilotes sont impatients. Moi aussi. J'ai vraiment hâte d'expérimenter les performances de mon prédateur au combat.
Je fais parti de l'escadrille "Biélahia Krilo". Elle a le rang n°1 dans les escadrilles de prédateurs mais tous, nous préférons l'appeler "Biélahia Krilo" plutôt que EP-1.
J'ai maintenant un droïde comme copilote. C'est un bon copilote mais Alex me manque : j'aimais bien discuter avec lui lorsque nous volions ensemble. Maintenant, il a son propre prédateur avec son droïde copilote. Lui aussi fait parti de la "Biélahia Krilo" : il est dans ma patrouille, c'est mon ailier.
Nous étions déjà en alerte défensif lorsque la K-3 reçut l'ordre de se diriger en secteur 74. Nous attendions ça depuis tellement longtemps. Il a fallu très peu de temps pour que tous les vaisseaux se dirigent vers cette zone hostile. Le trajet s'est passé sans encombre.
Dès notre arrivée, nous avons compris que la partie était gagnée car nous étions en surnombre. Le tout était de savoir ce que nous allions affronter et comment nous allions l'affronter.
Comme à l'accoutumée, les prédateurs sont restés en réserve. Le général LVOV était là et comme à son habitude il veille sur nous.
J'ai vu le déploiement de nos forces. La parfaite mécanique de nos croiseurs se déployant en ligne de bataille était impressionnante : 5 lignes en quinconce s'appuyant l'une l'autre.
(NB : Le noyau de cette formation se compose toujours de 2CRC pour 1CR + 1CRE. Ce noyau est parfaitement adapté pour manoeuvrer en solitaire si besoin était pour changer la formation du "bloc".)
Les lignes étaient renforcés par les FCI qui s'y intercalaient ; c'est la première fois que j'en vois en aussi grand nombreux.
Dans les espaces vides de la ligne de bataille, plusieurs escadres mixtes FA/FM se sont positionnées alors que d'autres sont restés en réserve avec nous, en arrière pour protéger cargos, VM et autres récolteurs.
3 escadrilles de chasseurs et 3 d'intercepteurs se sont portées en avant pour éclairer la formation.
Les corvettes (CLG et CTM) se sont positionnées de part et d'autre de la ligne de bataille, renforcées par une bonne moitié de la chasse.
Le gros reliquat des escadrilles d'intercepteurs était avec nous, en réserve.
Brutalement, le combat s'est engagé : nos chasseurs avaient repéré l'ennemi mais se faisaient sèchement étrier.
Au même moment, j'ai reçu un rapport sur ce que nous affrontions : essentiellement des vaisseaux de classe intercepteurs.
Les 3 escadrilles de chasseurs ont vite été malmenées. L'appui des 3 escadrilles d'intercepteurs qui les accompagnaient n'a pas suffi. Dépassés par le nombre, ils ont plié.
J'entendais sur les communications, les cris et les éclats de voix de mes compagnons d'armes.
L'ordre de repli leur ayant été donné, ils l'ont fait dans la mesure du possible. Beaucoup de chasseurs ont été détruits dans la manoeuvre.
Bientôt, la masse compacte des intercepteurs ennemis s'est regroupée et s'est précipitée sur notre ligne de bataille, poursuivant nos vaisseaux légers survivants.
C'est à ce moment que toute la ligne de bataille a fait feu sur cette masse en approche. C'est la 1ère fois que je vois des croiseurs tirer ainsi sur des vaisseaux légers.
Cette énorme bordée de railguns et de missiles mélangés, a abordé la masse compacte de vaisseaux qui se précipitaient sur nous et l'a stoppée nette. Bien sûr celle-ci n'a pas été détruite mais, perdant de la consistance, elle s'est disloquée en plusieurs groupes qui ont alors tenté de rebrousser chemin.
C'était trop tard... Notre ligne de bataille continuait à faire feu, protégée par les corvettes.
L'ordre nous fut alors donné d'entrer en action pour détruire l'ennemi en fuite.
Les 3 escadrilles de prédateurs ainsi que 10 escadrilles d'intercepteurs de la réserve, se sont lancés à la poursuite de l'ennemi.
Mon escadrille a été la première à aborder l'ennemi.
Ma patrouille a un format classique : 4 prédateurs en binômes. Comme je l'ai dit avant, c'est moi le chef de cette patrouille.
Le combat a été bref et violent. Je ne veux pas rentrer dans le détail de ce qui s'est passé.
Tout ce que je peux simplement dire sur mon ressenti de cet affrontement et qu'il a été très éprouvant physiquement et nerveusement.
J'ai également pu constater que le prédateur est un remarquable vaisseau léger de combat. Tellement pointu, précis et rapide qu'il faut vraiment que le pilote soit parfaitement entrainer pour le maitriser et l'utiliser à 100% de ses capacités.
Nous n'avons eu aucune perte à déplorer contre 129 ennemis détruits. Je peux moi même en revendiquer 3 qui ont été depuis validés après étude des enregistrements de bord et après reconstitutions virtuelles du combat lors des différents débriefings.
Une fois le dernier intercepteur ennemi détruit, il n'y a plus grand chose à raconter. Nous avons été rappelés et mis en réserve tandis que la ligne de bataille se rapprochait pour détruire les vaisseaux utilitaires ennemis maintenant seuls et isolés.
Puis, nos récolteurs sont arrivés sur les zones de combat et ont récupéré les pilotes et équipages survivants avant de recycler les détruits environnants.
Le combat s'est donc fini. Il nous a apporté la certitude que nos prédateurs sont enfin au point et peuvent rivaliser avec n'importe quel vaisseau léger.
Je suis fière d'en piloter un et d'avoir un peu, à mon niveau, participé à sa résurrection et à son développement dans la flotte hantarienne.

Rapport de combat.

Épisode 20 - Galaxie 33 - le 20/02/anIII - Repos et souvenirs

Après la fin des combats en G23, le regroupement général s'était effectué. De mémoire d'Hantariens, la flotte de guerre n'avait jamais été aussi importante. D'ailleurs, la production continuait, inexorablement, renforçant les regroupements de vaisseaux déjà constitués. Et il n'y avait pas que les vaisseaux de guerre, les vaisseaux tactiques et logistiques étaient également en grand nombre. Un regroupement colossal se faisait donc sur une nouvelle planète qui avait été envahie récemment.
Devant l'oisiveté qui gagnait les équipages, il avait été décidé qu'une vérification complète de chaque vaisseau devait être faite : propulsion, armement, boucliers, navigation,... équipements en tout genre, jusqu'à la peinture ! Chaque vaisseau était vérifié minutieusement.
C'est au cours de ces opérations que le général LVOV reçut un message : "De la part du capitaine MIKULI : Mon général - Rendez-vous au hangar ROS-XX-B - Quelque chose d'inattendu s'y trouve". C'était pour le moins laconique.
Curieux de nature, le général, après avoir demandé à son fidèle Kalmouk de le rejoindre, avait quitté le VMC amiral à bord d'1 CTM pour rejoindre la surface de Rostov.
La CTM, ayant pénétré l'atmosphère, se posa doucement sur le tarmac proche du hangar ROS-XX-B.
A sa descente, le général fut surpris : il y avait là plusieurs officiers qu'il connaissait depuis longtemps. Des vieux de la vieille, des anciens qu'il avait côtoyé en G03 alors qu'il était simple lieutenant-colonel. Sa curiosité était de plus en plus piquée au vif. Tous le saluèrent règlementairement et s'engagèrent derrière lui. Ils avaient été convoqués comme lui et l'attendaient pour découvrir ce pourquoi ils étaient là.
On accédait au hangar semi-enterré par une rampe en pente douce qui se terminait par une énorme porte blindée. Notre petit groupe s'y engagea et arriva à quelques mètres du but. Tout à coup, la porte s'ouvrit lourdement et notre général s'engouffra à l'intérieur. Les autres suivirent. Un capitaine, semblable à un grand échassier dégingandé, les accueillit aussitôt. Il était aussi excité qu'un chien fou, et, après avoir salué brièvement, parla de façon très volubile :

- Je suis content que vous soyez tous venus. Vous n'allez pas en croire vos yeux. C'est une pièce historique ! Une relique ! Moi même je n'y crois pas ! C'est incroy...
- Abrégez !
Le coupa LVOV agacé par l'aspect ubuesque du capitaine.

Sans se laisser démonter, le capitaine poursuivit :

- A vos ordres mon général. Nous avons reçu l'ordre de vérifier et de contrôler tous les vaisseaux. Ici nous sommes chargés du décapage et de la remise en peinture des... des...
- Extérieurs. Poursuivez !
Le recoupa LVOV.
- Extérieurs ! Exact mon général ! Répondit le capitaine avec un grand sourire et sur le ton du bonimenteur qui annonce au participant qu'il a gagné une peluche au tir aux pigeons.
- Abrégez bordiou ! Rétorqua Zak. Nous sommes ici pourquoi ?

Autour de lui les officiers suivaient l'échange, incrédules, se demandant bien ce qu'ils faisaient là. Certains souriaient même, connaissant l'humeur massacrante que pouvait avoir leur général de temps à autre. Kalmouk, en particulier, s'amusait beaucoup de ce petit jeu.

- Pour quoi... Pourquoi !? Oui ! Surenchérit le capitaine comme traversé par un éclair de génie. Comme vous le voyez ici nous sommes dans un hangar qui abritent des barges...
- Sans rire !
Rétorqua d'un ton sarcastique le général excédé.
- ... que nous sommes en train de repeindre. Poursuivit le capitaine sans relever le commentaire de son supérieur. Nous travaillons actuellement sur celle-ci, continua le capitaine en montrant une barge recouverte d'une bâche de protection dans un coin du hangar. Et bien cette barge a une sacrée histoire, je peux vous le dire ! Venez ! Suivez moi mon général.

Tous suivirent le capitaine qui, arrivait au pied de l'imposante barge, expliqua :

- Cette barge est ancienne. Nous avons décapé plusieurs couches de protection qui retracent son histoire : DOC, LCG, HOG, PAF,...
- Bordiou ! Et oui ! Et alors ?
Explosa le général.

Le capitaine sursauta et, se retournant, fit signe aux techniciens qui étaient là d'ôter la bâche.
Un silence se fit lorsque la barge apparut dans son entier. Le général se calma immédiatement et un léger sourire aux lèvres il dit tout haut ce que tous constataient :

- Une barge qui date de la FDE 3 ! Mordiou... Une livrée parfaitement conservée aux couleurs de la FDE. Elle a dû en voir cette barge...

Devant eux, une barge aux couleurs de la FDE trônait comme sortie du passé.
Un léger vent de nostalgie parcourut l'assemblée de ces officiers qui avaient connu cette grande alliance. Tous les officiers présents discutèrent longuement autour de ce vaisseau. Ils échangeaient leurs souvenirs, comme des anciens au coin du feu à la veillée. Au bout de 2 heures, le général ramena tout le monde à la réalité.

- Capitaine !
- Mon général ?
- Merci beaucoup de nous avoir montré cette relique qui nous rappelle une époque maintenant bien lointaine qu'a vécu notre Nation.
- Je vous en prie mon général...
Bafouilla le capitaine pour la première fois décontenancé face à LVOV.
- Pourtant vous allez faire votre travail : décapage et nouvelle couche de peinture. Le passé est le passé.
- Reçu mon général !

Le général fit alors demi-tour et, suivi de son fidèle Kalmouk, repartit vers la CTM qui l'attendait à l'extérieur. La plupart des officiers firent de même. Quelques uns prirent des images du vieux vaisseau avant de quitter les lieux, pour garder un souvenir de ce que d'autres auraient peut être mis dans un musée.
Dans tous les hangars hantariens, les vaisseaux furent contrôlés et repeints un par un, sans exception.