Histoires de la Nation Hantarienne

L'aventure hantarienne - Univers S01

Chapitre 02

Chapitre 02 - La fin des jours heureux

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Annexes

Épisode 01 - Galaxie 03 - Secteur 84 - Planète 17 - le 02/04/anI - Sécurisation de la Galaxie 03

Le 1/04/an I, l'EM me demanda de diriger mes vaisseaux sur la planète 17 du secteur 84.
Je patrouillais déjà dans ce secteur depuis plusieurs jours. Le voyage fut donc rapide pour reconnaître et vérifier cette planète.
L'ordre m'ayant été donné de mettre les vaisseaux en mode attaque, je les disposais donc en configuration de combat. Je demandais également à tous les chefs de bord d'armer leurs vaisseaux, de motiver les hommes et de se tenir prêts à toutes éventualités.
Ma flottille comprenait 20 FA (frégates d'assauts) réparties en 2 groupes : le groupe A, homogène, avec 10 FA sortant de nos chantiers spatiaux et le groupe B, hétéroclite, avec 10 FA provenant de récupérations diverses.
L'efficacité de ce dernier groupe est discutable : l'EM nous fournit des vaisseaux venus de tous les horizons et de toutes les récupérations faites depuis notre arrivée dans la galaxie. Ils ne sont pas toujours adaptés à nos connaissances et à notre morphologie. Sur ces 10 FA, 4 peuvent être considérées comme médiocres, 3 équivalentes aux nôtres et 2 de qualité supérieure. Pour la 10ème, elle peut ne pas être comptabilisée dans l'effectif car complètement obsolète.
(NB : C'est d'ailleurs dommage de mettre des équipages de qualité dans ces vaisseaux dont nous nous passerions bien.)
Nous sommes arrivés sur zone quelques heures plus tard, le 2/04/an I. Nous avons détectés des vaisseaux hostiles lors de notre approche et avons tout de suite reconnu l'ennemi : Alkot de l'alliance VOV.
Je pense qu'entre lui et nous, depuis de nombreux jours voir même plusieurs mois, c'est devenu un jeu. Cela fait plusieurs fois que je l'affronte personnellement et victorieusement.
C'est devenu un peu une routine dans ce jeu du chat et de la souris. Je n'ai d'ailleurs aucun état d'âme à ce sujet : l'EM me donne des ordres et je les exécute.
Les groupes A et B sont arrivés en orbite de la planète : le A par l'hémisphère nord et le B par celui du sud. Nous sommes tombés sur 40 corvettes que je qualifierais de « lourdes » si je les compare aux nôtres. C'est d'ailleurs comme cela que nos ordinateurs de combat les ont identifiés.
Dès le départ et vu le rapport de force, l'ennemi n'avait aucune chance. En moins d'une heure, l'affaire était close.
Le groupe A a détruit 28 corvettes ennemies contre 1 perte dans ses rangs et le groupe B les 12 restantes contre 2 pertes dans ses rangs (1 FA que j'ai qualifié plus haut de médiocre et la FA « obsolète »).
Une fois l'orbite nettoyée, nous avons récupéré les survivants des combats. Je ne sais si il y en a eu beaucoup chez notre adversaire : nous n'en avons trouvé qu'une dizaine, blessés, et qui ont été évacués très vite vers Omsk.
Ensuite, j'ai positionné mes vaisseaux pour faire le blocus de la planète. Les renforts étaient en route : alliés et hantariens. D'après les dernières transmissions de l'EM, l'invasion était programmée.


Épisode 02 - Galaxie 03 - Secteur xx - écrit le 02/05/anI - La Garde en action

La flotte A était regroupée depuis quelques heures déjà autour du CDR. Les récolteurs et les cargos de tous types et de toutes nations continuaient à oeuvrer, comme indifférents à ce qui allait se dérouler bientôt.
Le commandant HARTOP avait positionné ses vaisseaux en position de riposte, prêts à frapper l'ennemi. Il ne doutait pas de l'issu du combat, il attendait tout simplement. Il avait reçu ses ordres plusieurs heures auparavant : intercepter une flottes de fossoyeurs qui allait faire une razzia sur un CDR tout proche. Le temps de regrouper les vaisseaux lourds, en particulier 10 croiseurs de la Garde et 120 croiseurs de la Ligne, et ils avaient pris la direction de l'objectif. Le général LVOV s'était joint à la flotte. Il avait demandé au commandant de diriger les opérations, ne voulant pas interférer mais juste superviser. Il était comme ça : il ne pouvait s'empêcher d'être présent lorsque les vaisseaux hantariens allaient au combat. Les heures étaient passées assez vite, chaque équipage se préparant au combat, vérifiant encore et encore l'armement, la propulsion et les boucliers déflecteurs. Tout était opérationnel et prêt à fonctionner.
Pourtant, à bord du CRE amiral, au cours de la dernière vérification, personne n'avait remarqué qu'un technicien avait déconnecté 3 batteries sur 6 du contrôle automatique de recherche et de tir. Pas même le capitaine LEFFE, officier contrôleur de tir. Nouvellement promu dans la Garde, totalement stressé, il n'avait pas vérifié et contrôlé les consoles ainsi que l'unité centrale de pilotage des batteries. La moitié de la puissance de feu du croiseur était donc hors service. Un comble pour un vaisseau dont la puissance de feu était le plus gros atout au combat...

Le temps passait. L'EM envoyait régulièrement la progression exacte des fossoyeurs. Les opérateurs radio et radar ne chômaient pas. Lorsque le spot d'arrivée de la flotte ennemie se matérialisa sur les écrans, la tension devient palpable dans les vaisseaux hantariens. À bord du CRE amiral, le commandant HARTOP, égraina les dernières vérifications :

- Officier de tir ?
- Paré.
- Officier de navigation ?
- Paré.
- Officier des machines ?
- Paré.
- ...

Les officiers de passerelle furent tous passés en revue l'un après l'autre. HARTOP était un bon commandant et connaissait parfaitement son métier.
L'engagement débuta par le déploiement des FA et CR hantariennes. Leur nombre permit de saturer rapidement les ordinateur d'identification et de tir ennemis. Cela permettait aux CRC et CRE d'ajuster tranquillement les cibles comme pour un exercice.
Pour le vaisseau amiral, le moment temps attendu de débuter le tir arrivait :

- Officier de tir, ciblez et faites feu à mon commandement sur la cible identifiée E75, ordonna HARTOP.
- Prêt mon commandant, braya à tue-tête le capitaine LEFFE.
- Alors faites feu.
- FEU !
hurla de nouveau le capitaine.

Plusieurs opérateurs et officiers sur la passerelle relevèrent un instant le nez, interloqués par ce cri perçant qui n'avait pas lieu d'être.
Alors que les opérateurs de tirs appuyaient sur les commandes de tirs, seules 3 batteries sur les 6 réagirent et firent feu sur la cible. Cette dernière, bien que sérieusement endommagée, ne fut pas détruite comme cela aurait dû se passer. Le général LVOV ne pipa mot mais il jeta un oeil incrédule vers le commandant HARTOP. Celui-ci fronça les sourcils et se retourna vers son officier de tir :

- Rapport immédiat sur cet incident capitaine ?
- Euh... Ça n'a pas marché... Il semble que non... Enfin oui...
balbutiait le capitaine défait.

Autour du CRE, les autres vaisseaux faisaient mouche sur l'ennemi qui n'avait plus aucune chance. Sur la passerelle, 2 secondes s'écoulèrent silencieuses : une éternité ! Plusieurs tirs de riposte s'écrasèrent alors sur les boucliers d'énergie, rappelant tout l'équipage à la réalité.

- Qu'est-ce à dire capitaine ? Gronda le commandant
- Je ne sais pas...
- C'est tout ce que vous trouvez à répondre ?
- Je n'ai pas vu ce cas de figure à l'entraînement...

Le commandant se détourna alors et avisant un autre capitaine sur la passerelle :

- Capitaine BLUTCH, vous occupez dorénavant le poste d'officier de tir. Capitaine LEFFE, vous pouvez rejoindre vos quartiers. Nous statuerons sur votre cas plus tard.

Ce dernier quitta la passerelle dépité. Le capitaine BLUTCH venait juste de rejoindre son poste, lorsque le commandant relança :

- Rapport immédiat et conduite à tenir capitaine ?
- A 1ère vue, il apparaît que 3 batteries sur 6 sont déconnectées du système de contrôle automatique de recherche et de tir. Vu l'urgence, il convient de déverrouiller tout le système automatique pour repasser chaque batterie en manuel. Pour cela, il faut rendre autonome les batteries qui seront pilotées à partir des 6 consoles de tir disponibles ici mêmes. Opérateurs, enclenchez la procédure DSA n°43 sur vos consoles et validez.

Les 6 techniciens exécutèrent la manipulation promptement. Le capitaine continua :

- Raccordez maintenant les consoles au radar général, procédure RRG n°22. Synchronisez-vous ensuite sur le suiveur 3ZP automatique puis verrouillez la cible E75.

Aussitôt dit, aussitôt fait.

- Batterie 1 à 6 feu ! Commanda BLUTCH.

Les commandes de tir furent à nouveau actionnées. Cette fois-ci, les 6 batteries firent feu en même temps et la cible fut pulvérisée. Une nouvelle cible fut ensuite définie et le tir de nouveau fait. Le combat avait repris ses droits.

Lorsque la bataille fut terminée, le commandant HARTOP s'approcha du capitaine BLUTCH :

- Belle résolution du problème capitaine.
- Merci mon commandant,
répondit humblement BLUTCH.
- Elle n'est pourtant indiquée nulle part dans le manuel ?
- C'est exact mon commandant. Un peu de bon sens et d'expérience, cela aide beaucoup.
- Vous avez fait vos classes sur une FA c'est bien ça ?
- Affirmatif mon commandant. C'est une bonne école à mon avis.
- Vous avez parfaitement raison capitaine !
S'exclama le commandant qui lui envoya une grand claque dans le dos. En tous les cas, félicitations capitaine. Heureusement qu'il y a des officiers comme vous dans le recrutement du personnel de la Garde. Vous féliciterez votre nouvelle équipe pour le travail accompli. Allez ! Je vous invite au bar pour nous rafraîchir un peu. Je vais vous raconter mes débuts car, voyez-vous, moi aussi j'ai débuté sur une FA. Le général sera de la parti. N'est-ce pas mon général ?
- Je vous suis commandant,
répondit LVOV qui se tenait non loin et avait suivi la conversation. Allons raconter nos souvenirs de « vieillards ».

Et ils partirent tous les 3 d'un grand éclat de rire. Chemin faisant, le général interrogea BLUTCH :

- Et votre épouse capitaine ? Toujours dans les légions ?
- Toujours mon général. Capitaine sur Donetsk.

Le capitaine fut étonné et flatté que le général se souvienne d'elle. Décidément, LVOV le surprendrait toujours.

- Ah ! C'est bien. Heureux de l'apprendre. Allons vider une vodka à sa santé.

Ils arrivaient au bar. Tous pouvaient enfin se détendre et discuter du combat qui venait de se dérouler.


Épisode 03 - Galaxie 03 - Minsk, salle du Grand Conseil - le 15/15/anI - Opérations en Galaxie 04 : il faut envoyer des renforts

Depuis 2 heures déjà le Grand Conseil était en réunion. L'atmosphère commençait à devenir lourde et étouffante. Le Grand Conseiller se leva soudainement et se dirigea vers une ouverture extérieur. Appuyant sur un bouton, la vitre blindée s'ouvrit et rentra dans le mur. Dehors il pleuvait, l'air frais pénétra brutalement dans la pièce. Tout le monde respira à plein poumon et se détendit un peu. LVOV se retourna alors et dit :

- Messieurs nous sommes tous d'accord pour envoyer une flotte de renfort vers la G4. Cela fait déjà plus de 8 jours que nous avons envoyé une flotte là bas pour soutenir l'alliance. Nous avons colonisé 2 planètes. Le tout maintenant et de savoir ce que nous allons envoyer exactement.

Se dirigeant vers sa place, il consulta rapidement les documents éparses devant lui et jeta un oeil à l'écran plat qui se dressé tel un pupitre.

- Une cinquantaine de croiseurs ainsi qu'une flopée d'intercepteur et plusieurs corvettes. À cela s'ajoute plus de 50000 travailleurs. Je ne rentre pas dans leur détail nous en avons déjà débattu et ses vaisseaux sont déjà regroupés. Par contre nous sommes toujours en désaccord sur le nombre de légion. 20 légions lors du premier saut était le minimum. Je proposais donc 20 nouvelles légions pour le 2ème saut. Alors, qu'en pensez-vous ?

Le conseiller GUILD intervint :

- Je pense que 5 légions sont largement suffisantes vue la tournure des événements. Et je parle au nom de plusieurs d'entre nous. Vous nous avez exposé vote point de vue et il est tant de passer au vote. Qu'en pensez-vous chers membres ?

Tout le monde acquiesça. Rapidement le vote fut mis en place par le greffier de permanence et chacun pu voter sur son écran tactile personnel. Le dépouillement fut tout aussi rapide : 3 voix pour "20 légions", 6 contres et 1 abstention. L'affaire était entendue, seule 5 légions partiraient vers la G4. Les ordres furent promptement expédiés pour un départ rapide dans la soirée.

(...)

Un secteur central en Galaxie 04, planète Kiev, le 22/05/an I.

Le colonel Max ESTRADA attendait déjà depuis 3 heures l'arrivée de la flotte de renfort. Lorsqu'il la vit sur les radars il fut satisfait car le nombre promis de vaisseaux était exact à un ou deux vaisseaux près. En tant qu'officier de la flotte, le plus important était le vaisseau mère de renfort. Il monta à bord d'une navette de transport et se dirigea vers ce dernier qui venait d'arriver en orbite. Une fois à bord il alla directement sur la passerelle. Le général LVOV était déjà là : un nouveau système de téléportation permettait aux officiers et personnels de haut rang de pouvoir se déplacer très rapidement d'une planète à une autre ou d'une flotte à une autre.

- Colonel ! l'interpella-t-il lorsqu'il l'aperçut. Heureux de vous revoir. Comment vont les opérations ici ?
- Tout va au mieux mon général mais avec vos renforts cela va aller encore mieux
, répondit ESTRADA.
- Hélas. Je crains que les nouvelles ne soient pas aussi bonnes colonel... Vous n'avez que 5 légions de renforts.

Le colonel ne put s'empêcher de tiquer. Mais en soldat rompu à la discipline, il ne fit aucun commentaire sur les décisions politiques. Il se contenta d'un « Reçu mon général » et donna aussitôt les ordres pour répartir les nouvelles forces disponibles vers les secteurs concernés.
Autour d'eux déjà, les vaisseaux se séparaient, formant de nouvelles flottes qui bientôt partiraient renforcer les forces déjà présentent. Des combats allaient sans doute avoir lieu et des renforts étaient nécessaires.


Épisode 04 - Galaxie 03 - Minsk - le 07/06/anI - Remise de décoration à la FDE

La convocation était arrivée juste après le retour d'une mission victorieuse contre les fossoyeurs. Alors que Zak prenait connaissance des différents messages laissés en attente durant son absence, il tomba sur une invitation officielle :

« A l'attention du général Zak LVOV, Grand Conseiller des Hantariens.
Général, vous êtes conviés à la réception qui sera faite en l'honneur de Grandazz, chef militaire FDE et qui se déroulera ce soir sur *censuré *.
Grandazz sera fait Grand Commandeur de la Fédération et, étant donné votre participation à l'élaboration des honneurs et des distinctions au sein du HCM, vous avez été désigné pour lui remettre la décoration et dire quelques mots pour retracer son parcours. »

Zak resta un instant saisi devant son écran. Puis se reprenant rapidement, il rentra dans ses quartiers pour y prendre une douche et changer d'uniforme. Il ne fallait pas perdre de temps.

(Le soir)

La navette hantarienne venait de déposer Zak sur la plateforme d'atterrissage. Il avait était convenu au dernier moment que la cérémonie se ferait sur une station orbitale plutôt qu'au sol. La sécurité des principaux dirigeants des nations FDE y serait plus facile.
Zal était assez nerveux. Il n'appréciait pas particulièrement ces cérémonies toujours un peu pompeuses et guindées mais quand il s'agissait de diplomatie et d'honorer un grand guerrier, il fallait savoir faire des efforts. Il n'avait pratiquement rien préparé et comme à son habitude, il improviserait le moment venu.
Flanqué de son fidèle Kalmouk, du colonel ESTRADA et de quelques hommes attachés à son service, il entra dans le grand hall qui avait été préparé pour l'occasion. Leur hôte avait parfaitement fait les choses. Celui-ci se dirigeait d'ailleurs vers eux :

- Heureux de vous voir Cosaque ! dit-il chaleureusement.

- Merci à vous MisterK, mais appelez moi Zak. Ce nom de guerre est un peu déplacé ici et ce sera plus simple, répondit Zak. Et puis nous pouvons nous tutoyer non ?
- Ok, ok. Ca me va Zak. Je dois te laisser, beaucoup de choses à faire encore. A plus tard. Tu peux dire à ton escorte d'aller dans la grande salle de repos un peu plus loin sur la droite du hall.
- Merci pour elle et à plus tard donc.

Le colonel ESTRADA dirigea l'escorte vers cette salle et Zak resta seul avec Kalmouk. Il se mit un peu à l'écart contre un pilier qui soutenait la voûte immense et commença à observer l'assemblée qui grossissait à vue d'oeil. Il reconnut assez vite quelques uns des fédéraux qu'il côtoyait : Funky, un des responsables de la FDE, Tsunami, l'IA la plus célèbre de l'univers, toMT6, Terranian, Kob, El Chacal, Elf-Jack, Mithrandir... et bien d'autres encore. Il n'aurait su tous les nommer. Une personne semblait attirer l'attention plus particulièrement : Pixie, co-responsable avec Funky. Son uniforme d'apparat ainsi que ça coiffure tentaculaire faisaient ressortir sa beauté naturelle et son regard profond.

C'est vrai qu'elle ne laissait pas indifférent mais personne n'arrive à la cheville de Slaine, pensa-t-il un sourire aux lèvres.

L'assemblée grossissait donc tout doucement, les uniformes éclatant des uns faisant des taches multicolores parmi les uniformes plus sobres des autres dont Zak faisait parti. Il préférait toujours endosser l'uniforme de petite tenue plus simple que celui de grande tenue qu'il considérait « d'opérette ». Toujours isolé, il se disait que c'était plaisant de côtoyer tous ses responsables qui s'étaient regroupés autour de la bannière FDE. Pourtant quelqu'un lui toucha l'épaule, le sortant brusquement de ses pensées :

- Alors Zak ! Toujours dans son coin à faire cavalier seul ?
- Beleth !
s'exclama Zak. Ça fait plaisir de te revoir !

Bien que peu protocolaire, il se serrèrent chaleureusement la main puis se donnèrent l'accolade. Beleth : l'un des rescapés d'avant l'Exode, c'était même le responsable de l'alliance dont faisait partie la nation hantarienne à l'époque. Ils échangèrent quelques mots sur d'anciennes connaissances et parlèrent des derniers combats. Plusieurs responsables vinrent les saluer. Beleth connaissait tout le monde. On sentait son aisance et sa facilité du contact avec les autres. Zak en profitait car, à l'inverse, il était peu enclin au contact vu son caractère.
Ils discutèrent ainsi quelques temps de choses et d'autres. Pourtant, la cérémonie allait devoir commencer car Grandazz venait d'apparaître parmi les invités...

(...)

- Mesdames, Messieurs... Chers membres de la FDE.

Ainsi venait de commencer le petit discours prévu pour la remise de décoration de Grandazz. Zak avait grimpé jusqu'au pupitre qui lui permettait de dominer l'assemblée. Grandazz était non loin de lui, encadré par un peloton d'honneur formé de différents soldats des troupes fédérales. Ces soldats de tous les horizons et portant l'uniforme de leur nation d'origine faisait une bigarrure très impressionnante autour de lui.

- Lorsque je suis arrivé dans la FDE, à ses débuts, je ne connaissais pratiquement personne mais très vite, j'ai entendu le nom de Grandazz dans les conversations de l'Alliance. Très vite aussi j'ai appris à respecter ses propos qui se sont toujours révélés justes. Dès les premiers accrochages que nous avons eu à subir en G4 et la perte de nations qui fut à déplorer, c'est lui qui a su prendre les choses en main. S'étant proposé comme chef militaire, à l'époque, il fut nommé sur le champ et cela nous a permis à tous de nous développer militairement grâce à ses directives précises et claires. Et je parle en connaissance de cause même si je ne suis très certainement pas la nation la plus puissance de la Fédération.
Puis de la G2 en passant par la G3, la G4 et la G6, il a permis à la FDE de résister aux assauts ennemis de toutes sortes. Enfin, il a porté le combat chez l'ennemi : la G4 en est un parfait exemple.
Je ne veux pas vous faire de longs discours à son sujet, car tout ce que je peux dire vous tous ici le savez déjà. Mais je tiens quand même à lui présenter en mon nom et au nom de toute la FDE tous nos remerciements pour la lourde tâche qu'il a accomplit jusqu'à ce jour.
C'est pourquoi, en ce jour Grandazz, nous tenons ici à te remercier très symboliquement en te remettant la plus haute décoration fédérale.

Zak se retourna alors dans un silence presque religieux et prenant la décoration qui était posée sur un coussin derrière lui se dirigea vers Grandazz.

- Grandazz, pour service rendu envers la FDE, le HCM a l'immense honneur de te faire Grand Commandeur de la Fédération.

Un peu tendu, Zak épingla la décoration sur le coeur de Grandazz, juste au-dessus des autres décorations qu'il avait déjà. Grandazz semblait également tendu et ému. Tous deux se serrèrent chaleureusement la main puis se donnèrent l'accolade. Grandazz se retourna ensuite vers l'assemblée et fit un pas en avant tandis que Zak se mettait en retrait.
La foule des membres FDE l'applaudit longuement. Plusieurs acclamations éclatèrent alors « Vive Grandazz ! » « Vive la FDE ! » en furent les principales. Il y eut même un « Grandazz Président !!! » qui fusa du fond de la salle. Tout le monde reconnut Beleth qui ne ratait jamais une occasion de blaguer et cela fit bien rire. Plus détendu maintenant Grandazz et Zak descendirent rejoindre leurs compagnons et tous se dirigèrent vers les grandes tables au fond de la salle. Une collation avait était préparé pour clôturer l'événement et il fallait lui faire honneur.


Épisode 05 - Galaxie 03 - Mourmansk - le 21/06/anI - Nima et les affres de la vie militaire

Le capitaine Nima était arrivée sur Mourmansk depuis 7 jours déjà. Après l'abandon de Donetsk (une autre planète portée ce nom dans une autre galaxie maintenant), elle avait été sur Omsk, puis sur Smolensk et enfin sur Mourmansk. Sa compagnie de combat qui appartenait au 1er rang de l'ex Garde de Donetsk était passée dans la 17ème légion dès son arrivée sur la planète. Cette compagnie était devenue la 2ème compagnie de combat du 3ème rang de la 17ème légion. Sans laisser le temps aux troupes de souffler, l'entraînement avait repris, plus durement encore : la réputation des troupes hantariennes était bonne et il ne fallait pas que cela change.
Nima connaissait bien ses hommes et il n'y avait aucun problème de ce côté-là. Par contre, il en était tout autrement avec sa nouvelle hiérarchie. Jamais elle n'avait ressenti autant de décalage entre son commandement direct et elle. En plus, elle n'appréciait pas son supérieur direct. C'était physique. Le commandant Dimitri HU lui sortait littéralement par les yeux, elle n'y pouvait rien c'était comme ça et à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, elle se retenait pour ne pas montrer qu'elle ne l'aimait pas. Les ordres qu'il donnait, les blagues plus ou moins vaseuses qu'il faisait, sa façon d'être, de se tenir et de se comporter avec elle, tout lui déplaisait. Elle qui était, aux dires de tous, si sympathique et serviable, elle en arrivait à éprouver du mépris voir même de la haine et ne se reconnaissait plus.
Les dernières manoeuvres avaient été rudes. Elles avaient principalement concernées le débarquement des hommes des barges et leur déploiement immédiat sur zone. Les hommes avaient bien travaillés et ils étaient fourbus. Après avoir rembarquée une énième fois à bord de sa barge, la 17ème légion avait autorisation de prendre du repos et de reconditionner le matériel.
Pour les hommes de Nima, la séance de nettoyage venait de se finir : l'armement et l'équipement étaient comme neuf. Elle leur donna donc quartier libre. C'est à ce moment précis que le commandant HU apparut dans l'embrassure de la porte de sa chambre.

- Où sont vos hommes ? l'interpella-t-il sans préambule.

Nima, qui était allongée sur sa couchette, se leva et se mit aussitôt au garde à vous. Elle répondit :

- Je leur ai donné quartier libre mon commandant.
- Et pourquoi donc ?
répliqua-t-il.
- Le reconditionnement étant terminé, j'ai pensé qu'un peu de détente ne leur ferait pas de mal.
- Vous n'êtes pas ici pour penser capitaine,
aboya-t-il. Il faut toujours que vos hommes soient prêts et sous pression. Vous devez impérativement continuer à les entraîner, de façon permanente et sans relâche.

Nima, le visage plus impassible que jamais, resta stoïque et ne répondit rien.

- Eh bien capitaine !? Qu'attendez-vous donc ? Que je fasse le travaille à votre place peut être ?

N'obtenant toujours aucune réponse de Nima, il perdit patience :

- Capitaine ! Je vous somme de regrouper votre compagnie sur la place du rapport immédiatement. Je vais les passer en inspection et leur ferai faire l'exercice.

Sans attendre une réponse de sa part, il tourna les talons et sortit brutalement de la pièce. Au moment où il en franchissait le seuil, il grommela entre ses dents :

- Les femmes décidément... Que veut-on que je fasse avec « ça »... L'EM délire complètement quand il nous demande de les intégrer dans les troupes de combat.

Ce fut les quelques mots que Nima put entendre avant qu'il ne disparaisse. Une boule de fureur explosa alors en elle et incapable de se retenir plus longtemps elle envoya le plat de sa main droite dans une porte de placard en plexiglas. Celle-ci fut littéralement pulvérisée sous l'impact.

- Mais quel crétin ! hurla-t-elle hors d'elle. Je t'en foutrais moi des « femmes dans les troupes de combat ». Mais quel abruti !

Tout à sa fureur, elle n'avait pas remarqué que l'adjudant Sacha LEC était à la porte. L'apercevant soudainement, elle arrêta net ses vociférations.

- Adjudant LEC, rassemblement immédiat sur la place du rapport, dit-elle simplement.
- ...
- Mon adjudant !?
- Sauf votre respect capitaine, si vous le permettez, j'ai entendu ce qu'a dit le commandant. Si vous le souhaitez... Enfin... Je peux témoigner... Les hommes ne l'aiment pas beaucoup non plus mais, vous, ils vous suivraient jusqu'en enfer,
se contenta-t-il d'ajouter.
- LEC, contentez-vous d'exécuter les ordres, répondit-elle avec un sourire.
- Reçu capitaine !

LEC fit demi-tour. Alors qu'il franchissait le seuil de la chambre, Nima l'interpella pourtant :

- Mon adjudant !? ... Merci beaucoup mon adjudant, je m'en souviendrai. Merci de votre soutien.

LEC se retourna légèrement et sourit sans rien ajouter. Puis il disparut dans le couloir.

Dans la tête de Nima venait d'apparaître une idée : c'était décidé, elle irait voir le colonel directement et saurait utiliser son adjudant si il le fallait. Elle ferait ravaler ses propos à ce commandant prétentieux d'une façon ou d'une autre et, dut-elle en perdre son poste, elle lui ferait payer.

7 jours plus tard, le 28/06/anI

- Capitaine Nima BLUTCH 2ème compagnie du 3ème rang de la 17ème légion au rapport. A vos ordres mon colonel.

Nima venait d'entrer dans le bureau du colonel et après avoir salué elle resta figée au garde à vous, attendant la suite.
Ces derniers jours elle avait tergiversé et hésité mais s'était décidée la veille : il fallait impérativement qu'elle parle du cas « commandant Hu ». Elle ne pouvait laisser son supérieur s'en tirer à si bon compte.

- Repos capitaine. Répondit le colonel OUSPANSKI, chef de corps de la 17ème légion.

Il connaissait bien Nima et appréciait sa valeur au combat et sa franchise. Elle était, pour lui, un très bon officier qui irait loin et arriverait très certainement au grade de colonel un jour.
Il était un peu surpris de sa demande d'entretien. Il se demanda soudain si elle n'avait pas lui demander de quitter la 17ème pour demander une affectation plus intéressante pour sa carrière.

- Pourquoi avoir demandé cette entrevue ? L'interrogea-t-il brutalement.

Sans ciller, Nima répondit :

- Mon colonel, depuis quelques temps, il s'avère que je constate une certaine animosité du commandant Hu à mon égard et à l'égard des femmes militaires en général. Vu la dernière altercation que j'ai eu avec lui et dont l'un de mes sous-officiers a été témoin, je demande ici ma mutation immédiate vers un autre service pour incompatibilité.

Le colonel se raidit et scruta longuement son subordonné. Il s'attendait à quelque chose mais certainement pas à ça :

- Capitaine, je refuse votre demande. Vous êtes un élément essentiel du 3ème rang de ma légion et je ne peux me permettre de me séparer de vous. Pourtant les accusations que vous portez sont graves et je ne saurais tolérer une telle dissension au sein de mon unité entre 2 officiers. Vous savez ce qu'il en coûte de porter de telles accusations à l'encontre d'un supérieur.

Nima ne broncha pas mais son rythme cardiaque s'accéléra un peu. Elle avait joué, peut être allait-elle perdre. Le colonel poursuivit :

- Mais, je vous tiens en haute estime et je veux bien vous croire. Nous allons donc suivre la procédure et vous pouvez dès maintenant vous considérer aux arrêts de rigueur. Une escorte va vous conduire à vos quartiers où vous serez consignée.

Nima sentit le sang monter à son visage et ses mains devenir moites. La fin de sa carrière semblait toute proche.

- Avant que vous sortiez, je vous demande le nom du sous-officier témoin des faits.
- C'est l'adjudant LEC, Sacha LEC de ma compagnie, mon colonel.
- Bien.

Tout en tapant sur son clavier pour consigner les faits, le colonel reprit :

- Une procédure disciplinaire va être engagée à votre encontre et une enquête diligentée concernant le commandant Hu.

Il appuya sur un bouton et appela :

- lieutenant ZHANG !
- Mon colonel ?
- Faites venir ici le prévôt de service immédiatement. Qu'il vienne avec 2 hommes pour consigner un officier dans ses quartiers.
- Reçu mon colonel.

Le colonel se redressa alors dans son siège et s'adresse à Nima avec un large sourire :

- Détendez-vous capitaine. Vous savez pertinemment que je dois suivre la procédure et que je ne peux vous absoudre complètement pour votre démarche. Vous aurez quelques jours d'arrêt et votre avancement sera retardé mais rien de bien méchant. Les combats à venir remettront les choses à leurs places. De plus, j'ai déjà eu quelques retours à propos du commandant HU et je pense qu'il est temps pour moi d'agir. Vous m'en donnez l'occasion.

La porte s'ouvrit et le prévôt entra suivi de 2 hommes en armes. Ils saluèrent le colonel qui déclara :

- Mon adjudant, faites le nécessaire pour mettre le capitaine ici présent aux arrêts. Une fois cela fait, vous m'amènerez l'adjudant LEC et le commandant HU du 3ème rang ici même après les avoir mis aux arrêts. Prévenez également le commandant BHOU et le capitaine VOST de me rejoindre. Rompez.

Tous saluèrent le colonel et sortirent.
La procédure militaire (certains diraient le rouleau-compresseur) était enclenchée. Il ne restait plus qu'à laisser les choses suivre leur cours.



Épisode 06 - Galaxie 03 - Minsk - le 02/07/anI - Changement d'alliance

- Coupez les canaux de communications avec l'alliance FDE3.

Tel était l'ordre qu'avait reçu le lieutenant-colonel Lionel GHO. Le général LVOV était venu en personne au PC de Minsk pour donner cet ordre. Un peu interloqué, le lieutenant-colonel avait enclenché les différentes procédures qui permettaient de se désolidariser du réseau fédéral. La couverture radar tout d'abord, puis le réseaux de rapports intra-alliance et pour finir les liaisons directes avec le fond commun et les taxes. Les procédures n'étaient pas complexes mais peu courantes à faire. Lionel se demandait bien pourquoi la Nation Hantarienne avait pris cette décision. N'étant pas dans la confidence des « élites » il comprendrait très certainement plus tard le fin mot de cette histoire.
Un à un, les différents opérateurs avaient déroulé les procédures sur les écrans et bientôt les Hantariens se retrouvèrent seuls comme lors de leur arrivée dans cet univers. Mis à part les communications internes qui continuaient à parcourir les réseaux, plus rien ne se faisait. Zak supervisa en veillant bien à ce que tout soit fait dans les règles. En particulier le cas épineux des vaisseaux de combat qui pouvaient en côtoyer d'autres dans différents secteurs. Ce n'était pas une mince affaire de régler tout cela. De plus, le fait de couper les liaisons ainsi empêcher tout rétablissement de celles-ci avant 24 heures. Il fallait donc rester en alerte.

Un jour plus tard, PC de Minsk.

- Réenclenchez les procédures sur le canal COLO au profit de l'alliance COLO. Nous avons déjà une invite de communication !? Oui ? ... Ok. Acceptez et valider.

LVOV venait de donner ses ordres au chef du PC et les différentes manipulations qui, un jour plus tôt avaient été faites, furent refaites dans l'ordre inverse.
Pour le lieutenant-colonel GHO tout devenait clair : un changement d'alliance venait de s'opérer sous ses yeux. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Peut être plus tard, lorsque cette nouvelle « alliance » serait identifiée et que les échanges avec elle seraient établis. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, Lionel fut interpellé par le général :

- Beaucoup de pertes dues à la coupure d'hier mon colonel ?
- Presque rien mon général,
répondit Lionel, juste quelques chasseurs dont nous avons pu récupérer les pilotes.
- Parfait ! Du beau travail qui a été fait par vos hommes. Prenez contacts et identifiez les nations de cette alliance... A plus tard
, finit par dire le général et il quitta la pièce promptement.

Le lieutenant-colonel exécuta cet ordre et au bout de la 3ème nouvelle nation alliée identifiée il éclata de rire : il avait enfin compris le pourquoi de tout ce chambardement.

Un changement de bannière pour retrouver les mêmes nations au final. C'était donc ça COLO, des joyeuses colonies de vacances pour les plus acharnés de la FDE.

Satisfait il entreprit de renouer les liens vers le reste de l'univers.


Épisode 07 - Galaxie 25 - Secteur 53, zone 12 - le 23/07/anI dans la 19ème heure - La gifle

Erreur fatale

La campagne qui se passait en G25 allait bon train. Les hantariens n'avaient pas véritablement participé jusqu'à ce jour. Tout au plus quelques combats d'interception de jumps et du soutien. La flotte avait donc été séparée en 2 : vaisseaux lourds et rapides d'une part, vaisseaux lents et les légers d'autres part. La veille, un grand mouvement de rapprochement vers la zone des combats avait été lancé pour regrouper les forces hantariennes. Ce mouvement, lancé tardivement, semblait bien se présenter.
Pourtant, le 23/07 dans l'après-midi, la nouvelle tomba, froide et implacable : une flotte ennemie allait intercepter la flotte de soutien. La stupeur se répandit dans le GQG et les EM. Aucune solution pour la sauver ne fut trouvée. Le délai d'interception était trop court y compris pour l'Alliance. Le combat aurait lieu le soir à 1 contre 10.
A bord du CRC amiral, le général Zak LVOV faisait les cent pas. Il retournait la chose dans sa tête dans tous les sens mais aucune idée ne lui venait. La flotte était condamnée. Tous ces hommes et ce matériel qui se trouvaient à bord pouvaient déjà être considérés comme perdus.

- Quel gâchis ! Ne put-il s'empêcher de dire à haute voix.

Il était dépité. L'ordre initial venait de lui et il se sentait personnellement responsable de cette situation. C'est pourquoi il décida de rester et de mourir avec ses hommes. De son point de vue c'était la moindre des choses.
Plusieurs discussions avaient eu lieu avec ses subordonnés et les responsables hantariens qui se trouvaient à bord. Il avait été décidé que les plus importants seraient téléportés sur l'autre flotte qui se trouvait dans un secteur voisin. La manoeuvre demandait beaucoup d'énergie et était assez lente : seul le vaisseau amiral était équipé de ce système. Tout le monde ne pourrait malheureusement pas fuir de cette façon. Ses subordonnés lui avaient réservé une place mais il avait refusé. Demandes et supplications avaient suivi mais rien n'y fit, il était resté ferme sur sa décision. Certains s'étaient emportés même mais Zak n'avait pas changé d'avis. Tous semblaient résignés maintenant.

Alors qu'il regardait la flotte moribonde par l'ouverture panoramique de ses quartiers, la porte s'ouvrit silencieusement et 2 silhouettes entrèrent. Avant même qu'il ne perçoive leur présence, une micro-fléchette vint se planter à la base de sa nuque. Il s'effondra sur lui-même, foudroyé par un somnifère puissant.

Combat sans espoir

Les vaisseaux hantariens arrivaient sur l'espace 12 du secteur 53. Après que l'annonce de l'interception imminente ait été faite, la tension à bord des vaisseaux montait inexorablement. Ils n'avaient pratiquement aucune chance d'en sortir et ils le savaient. A 1 contre 10 : 88k de signature contre plus de 800k de signature ! La chose était déjà entendue...
Les officiers avaient rempli leur avant-dernière mission : l'évacuation in extrémis du général LVOV avait été rondement menée et tout s'était déroulée comme prévu. La plupart esquissaient un sourire en y repensant et surtout en s'imaginant la tête du général quand il se réveillerait sain et sauf, à l'abri. De plus il ne pourrait même pas leur faire « payer » car bientôt, ils seraient tous morts. Après un dernier verre de vodka ils avaient tous rejoints leur poste.
L'état d'esprit pourtant était bien tranché entre les hommes et pilotes des vaisseaux d'une part et les techniciens civils et soldats d'assaut d'autre part. Les premiers allaient pouvoir essayer de vendre chèrement leur peau, tandis que les seconds ne pouvaient qu'attendre leur sort. Parmi les troupes d'assaut il y eut plusieurs suicides à l'arme blanche, quelques révoltes et crises de nerfs mais la majorité ne bougea pas. Les troupes se contentèrent de se regrouper par unité de combat et de boire à la santé du pays, tout ça en pensant à la famille et en se racontant les récits des combats passés. Pour les civils ce fut moins serein, mais, parqués dans leur cargos, ils ne pouvaient pas faire grand-chose.
La chasse était en alerte, chaque pilote prêt à combattre dès que la flotte serait sortie l'hyperespace. De même les CTM qui faisaient toujours des merveilles pour stopper les « légers » ennemis. Pour le reste... « On verrait bien le moment venu. » comme aimait à se le répéter les hommes. La tension montait.
Lorsque la flotte sortit de l'hyperespace, il y eut une lueur d'espoir mais qui fut vite balayée. La manoeuvre d'échappement fut enclenchée mais... mais rien n'y fit.
Déjà la chasse ennemie harcelait tandis que les frégates pulvérisaient corvettes et légers à tout va. Les croiseurs entrèrent ensuite dans la danse et enfoncèrent la faible ligne de croiseurs hantariens pour venir détruire cargos, vaisseaux utilitaires et barges qui étaient impuissants et sans défense.
Au bout de 4 séquences, le combat cessa faute de combattants. La flotte hantarienne avait disparu et il ne restait que des carcasses disloquées avec de ci de là quelques « bip » de détresse provenant des capsules de survie. L'ennemi restait maître du secteur, n'ayant subit que des pertes légères.
Les hantariens avaient perdus 2600 légers, 2100 corvettes, 540 croiseurs et plus de 200 vaisseaux utilitaires. L'ennemi n'avait perdu qu'un peu plus de 600 légers, quelques corvettes et frégates ainsi qu'un peu moins de 30 croiseurs.

NB : ennemi gagnant, "Woden" des EDEN.

Détresse et devoir du chef

Son cerveau mit quelques temps à reprendre le contrôle de son corps et de l'espace : Zak émergeait tout doucement de son sommeil artificiel. Ses yeux s'ouvrirent et scrutèrent les environs à la recherche de repères connus. Cet effort lui donna l'impression que sa tête allait exploser. Puis, petit à petit, il reconnut une cabine standard à bord d'un vaisseau mère. Alors qu'il allait se redresser, tout lui revient en mémoire : la flotte, l'interception ennemie en cours. Il était encore tant d'agir ! Se redressant brusquement, il essaya de se lever mais chancela. Incapable de se tenir debout il tomba à genoux. La porte de la cabine s'ouvrir brutalement et Kalmouk accompagné de Slaine se précipitèrent vers lui pour le relever. Il le ramenèrent sur la couchette pour qu'il puisse s'asseoir. Les idées se bousculaient dans le crâne du général. De plus en plus une sourde angoisse l'étreignait. Il fallait qu'il sache ce qu'était devenu sa flotte et ses hommes.
Il ouvrit la bouche une première fois mais aucun son ne sortit. Il déglutit mais en vain. Sa bouche était aussi sèche que les steppes de Smolensk. Slaine prit un verre tout proche, le remplit d'eau et lui tendit.

- Calme toi Zak. S'il te plaît mon amour calme toi et bois, lui dit-elle dans un sourire.

Zak saisit le verre et but goulûment l'eau fraîche et apaisante. Celle-ci fit son chemin et il put enfin bouger la langue qui ne ressemblait plus à un vieux bout de carton. Aussitôt il questionna :

- La flotte ? L'ennemi ? Où en sommes nous ?
- Général...
Articula faiblement Kalmouk. Il ne put en dire plus.
- Zak, commença Slaine d'une voix sourde, le combat est fini depuis 2 heures déjà. Tu as été évacué juste à temps. Tout est fini.

La sourde angoisse qui le tenaillait depuis son réveil se confirmait donc. Un rictus amère lui tordit la bouche :

- Il fallait me laisser là bas. Avec mes hommes. Mon erreur impardonnable aurait ainsi été payée.
- Tu ne pas le droit !
Explosa Slaine. Je t'interdis de dire de telles énormités ! Qu'aurions nous fait ensuite sans guide, sans chef ! Qu'aurait bien pu faire la nation ! Et moi ! Que serais-je devenue sans toi...

La voix de Slaine se brisa et elle éclata en sanglot. Zak resta figé, penaud : il ne pouvait pas réagir égoïstement et ne penser qu'à lui. La nation ! Voilà ce qui importait en premier. Reprenant ses esprits et son calme, il réussit à se lever et prit dans ses bras Slaine qui sanglotait toujours.

- Tu as raison ma tigresse... Tu as toujours raison. Mais c'est dur pour un chef de voir ses hommes payer le prix fort pour une erreur qu'il a commise. Mais tu as raison : la nation a encore besoin de moi.

Il la serra fort contre lui. Sentir le corps de sa bien-aimée contre lui, lui redonna du courage et des forces. Il avait décidé de reprendre les choses en main. Après un tendre baiser à Slaine, il sortit de la cabine. Accompagné de Kalmouk il se dirigea vers la passerelle du vaisseau. Les devoirs d'un chef l'appelaient de nouveau.


Épisode 08 - Galaxie 03 - Minsk - le 04/08/anI - Dégradation de la situation en Galaxie 04

Le lieutenant-colonel GHO entra précipitamment dans le bureau du Grand Conseiller LVOV.

- Mon général, avez vous pris connaissance des dernières nouvelles diplomatiques intergalactiques ?

LVOV, qui était plongé dans la lecture de différentes dépêches et jonglait entre ses différents écrans tactiles, leva les yeux.

- Colonel ! Salutations. Oui j'ai vu tout cela. Je me tiens très régulièrement au courant même si je participe pas véritablement à cette vie diplomatique et très souvent stérile.
- Mais nous sommes concernés en G4 ?
répliqua GHO.
- Vous avez raison mais pas d'inquiétudes à ce sujet. Nous faisons évacuer civils et ressources. A ce propos voici les différents décrets concernant nos possessions en G4 : en premier lieu « destruction des infrastructures importantes », en second lieu « recrutement des volontaires dans nos légions (hommes et femmes en âge de combattre) », en troisième lieu « formation des milices de défense à partir des volontaires hors d'âge de se battre » et pour finir « tous ceux qui le souhaitent seront évacués et rapatriés ».
- Cela ne suffira pas mon général...
- Ne vous inquiétez pas colonel. Venez voir.

Joignant le geste à la parole, le général orienta un de ses écrans vers le colonel.

- Regardez ça : 3 nouvelles planètes dans le giron de la Nation Hantarienne. Nous produisons à plein sur ces 3 dernières. Les ressources, les vaisseaux et les hommes s'accumulent comme jamais depuis plusieurs jours. Nous ne sommes pas morts. Loin de là.

GHO semblait rassuré mais un pli soucieux barré toujours son front.

- Mon général... Cela est bien peu comparé à ce que nous allons perdre en retour.

LVOV éclata de rire :

- Voyons colonel ! Vous ne pensez tout de même pas que nous avons mis tous nos oeufs dans le même panier !

Puis il se leva et posa sa main sur l'épaule de son colonel.

- Allons déposer ses décrets pour application et je vous invite à prendre une vodka.

Ils sortirent tous les deux de la pièce.
Le colonel était toujours impressionné par l'allant dont faisait preuve le général dans toutes les situations.
Pour le général, cette confiance de façade cachait pourtant une tristesse intérieure : tant d'hommes et de femmes allaient encore mourir... Décidément, son peuple était voué à combattre depuis toujours et, depuis le Grand Exile, il ne chaumait pas.


Épisode 09 - Galaxie 04 - le 10/08/anI - Le vent tourne

- Administrateur BAKOUNINE !

Un jeune lieutenant de l'EM venait de faire irruption dans le bureau de l'administrateur de la planète 13, secteur 34, galaxie 4.

- Flottes ennemies en orbite. Impossible de faire évacuer d'autres vaisseaux.

Isabella BAKOUNINE leva les yeux des différents rapports qui encombraient son plan de travail et se leva.

- Bien lieutenant. Les derniers vaisseaux ont été évacués déjà. Tout est en ordre. Quels sont leurs mouvements exacts ?
- Administrateur, aux derniers rapports, il va en être de même pour notre planète soeur du secteur. Les dernières communications avec elle indiquent que tout est en place pour la défense.
- Bien. Transmettez l'ordre de destruction du dernier satellite radar
, se contenta de dire Isabella.

Le lieutenant fit demi-tour et partit au pas de course transmettre l'ordre.
Isabella ne se faisait pas d'illusion : ils n'avaient aucune chance. Les flottes étaient sauves et c'était là le principal. Pour le reste... Tout était déjà écrit d'avance. Une planète était tombée 2 jours auparavant. Le dernier rapport qu'elle avait transmis, montrait bien que tous avaient fait leur devoir mais en vain malheureusement. Ils s'étaient défendus vaillamment.
Aucune fotte n'étant disponible, le GQG avait décidé de faire table rase et de décréter l'état d'alerte sur les planètes de la galaxie 4. Tout avait été mis en oeuvre pour évacuer le plus possible de civils, de ressources et de vaisseaux hors d'atteinte des armadas ennemies. La mission s'était parfaitement déroulée. Quelques croiseurs avaient été perdus mais rien de bien méchant. Les légions de défense avaient été mobilisées ainsi que les rangs de milices. Sur chaque planète ça n'était qu'un fourmillement d'hommes et de femmes en armes.
Isabella BAKOUNINE regarda une dernière fois par la fenêtre panoramique de son bureau. Le dernier hangar à minerai avait été détruit le matin même, seul subsistait les bâtiments de défense maintenant. Elle jeta un dernier regard sur son écran de contrôle et constata que la couverture radar avait disparue : l'ordre avait été transmis. Enfilant son gilet blindé, elle prit son arme individuelle qui trônait dans un coin du bureau et elle sortit dans le couloir. Déjà les personnels non indispensables de l'EM se regroupaient pour former les sections de défense et occuper les postes qui leur avaient été attribués. Elle rejoignit sa section et tous se mirent en marche. Les militaires dirigeaient maintenant, son titre d'administrateur ne servait plus à rien. Tous avaient le visage grave. Tous allaient à la mort. Quelque part dans les rangs un homme siffla un vieil air des temps anciens. Tous le connaissaient et le reprirent dans un murmure :

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...


Épisode 10 - Galaxie 04 - le 21/08/anI - Résistance

Plusieurs jours déjà que les dernières planètes du secteur 35 étaient tombées. La lutte avait été rude et vaine. Un assaut avait même était repoussée sur la planète 20. Le lieutenant-colonel Dom NAUX se remémorait encore les derniers échanges avec le PC de cette planète, l'espoir qui était né après ce combat et puis la dernière transmission lors de l'assaut final : « Souvenez-vous de nous ! Vive la nation hantarienne ! A la mort ! » Depuis, avec les vaisseaux qui avaient été sauvés ils avaient fuit et s'étaient éparpillés dans la galaxie. Avec les jumpers à sa disposition, il devait exécuter les ordres et fait évacuer le plus de d'hommes et de vaisseaux possibles. Il commandait une force réduite maintenant mais bien rodée. Il sentait que tous ses hommes sans exception « en voulaient ». Les choses ne dureraient pas indéfiniment. Les jours passaient et la flotte se réduisait inexorablement suite aux départs répétitifs des petites flottes. La tension était toujours là. Il fallait être sur le qui-vive. Pourtant, quand il était seul sur la passerelle de sa frégate et qu'il avait un peu de répit, il pensait à sa soeur, Slaine, qui était restée dans une autre galaxie. Il était heureux de la savoir saine et sauve, hors de danger. Il avait toujours un petit portrait holographique d'elle qu'il conservait dans l'une des poches de sa vareuse. Cela lui rappelait le pays et les temps heureux qui semblaient bien loin maintenant. Les jours passaient...
Ce matin là, après avoir fait évacuer une nouvelle fois des vaisseaux de toutes sortes, Dom reçut un message codé du GQG. Il le parcourut rapidement des yeux et, sans avoir à le décoder, il comprit immédiatement. Ils avaient enfin l'autorisation de mener des opérations de harcèlement sur l'ennemi. Sans plus attendre il ordonna le branle-bas. Comme à l'exercice, les équipages bien entraînés se mirent à leur poste de combat. Après une brève étude du théâtre d'opération, un secteur qui semblait digne d'intérêt fut repéré. Le lieutenant-colonel lança les vaisseaux de reconnaissance nécessaires à l'opération. Tout semblait OK. Il décida alors de s'adresser aux hommes qui allaient combattre et mourir. Dans chaque vaisseau, la voix posée et franche du lieutenant-colonel fut diffusée par les haut-parleurs internes.

- Soldats, compagnons. Vous savez tous maintenant que nous allons au combat. Je ne vais pas vous ennuyer avec de belles phrases pour venter votre courage et votre abnégation car je sais ce que vous valez et que vous êtes tous volontaires pour être ici. Ce jour nous allons simplement répondre aux coups qui nous ont été assénés. Nous allons venger nos compagnons qui sont déjà tombés en grand nombre ces derniers jours. Je ne vous promets pas la victoire. Je ne peux que vous promettre la mort et le sang. Vengeons nos morts ! Tout comme nos ennemis : pas de quartier ! Vive notre belle nation ! A la mort !

D'une seule voix tous les hantariens répondirent « A LA MORT ! HURRAH ! HURRAH ! HURRAH ! »
Dom donna alors le signal du départ. Les hommes se turent et tout retomba dans un silence profond.


Épisode 11 - Galaxie 04 - Secteur 93, orbite de la planète 21 - le 07/09/anII - Destruction de la flotte G4A

Depuis plusieurs jours déjà, la flotte était pourchassée par l'ennemi. Son chef, le lieutenant-colonel Dom NAUX avait su parfaitement manoeuvrer et éviter tous affrontements trop importants. De nombreux récolteurs, cargos et vaisseaux de protection étaient tombés déjà sous les coups répétés de ses hommes intrépides.
Deux jours auparavant, leur planète de repli avait dû être abandonnée précipitamment. NAUX avait alors entrepris un grand mouvement d'évasion qui, il l'espérait, leur permettrait de souffler un peu mais aussi d'attendre une flotte d'évacuation. Les 2 jours s'étaient donc écoulés, tranquilles et sereins. Pourtant, dès l'approche de la zone d'arrivée, le lieutenant-colonel eut un sourd pressentiment. La vision en rêve de leur fin proche et un picotement désagréable à la base de la nuque ne le quittaient plus.
Lorsque la flotte sortie de l'hyperespace, les radars d'alerte de chacun des vaisseaux se déclenchèrent en un concert de lumière et de bips. Le lieutenant-colonel était sur la passerelle de sa FA à cet instant précis. Il ordonna aussitôt le lancement de la chasse. Les hommes étaient entraînés maintenant et tout se déroula comme à la parade : escadrilles par escadrilles ils fondirent sur l'ennemi. Le temps que la chasse entre en jeu, il demanda aux frégates de se regrouper par trinôme et de croiser leurs feux pour se protéger mutuellement. Mais le rapport de force était bien trop inégal. Il le savait mais n'en laissa rien paraître. Autour de lui, les hommes s'affairaient calmement, annonçant les coups au but et les corrections de tirs à faire. L'officier de navigation manoeuvrait comme si tout était tranquille. Tout autour pourtant, c'était l'enfer. De nombreuses FA avaient été pulvérisées avant d'avoir pu ajuster leurs tirs. Seul les FM avaient pu décocher leurs flèches venimeuses qui détruisirent plusieurs corvettes ennemies. Les FCI à leur tour entrèrent dans la danse et détruisirent quelques croiseurs. Dom n'avait pas de croiseurs à leur opposer, il ne pouvait faire front qu'avec ses FA. La chasse s'en sortait mieux mais commençait également à plier sous le nombre.
Cela faisait déjà 3 séquences que les hantariens se battaient courageusement. Leur force était déjà réduite de moitié mais ils continuaient à se battre. « Jusqu'au bout ! A la mort ! » Telle était leur devise maintenant.
A bord de la FA du lieutenant-colonel, les avaries commençaient à s'accumuler dangeureusement. L'officier de tir annonça :

- Tourelles 2 et 4 hors d'usage, tourelle 1 bloquée en position avant.

Puis ce fut l'officier des machines :

- Moteur droit hors d'usage, moteur gauche au 2/3.

L'officier des boucliers ouvrait déjà la bouche lorsque le lieutenant-colonel NAUX l'interrompit :

- Messieurs, cape sur l'ennemi. Nous venons de perdre nos 2 ailiers. Allons ! Finissons en beauté ! Timonier, cibler le croiseur le plus proche. Machine à pleine puissance. A l'abordage !

Sur la passerelle, tous frémirent imperceptiblement mais nul de se révolta. Ils exécutèrent les ordres. La mort approchait.
Une FA ennemie en perdition, et qui se trouvait sur la trajectoire, fut alors abordée et coupée en deux. Cramponné à son fauteuil de pacha, la mâchoire crispée, NAUX encaissa le choc mais cria :

- En avant ! Nous continuons ! Pleine puissance !!!

Mais plusieurs coups au but labourèrent le blindage déjà bien mal en point. La FA ralentit.

- Allez ! hurla le lieutenant-colonel. À LA MORT !

Tandis qu'il finissait de crier ces quelques mots, la FA explosa dans une lueur aveuglante.
Autour, les derniers vaisseaux hantariens succombaient sous le nombre. Après 6 séquences de combat, tous étaient détruits et tout s'apaisa.

Rapport de combat.

Épisode 12 - Galaxie 04 - Secteur 93, orbite de la planète 18 - le 11/09/anII - Dernière évacuation

Depuis 6 jours déjà, les vaisseaux du commandant HARTOP filaient vers la G4 pour évacuer les dernières forces hantariennes qui s'y trouvaient. Ces dernières étant harcelées de toutes parts, il avait été décidé par le Grand Conseil de les faire évacuer. N'ayant pas de quoi jumper vers des cieux plus cléments, il fallait aller les chercher. Le commandant avait ainsi été désigné pour regrouper une flotte légère composée principalement de jumpers et d'un vaisseau mère avec quelques frégates et corvettes en soutien. Ils fonçaient donc à travers l'espace pour aller au secours du lieutenant-colonel NAUX, ami de longue date du commandant HARTOP.
Le matin du 6ème jour, ils sortirent de l'hyperespace et durent se défendre contre quelques vaisseaux légers hostiles. Puis ils rétablirent les communications avec le GQG. Avant même qu'il ne leur annonce la destruction complète de la flotte G4A, ils avaient compris : la zone était déserte. Un désarroi profond se propagea alors parmi les équipages qui étaient venus pour sauver leur frères d'arme et, pour beaucoup, il ne servait plus à rien de rester sur place, aveugle, en risquant de se faire détruire par beaucoup plus fort. Pourtant, le commandant HARTOP décida d'attendre 2 heures sur zone dans le cas où quelques vaisseaux auraient échappés au massacre. Plusieurs officiers protestèrent mais il resta intraitable. Il demanda que le signal de guidage et de rappel des flottes soit enclenché. Ils attendirent donc, sur le qui-vive, et la tension monta à bord des vaisseaux.
Une heure et demie plus tard un spot apparut sur les écrans de contrôle du VMS : une flotte amie en approche ! Tous se précipitèrent sur les passerelles des navires et scrutèrent l'espace en direction de ce signal. Après étude et reconnaissance, l'ordinateur d'approche identifia 1 CTM et 1 FA hantariennes. Pour les hommes s'était une grande joie de voir ces 2 vaisseaux approcher. Ceux-ci se mirent bientôt en procédure d'approche pour s'amarrer au VMS. Aucune communication n'avait pu être établi avec les 2 vaisseaux qui portaient de nombreuses traces de combat. La FA en particulier était mal en point.
Quelques instants plus tard, les portes furent ouvertes et les services sanitaires se précipitèrent à l'intérieur des 2 vaisseaux. Ils étaient bondés : civils, militaires, blessés... Tous semblaient fatigués et au bord de la rupture physique. Les ordres furent donnés pour les évacuer immédiatement sur les blocs de soins et de vie à bord du VMS. Le commandant HARTOP était là et il accueillit chacune des personnes qui passa devant lui. La dernière personne à quitter le bord de la FA fut Tatiana ZEJEWSK. Il la reconnut tout de suite : c'était la plus grande de tout le groupe. Il remarqua qu'elle était sous-lieutenant (ou lieutenant en second comme il fallait le dire dorénavant). Elle avait changé. Il se souvenait d'elle souriante et joviale. Ce jour elle était lasse mais avec une dureté dans le regard. Dureté qu'on retrouvait toujours dans les yeux de ceux qui avaient vécu de durs combats. Elle salua impeccablement et dit :

- Sous-lieutenant Tatiana ZEJEWSK, commandant la flottille G4A au rapport mon commandant.
- Repos, repos, lieutenant...
se contenta de répondre HARTOP. Suivez moi dans mes quartiers.
- Et mes hommes ?
S'inquiéta-t-elle.
- Tranquillisez-vous, nous nous en occupons. Venez avec moi.

Elle commença imperceptiblement à se détendre et semblait si frêle tout à coup. Ils entrèrent dans les quartiers du commandant, lequel servi aussitôt à Tatiana un grand verre d'eau.

- Non merci mon commandant. Je tiens à faire mon rapport avant toute chose, insista-t-elle.
- Cela peut attendre, dit-il calmement.

Il voulait la réconforter et ne pas l'ennuyer avec tout ça. Pourtant, il avait déjà connu des situations identiques et savait qu'il devait la laisser faire. Il fallait lui laisser la possibilité de raconter, de « vider son sac » ce qui permettrait de la faire sortir du carcan dans lequel elle avait dû s'enfermer pour ne pas craquer.

- Je n'ai rien pu faire, commença-t-elle de façon un peu abrupte et décousue, comme si elle se parlait à elle même. J'avais été envoyée avec ma CTM harceler les points de contrôle ennemis sous les ordres du capitaine SARD commandant la FA. Tout se passait bien. Nous devions rejoindre la force principale... la G4A... plus tard, après la mission... Quand ils sont arrivés dans ce secteur de jump, ils ont compris que c'était la fin. Les communications fonctionnaient encore à ce moment là... Difficilement mais elles fonctionnaient. Nous n'avons pu qu'assister de loin... Impuissants... C'est là que nous avons eu un combat contre du léger au cours duquel le capitaine SARD est mort et que nos communications ont été endommagées. J'ai donc pris le commandement de la FA... Nous avons rejoint ce secteur en nous isolant mais plein d'espoir. J'ai décidé de prospecter l'orbite de la planète où la bataille avait eu lieu. Aucun vaisseau n'en est sorti ! Aucun ! Nous avons récupéré 12 personnes dans 2 capsules de survie mais aucune trace du reste... Rien... Rien !

Sa voix se cassa et de grosses larmes coulèrent sur ces joues. Aucun son ne sortaient plus de sa bouche dont les lèvres ne formaient plus qu'une fine ligne crispée. Désarmé par tant de détresse, le commandant HARTOP fut ému par cette jeune femme qu'il connaissait et qui semblait si fragile dans cet uniforme devenu trop grand pour elle. Il aurait tellement aimé avoir une fille comme elle. Elle l'était un peu pourtant car il suivait son parcours depuis son entrée à l'académie. Il s'avança vers elle et la prit par les épaules. Elle le regarda et se précipita contre lui en éclatant en sanglots. Ses jeunes épaules tressautaient de façon désordonnée. Encore plus ému, il referma les bras sur elle et parla comme un père à sa fille :

- Ton rapport attendra. Calme-toi. Tout est fini.

Autour d'eux, les vaisseaux faisaient mouvement pour rentrer. Pour les Hantariens, tout était fini en G4.


Épisode 13 - le 12/10/anII - Renouveau : changement d'alliance et d'objectif

Après ces dernières réunions du Grand Conseil Zak en était sûr, la nation hantarienne était à un tournant de son histoire. La date anniversaire de leur arrivée dans cet univers était bien loin déjà, la FDE, les combats, les querelles... tout semblait dérisoire maintenant. Une belle épopée s'était passée mais la page était tournée.
Depuis un mois déjà, tout avait radicalement changé : du sang neuf était arrivé au Grand Conseil après les élections annuelles, une nouvelle alliance, EVEIL (EVE), qui avait apportée de nouvelle idées et ouvert d'autres horizons, le peuple semblait maintenant aspirer à autre chose. Oui, pour beaucoup d'Hantariens le contact avec les autres nations de l'alliance leur avaient ouvert l'esprit. Le « pourquoi » de leur existence dans cet univers, la recherche d'une ancienne civilisation qui aurait défini un idéal de vie et répondu à cette question, la cité perdue et son manuscrit disparu qui contiendrait tout ces dires... C'était devenu le but même de leur vie.
Dorénavant tout était mis en place pour arriver à cet objectif et de nouveaux axes de développement économiques et militaires avaient vu le jour. Depuis peu, de nombreuses flottes étaient parties dans plusieurs galaxies pour explorer et découvrir d'autres horizons et rechercher LE manuscrit disparu.
Zak consultait chaque jour les rapports qui arrivaient à son bureau installé à bord du VMS principal de la flotte. Depuis l'abandon de Minsk, l'ex planète mère hantarienne, il avait décidé de s'installer ici, à l'ancienne, près à bouger ou à partir en transhumance si il le fallait.
Dans tous ces rapports, un points particulier attira son attention : la galaxie 33. Ce qui devait être au départ une installation pour un nouveau départ était en train de se transformer en un bourbier informe sans queue ni tête. Un rapport sur 90k de flotte perdus là bas le fit tiquer. Il rédigea aussitôt des ordres pour que des dispositions soient prises, coupa les communications avec les alliances locales qui semblaient faire tout leur possible pour envenimer la situation et envoya un message à l'alliance. Les problèmes sérieux n'avaient décidément pas tardé à refaire surface.


Épisode 14 - Galaxie 13 - Secteur x, planète x - le 31/10/an II - Avant-poste d'exploration hantarien - Les responsabilités : gérer la pression

Ce matin là, l'administrateur Arn LEFEBV vaquait à ses occupations quotidiennes. Comme à l'accoutumée, il était au PC de la planète et notait très précisément tout ce qui s'était passé depuis la veille au soir. Le moindre détail insignifiant se retrouvait donc automatiquement en mémoire de son ordinateur de poche. Arn avait toujours était comme ça et depuis tout petit il avait pris l'habitude de tout noter pour que tout soit bien classé et archivé. Grâce à cette aptitude, il avait fait des merveilles lors de sa formation à l'école administrative. Tout le monde avait d'ailleurs loué ses qualités. Cela n'en faisait pourtant pas un administrateur exceptionnel. Il savait juste reproduire ce qu'il avait appris en plongeant dans « ses archives » personnelles.
Il notait donc. A l'aide de son stylet, se mordant la langue tel un enfant appliqué, il inscrivait des lignes et des lignes de textes sur l'écran de son ordinateur de poche. Autour de lui, le personnel de l'EM bourdonnait tel un essaim d'abeilles ouvrières. Parfois, un officier venait lui apporter un rapport et sans attendre repartait aussitôt. La routine se déroulait comme à l'habitude. Une routine... routinière !
Tout à coup, un bip d'alerte retentit dans la salle. Tout le monde se figea sur place, y compris notre administrateur. Les yeux ronds et le stylet en l'air il semblait suspendu comme une marionnette à ses fils. Le commandant du PC, nouvellement nommé, s'enquit immédiatement de la situation : « Une flotte hostile de xxxxxx (42 174) est en transit de xxxxxx 13.xx.xx vers Krasnodar 13.xx.xx - (00:48:48) ». Il apporta rapidement le rapport à Arn qui le lut, le relut et le relut encore. Pendant qu'il lisait, le commandant lui dit :

- J'ai envoyé un message flash au GQG et j'attends une réponse pour la conduite à tenir. Je voulais juste...

Il n'eut pas le temps de finir, Arn le coupa :

- Faites décoller la flooooooootte ! Tous les vaisseauuuuuuux !

Sa voix partait dans les aigus d'une façon très comique. Le commandant réprima son envie de rire et osa timidement :

- Nous n'attendons pas les ordres ? Nous n'avons que 9k à leur opposer...

Arn se leva brusquement. Il semblait avoir perdu sa bonhomie habituelle. Il devint rouge écarlate et faillit s'étrangler :

- Quiiiiiiiiii est l'administrateur iciiiiiiiiii ? Vous ou moi ? Excécuteeeeeeeez les ordres ! Nous sommes attaquééééééééééééés !!!!

Il transpirait maintenant. Encore peu au fait des relations civils/militaires sur une planète, le commandant se retourna et ordonna que toute la flotte passe en orbite. Puis il se tourna de nouveau vers l'administrateur pour lui demander ce qu'il fallait faire pour la suite. Ses yeux ne rencontrèrent que le vide : Arn avait quitté précipitamment la pièce, abandonnant stylet, ordinateur de poche et autres rapports. Interloqué, le commandant décida d'attendre les ordres du QGQ. A l'extérieur, les quelques vaisseaux hantariens présents sur la planète décollaient.
Au GQG, le général LVOV avait été averti et avait aussitôt pris contact avec la nation qui était en approche. L'échange fut cordial et la nation impliquait ne pu que présenter ses plus plates excuses pour cette erreur de navigation regrettable. La situation débrouillée, la nouvelle fut aussitôt envoyée vers l'avant-poste de la galaxie 13.
Là bas, le commandant du PC reçut le message et respira un bon coup : le message lui indiquait qu'il n'y avait aucune crainte à avoir et que toutes les décisions militaires lui incombaient, à lui et à lui seul. Satisfait il voulut en avertir l'administrateur mais celui-ci était introuvable. Il fallut plusieurs tchass avant de le retrouver. Une odeur nauséabonde avait attiré l'attention : il était recroquevillé dans un coin sombre, tremblant de peur et pataugeant dans son urine et ses excréments. Il fallut le rassurer, l'emmener au service médical et lui redonner une apparence « normale ». Sur le chemin de l'infirmerie, lorsqu'il apparut à la lumière, une chose frappa son entourage : toute la partie avant de ses cheveux était devenue blanche alors qu'il avait les cheveux noirs normalement !

Son trouillomètre a largement du dépasser la graduation 100, pensa aussitôt l'infirmier qui le reçut.

Le lendemain

Le jour précédent avait été très mouvementé pour l'administrateur Arn LEFEBV. Il avait complètement perdu les pédales face à un imprévu et n'avait pas su gérer la situation. Complètement mortifié, il s'était isolé dans ses quartiers après les soins qu'on lui avait prodigué. Il n'était réapparu que le matin, comme si de rien n'était, travaillant et notant tout comme à l'accoutumée. Le personnel qui l'entourait semblait ne pas s'en souvenir non plus et, mis à part les cheveux blancs comme neige à l'avant du crâne de Arn, rien ne laissait transparaître ce qui s'était produit la veille. La journée se passa donc tranquillement, la principale mission de la journée fut de rentrer les vaisseaux guerre qui avaient été sortis la veille.
Pourtant, le soir, alors que l'équipe de nuit avait pris sa permanence, l'alarme d'approche de flottes hostiles se déclancha : « Une flotte hostile de xxxxxx(99 576) est en transit d'une planète inconnue vers 13.xx.xx - (08:20:41). L'adjoint du PC alerta aussitôt le QGQ pour établir les intentions de la nation en approche.
Dans un premier temps, Arn réussit à garder son calme et à appréhender la situation comme il le fallait. Il resta donc en retrait, se contentant de surveiller les opérations de loin. Très vite, la situation sembla plus complexe que la veille. Les rapports provenant du QGQ, et qui lui furent apportés, parlaient d'accrochages entre un allié (de l'alliance) et une autre alliance. Il y eut assez vite de l'escalade dans les propos de chacun et la tension monta d'un cran dans les comptes-rendus.
L'angoisse monta pour Arn. Il se mit à transpirer et à respirer bruyamment. Autour de lui personne ne remarqua ce changement de comportement car tous étaient bien trop occupés. Les dépêches se succédèrent jusqu'à ce que l'une d'entre elles annoncent : « État d'alerte immédiat sur Krasnodar - Faire décoller tous vaisseaux disponibles pour évacuation si nécessaire - Préparer les défenses au sol. » A la lecture de ces lignes, Arn perdit complètement la maîtrise de lui. S'en était trop pour lui. Son menton se mit à trembler et il balbutia « Mais... Mais... Mais... ». Puis il se dandina légèrement et voulut se lever. Se faisant il renversa les documents qui s'étalaient sur la table, trébucha et fit tomber la chaise et son ordinateur de poche dans un grand fracas. Cette fois-ci, tous se retournèrent vers lui. Ils virent alors Arn chanceler, puis se redresser, tenter de courir vers la porte, trébucher encore dans les pans de son habit et finir pas s'étaler de ton son long dans un grand cri strident. Bien que la situation générale ne prêtait pas à rire, tous les présents esquissèrent un sourire mais se précipitèrent vers lui. En le retournant, ils ne purent que constater l'impensable : il avait fait une crise cardiaque et semblait sur le point de succomber. Son visage rouge commençait à virer au violet et ses yeux exorbités roulaient dans leurs orbites. Aussitôt une équipe médicale fut appelée et le prit en charge. Elle l'emmena en soin intensif. Son cas était critique et il semblait avoir peu de chance d'en réchapper. Une nation voisine, apprenant cela, dépêcha aussitôt une de ses équipes médicales pour le soigner le plus rapidement possible.
Le lendemain, la situation était stabilisée et l'état d'alerte levé. De son côté, Arn était tiré d'affaire mais il était transfiguré. Ceux qui l'avaient connu ne pouvaient plus le reconnaître : les cheveux blancs, les traits tirés, il marchait voûté maintenant et avait énormément de mal à tenir debout sans l'aide de quelqu'un. Ces 2 derniers jours l'avaient usés au delà du point de rupture et il ressemblait maintenant à un vieillard grabataire.
Le Grand Conseil alerté, un nouvel administrateur fut immédiatement nommé et diligenté sur place. La nation hantarienne devait continuer à se développer et à avancer. Pour l'ex administrateur Arn LEFEBV c'était la mise à la retraite d'office et la fin de son grand rêve : administrer une planète hantarienne.


Épisode 15 - Galaxie 25 - le 12/12/anII - Prises de guerre et recyclage

Quelques part en G25, à bord d'un VMS, le général LVOV méditait en regardant la planète autour de laquelle le vaisseau orbitait. Les 2 mois qui venaient de se passer n'avait pas été de tout repos. Un campagne rapide à travers la G30 au cours de laquelle il y avait eu peu de pertes, la destruction d'une flotte en G25. Rien de bien méchant au final, la Nation Hantarienne continuait son développement comme si de rien n'était.
Il regardait les vaisseaux d'escorte qui patrouillaient tout autour. Il repensa tout à coup au rapport qui trônait sur son bureau. Les dernières récupérations de vaisseaux sur planètes inhabitées avaient été fructueuses : 20 VMS et plus de 200 récolteurs ! Il n'en revenait pas de tant de VMS sur une seule planète. La flotte hantarienne n'avait que faire de tels vaisseaux en si grand nombre. La grande majorité serait donc recyclée et permettrait de construire de nouveaux croiseurs. Il signa aussitôt le message de son empreinte en touchant l'écran et l'ordre fut aussitôt expédié. LVOV se rassit à son bureau et continua d'expédier les affaires courantes.
L'ordre arriva au sol et l'administrateur Bianko BORN le prit en compte aussitôt. Il avait fait du chemin depuis son poste sur la planète Rostov. Tout lui semblait bien loin maintenant... Il était allé de poste en poste, administrant plusieurs planètes de part l'univers. Il avait donc abouti ici, sur Astrakhan II. Il avait toujours suivi les ordres sans rien dire mais pourtant, cet ordre qui s'affichait à l'écran ne pouvait être exécuté. Il ne pouvait être exécuté car la planète était en plein déménagement. Elle allait être abandonnée pour une planète plus accueillante dans le même secteur. Il renvoya immédiatement un avis de réception en expliquant la situation. Il lui fut répondu de procéder à l'évacuation des dits vaisseaux sur la nouvelle planète pour procéder à leur démantèlement immédiat. Il répercuta les ordres et, par la baie vitrée de son bureau, il put voir alors les énormes vaisseaux quitter leurs hangars blindés et décoller vers les cieux.
A quelques heures de vol de là, sur Astrakhan III, tout était prêt pour les accueillir. Les robots de découpage et de récupération venaient juste d'être mis en place sur le spatioport et les hommes étaient à leur poste. Le développement de la planète était en cours et ces vaisseaux aller apporter les ressources nécessaires aux infrastructures à construire.


Épisode 16 - Galaxie 03 - Le 30/01/anII - Les aléas d'un changement d'alliance

Une nouvelle fois la nation hantarienne se retrouvait coupée de tout l'univers. Une nouvelle fois elle était sortie d'une alliance (l'alliance EG) qui l'avait recueillie en son sein et protégée. De même, la recherche sous la bannière EVE, du Manuscrit disparu semblait loin maintenant et n'intéressait plus qu'une poignée d'Hantariens fanatiques. Une nouvelle fois toutes les communications avaient été coupées. Le calme s'était installé sur toutes les planètes et l'attente avait commencé en ce jour du 31/01/an II.
Les différentes flottes exposées au danger avaient été rapatriées vers des zones plus calmes. Les PC de planètes étaient en alerte maximale. Le personnel s'affairait, visage tendu et front soucieux. Des flottes de protection avaient été mises en orbite pour prévenir toutes agressions. Les réservistes avaient été rappelés dans les bases et les casernes. Le peuple attendaient : tout le monde savait qu'une nation isolée était bien fragile et pouvait aiguiser la convoitise de voisins peu scrupuleux. Tout et tous étaient figés en posture de défense. Seul les cargos marchands continuaient leur noria incessante vers les GM. Leurs ventres pleins renfermaient les crédits vitaux à la survie de la Nation.
Le général LVOV et tout le GQG suivaient donc les événements de très près. Le moindre bip d'alerte était passé au crible et analysé sous tous les angles possibles. Tout semblait se passer au mieux. Pourtant.. Pourtant à la mi-journée, cela changea.

(...)

Le commandant KOUNINE était... saoul ! Certains de l'académie auraient même dit « rond comme une queue de pelle ». Il finissait tout juste de fêter sa promotion au grade de commandant et, part la même, la destruction par sa flottille d'une flotte *NO qui traînait dans le secteur.
En ce 30/01/an II, très tôt le matin, il avait d'une façon magistrale anéantit une flotte oubliée d'une ancienne nation révoltée. Sa manoeuvre avait été parfaite et les hommes impeccables. La victoire fut acquise en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Les quelques pertes dans les rangs seraient vite oubliées et comblées. La joie avait éclatée alors dans tous les vaisseaux pour tous ces jeunes hommes fraîchement formés à bord de ces vaisseaux flambant neufs. Le nouveau commandant de flotte avait donc décider d'offrir un verre à toute la passerelle. Très rapidement il avait ordonné le retour vers Minsk II, la planète du secteur. Tout fut fait dans la précipitation et les hommes se retrouvèrent un verre à la main. Sur la passerelle de commandement ce ne fut bientôt que vantardises et chants à tue-tête.
A quelques heures de là, une planète inoccupée et voisine de Minsk II, servaient de zone de repli à une flottille étrangère. Il faut dire que de nombreux combats s'étaient déroulés dans la galaxie ces derniers temps, combats impliquant 2 à 3 nations qui luttaient à mort. La dite flotte appartenait à l'une de ces nations. Sans s'en rendre compte, notre « joyeuse » flottille avait pris le chemin de cette planète et non celui du bercail. A bord de chaque vaisseau, mais surtout à bord de la FA de commandement, les personnels de bord étaient tout à leur victoire et s'occupaient assez peu du reste. Pourtant, le moindre opérateur avisé aurait tout de suite remarqué l'erreur de destination. Hélas, personne ne vit quoique ce soit.
De plus, au GQG, les informations transmises semblaient correctes et la destination normale étant donné la mission de la flottille : surveillance et nettoyage du secteur. Il faut dire aussi que les opérateurs étaient tellement obnubilés par l'arrivée d'une flotte importante en secteur bordure qu'ils avaient un peu délaissé le centre de la galaxie. Par conséquent, nul ne pipa mot devant la manoeuvre du commandant KOUNINE.
Inexorablement, la rencontre allait se produire sans que personne n'ait rien vu chez les Hantariens.

(...)

Les bips d'alerte emplirent soudainement la passerelle de la FA du commandant KOUNINE. La bouche pâteuse et l'oeil vague, ce dernier se redressa brutalement :

- Condu'hite à ten... euuuuh... Au rapport d'avaries ! A l'abordage !
- Bien dit mon commandant !
hurla un jeune officier derrière lui.

Le commandant fit alors un demi-tour chaotique et ne voyant personne s'adressa à la console radar qui se trouvait là.

- Alors ma picht... tipchou... pitchounette qu'est que tu me racontes là !?

Voulant lui envoyer une tape amicale, il la manqua d'un bon 30 centimètres et faillit s'étaler parterre. Autour de lui la rigolade s'amplifia...
Dans 2 FA et 1 FM hantariennes pourtant, les hommes avaient su rester raisonnables et ces bips d'alerte avaient été identifiés. Le GQG avertit, il avait ordonné l'esquive dans la mesure du possible. Les commandants des 3 vaisseaux réussir à contacter la plupart des autres vaisseaux pour les avertir. Tous espéraient que l'adversaire ne serait pas en mode attaque ce qui permettrait d'éviter le combat. Malheureusement, plusieurs vaisseaux hantariens ne répondirent pas à l'alerte. La FA amirale en faisait partie :

- Qu'est ceuuh qu'c'est queuuuuuuh tout c'chambard ! n'arrêtait pas de répéter le commandant KOUNINE. On'a p'lus l'droit de fêter tranquilleeeeeeeuuuument sa victoare !?

Lorsque la flotte arriva sur zone, le mouvement d'esquive fut aussitôt enclencher. A bord, les hommes (à geint) croisèrent les doigts et attendirent. Hélas ! La flotte adverse déclencha aussitôt le tir sur les vaisseaux hantariens. Ces derniers étaient passés en mode riposte. Plusieurs furent détruits par cette première salve.

A bord de la FA de commandement c'était la consternation :

- Méééééééé que se passa... passi... passeuhtil donc ... ne cessait de bégayer le commandant KOUNINE.

Effondré sur son fauteuil de commandement, les bras ballant, il regardait incrédule les événements se dérouler sous ses yeux.
Par chance, les vaisseaux hantariens étaient plus nombreux et de classe supérieure. De plus, la majorité des hommes d'équipage avaient la tête sur les épaules et n'étaient pas saouls, ce qui permit à la plupart des vaisseaux de riposter au coup par coup, de façon désordonnée.
Ainsi, sans gloire aucune, mais grâce à leur puissance de feu et à la qualité des équipages, les hantariens eurent raison de l'adversaire et purent rejoindre Minsk II.
La nouvelle avait déjà fait le tour de tous les EM et du GQG. Le général LVOV lui-même avait été prévenu et s'était dépêché d'envoyer un message d'excuse et de dédommagement à la nation concernée. Celle-ci accepta le dédommagement sans se plaindre outre mesure. Des vaisseaux de sauvetage furent ensuite envoyés sur place pour récupérer les survivants. La flotte de l'ex-commandant KOUNINE fut consignée en orbite jusqu'à nouvel ordre et la plupart des officiers de passerelle mis aux arrêts. Un décret fut aussitôt signé par le Grand Conseil pour interdire tout alcool à bord des vaisseaux.
La nation hantarienne, seule et sans alliance, avait frôlée la catastrophe. Pour le général LVOV, cela confirmait bien qu'en zone de combat il était très difficile à une nation isolée de survivre tranquillement.


Épisode 17 - Galaxie 37 - Le 17/02/anII - Alliance LIG : échec complet

L'opération de la LIG avait bien commencé, le secteur d'arrivée en G37 était claire et très peu d'ennemis se trouvaient à l'arrivée. Face à ce vide inquiétant, la majorité des nations présentes avaient décidé un mouvement offensif et audacieux. Les Hantariens avaient décidé de suivre avec leurs vaisseaux les plus rapides, laissant les plus lents en arrière avec les utilitaires.
Le colonel Max ESTRADA était satisfait de ses hommes. Peu de pertes et la prise d'une planète avait permit de rendre aveugle l'ennemi dans le secteur d'arrivée. Ayant regroupé les vaisseaux rapides, il en avait pris le commandement et s'était synchronisé sur les flottes alliées pour arriver directement en 37.36.4. Ils avaient une chance de percer là bas. Pourtant il ressentait un certain malaise car la LIG ne semblait pas aussi unie qu'il ne l'avait cru au départ : des dissensions apparaissaient et même un certain flou sur les consignes de guerre. Un comble pour des flottes d'invasion en territoire ennemi ! Fallait-il attendre de se faire détruire voir même fuir la galaxie aussitôt arrivé ? La question avait été abordée entre lui et son état-major. Il en avait même parlé au général LVOV qui se posait également la question. La situation n'était donc pas très confortable.
A l'arrivée, en 37.63.4, il n'y eu aucune surprise : ils étaient attendus. Aussitôt les vaisseaux hantariens et alliées se déployèrent pour faire face et la « danse » commença.
Les flottes se disposèrent en ordre de bataille, la nuée des vaisseaux légers s'affrontait déjà alors que les croiseurs formaient les lignes de bataille protégés par les frégates qui les escortaient.
Les vaisseaux hantariens se déployaient également. Le colonel ESTRADA connaissait parfaitement ces grandes manoeuvres de bataille. De la passerelle de son CRE amiral, il pouvait voir ses croiseurs former les lignes de feu en quinconce. Pourtant il n'avait pas le temps de contempler ce spectacle. L'adversaire était là. Il attaquait déjà les positions. Le nombre plus grand de ses vaisseaux allait sans doute faire la différence. Plusieurs lignes de ses vaisseaux attaquaient vigoureusement et essayaient de rompre les lignes LIG. En particulier à la jonction des différentes flottes LIG, là où la cohésion n'était pas la plus optimale.
L'ennemi avait trouvé la faille, il ne lui restait plus qu'à l'exploiter. Le temps jouait pour lui et même avec les pertes qu'il subissait il savait que la victoire était pour lui. Inlassablement ses lignes de vaisseaux détruites étaient remplacées par de nouvelles tandis que les lignes LIG se réduisaient régulièrement, sans espoir de renfort.
De part et d'autre pourtant les hommes continuaient à se battre, les railguns lourds des croiseurs traçaient leur sillons de mort dans les boucliers et dans le blindage adverse. Les missiles et les railguns des frégates zébraient l'espace avant de percuter à leur tour les coques des vaisseaux.
De loin on pouvait croire à une fête. Comme un feu d'artifice géant. Pourtant, en se rapprochant, on remarquait très vite que ces lumières merveilleuses n'étaient que tirs, explosions, lueurs de destruction et coups au but.
Le CRE du colonel ESTRADA fut l'un des dernier à tomber, tel un vieil éléphant fourbu, percé de toute part, il rendit l'âme sous la multitude des traits ennemis.
Après 61 cycles de combat, les forces LIG avaient été réduites à néant. L'adversaire était resté maître de la zone 37.36.4. Il ne lui restait plus qu'à recycler les débris et les carcasses de vaisseaux qui témoignaient du combat qui s'était déroulé là.

Rapport de combat.

Épisode 18 - Galaxie 25 - Secteur XX - le 19/02/anII - La fin d'une époque

L'avenir s'assombrissait. L'opération avortée en G37 avait coûté cher à la nation hantarienne en vaisseaux de combat. Le combat avait été colossale mais la flotte de guerre hantarienne, son commandant le colonel Max ESTRADA, ainsi que celles de ses alliés avait été balayée. Depuis, la reconstruction battait son plein. Toute la nation était tendue vers le but ultime de sa sauvegarde. La lutte qui s'annonçait serait rude et sans doute inégale mais les Hantariens en avaient déjà vu d'autres.
Tandis que le général LVOV pensait à tout cela en regardant la planète autour de laquelle il orbitait, les hommes s'affairaient pour le départ. Il pensait au colonel ESTRADA, son ami, son camarade de l'académie. Il revoyait leur jeunesse à tous les deux... Tant de choses s'étaient passés depuis ! Les heures sombres qui s'annonçaient allaient être difficile. Il faudrait encore se battre et s'en aller. L'exode, l'exil encore et toujours. C'était le destin des Hantariens.
Quittant son poste d'observation, le général retourna à son poste de commandement pour gérer les affaires courantes, organiser la défense et signer les décrets de formation des milices locales de défense.


Épisode 19 - Galaxie 25 - Secteur XX - le 24/04/anII - Court répit

Sur Iaroslav II, le lieutenant Guy KHABARET écoutait les derniers bulletins d'information qu'il recevait encore sur son récepteur. Les flottes ennemies étaient arrivées plus tôt en orbite.

« Hantariens, Hantariennes, voici les dernières nouvelles.
Notre dernière flotte d'importance a été détruite en G25, aux dires du général Zak LVOV lui-même, notre flotte de guerre serait anéantie.
En G03, de nombreux combats aériens se sont déroulés dans les secteurs centraux. Nombreuses pertes chez nous et destructions totale des patrouilles de protection. 3 planètes sont tombées en G03 sous le joug ennemi.
A tous, mobilisation générale ! Rendez vous dans les casernes les plus proches pour vous enrôler dans les milices de défense.
Le mot d'ordre reste le même : destruction des infrastructures, concentration des troupes.
Restez tous à l'écoute pour un nouveau bulletin très prochainement.
Nous, Hantariens mourrons en combattant ! Vive la Nation ! A LA MORT !
Pschh... »

La communication s'interrompit brutalement. Plusieurs vibrations ébranlèrent le plafond du bunker dans lequel le lieutenant se trouvait. Il bondit sur ses pieds, saisit son arme et sortit pour rejoindre son unité. Arrivé dans le sas de sortie du bunker, son capitaine l'interpella :

- Lieutenant ? Que faites-vous ici ?
- Je vais combattre mon capitaine !
répliqua-t-il.
- Mon lieutenant, vous avez une mission : la destruction des infrastructure à partir du bunker D. Veuillez rejoindre votre poste immédiatement.
- Mais ! Mon capitaine ! Je veux combattre également !
- Il suffit lieutenant. Vous en aurez bien l'occasion dans pas bien longtemps. Exécutez vos ordres ! Rompez.
- A vos ordres !
aboya le lieutenant.

Il fit promptement demi-tour et retourna dans le bunker. Le récepteur crachait toujours. Il verrouilla la porte blindée et s'installa au pupitre qui occupait tout un mur de la pièce. Il enclencha aussitôt une séquence de destruction de satellite d?énergie. Il connaissait la manoeuvre par coeur maintenant car il l'effectuait depuis le matin. Dans le couloir, derrière la porte, il entendit un peloton de commando passer en chantant un chant que lui même connaissait bien :

Les Commandos partent pour l'aventure
Soleil couchant les salue,
Chez l'ennemi, la nuit sera très dure
Pour ceux qui pillent et qui tuent.

(Refrain)
Patrie, Oh ma belle hirondelle
Pour toi je ferais bataille,
Je quitterai père et mère,
Sans espoir de les revoir jamais

...

Alors que les voies disparaissaient au bout du couloir, il continua sa mission tout en fredonnant les autres couplets pour s'empêcher de penser. Au dessus de sa tête, les vibrations devenaient toujours plus violentes.

O Commando, tous les autres t'envient,
On a choisi les meilleurs
Et la jeune fille qui pour toi toujours prie
Est fière de cet honneur.

(Refrain)
Patrie, Oh ma belle hirondelle
Pour toi je ferais bataille,
Je quitterai père et mère,
Sans espoir de les revoir jamais

En arrivant sur le terrain rebelle
Ils songeront à leur vie,
Demain peut-être elle sera éternelle,
Ils tomberont dans l'oubli.

Si d'aventure la mort les refuse,
Ils reviendront jusqu'au port
Et ils boiront le champagne qui fuse
A la santé de leurs morts.

Il chanta ainsi plusieurs fois les couplets, comme coupé du monde. Il attendait la mort tout simplement. Pourtant, au bout d'un temps, le récepteur crachotta et émit de nouveau :

« Hantariens, Hantariennes, voici les dernières nouvelles.
En G25, sur Iaroslav II, un assaut ennemi a été repoussé dans un élan magnifique de tous. Hommes, femmes, jeunes et anciens, tous ont combattus d'un même élan et repoussé l'ennemi.
A tous, combattons encore et encore avec honneur ! Nous devons nous battre jusqu'au dernier.
Le mot d'ordre reste le même : destruction des infrastructures, concentration des troupes.
Restez tous à l'écoute pour un nouveau bulletin très prochainement.
Nous, Hantariens, mourrons en combattant ! Vive la Nation ! A LA MORT !
Pschh... »

Un énorme soulagement étreignit le lieutenant. Un répit leur était accordé.


Épisode 20 - Galaxie 03 - le 21/02/anII - Il faut prendre une décision

Sur Kiev III, ce 21/02 de l'an II, les positions défensives se réduisaient comme peau de chagrin. Pourtant les troupes se battaient avec courage mais, inexorablement, elles pliaient sous le nombre. Les dernières positions hantariennes ne formaient plus qu'un vague quadrilatère. Le côté Nord s'appuyait sur le bâtiment d'EM et le côté Sud suivait les rives de la Néva. A l'Est les lignes suivaient plus ou moins les bâtiments d'administration civile. A l'Ouest les pistes du spatioport et la perspective Nevski.
Le colonel Ivan IVANOVITCH avait regroupé les quelques forces qui lui restaient. Principalement 3 légions d'assaut très affaiblies, une dizaine de rangs de milice de défense et plusieurs sections des forces de sécurité intérieur. Tout cela représentait environ 2000 hommes, les autres troupes avaient déjà été balayées par l'ouragan des forces ennemies.
L'assaut final était proche, l'EM s'était vidé de son personnel qui était parti "gonfler" les troupes combattantes. Le colonel détruisit les derniers serveurs de données avant de quitter la pièce qu'il piégea. Les communications avec le GQG étaient coupées depuis longtemps mais, malgré le brouillage ennemi, elles subsistaient à courte portée. Les unités hantariennes continuaient donc à communiquer entre elles. Il sortit de la pièce et rejoignit sa section de commandement qui l'attendait dans le couloir. Sans s'arrêter il se dirigea vers la sortie, ses hommes lui emboîtant le pas.
Dehors c'était l'enfer. Les tirs et le pilonnage ennemi faisait rage. Les hommes étaient terrorisés dans leur trou. Beaucoup, rendus fou, préféraient sortir pour fuir et se faisaient hachés par la mitraille.
Après une brève communication avec le bunker le plus proche, le colonel décida de rester où il était et d'organiser sommairement la position qu'il occupait. Pourtant il n'en eut pas le temps. Les lignes hantariennes à l'Ouest venaient d'être pulvérisées. Il n'y avait plus rien là bas, tout avait été submergé. Comprenant la situation, il prit l'émetteur-récepteur des mains du sous-officier qui se tenait près de lui et dit simplement :

- À tous. Ceci est mon dernier message. Nous sommes submergés. Impossible d'organiser de nouvelles positions. Rester dans vos positions respectives. Résister sur place. Le mot d'ordre reste "CAMERONE". Vive la Nation Hantarienne...

Sa voix fut couverte par la mitrailleuse lourde de la section qui se mettait déjà à tirer pour essayer de stopper les masses sombres qui s'approchaient à revers. Les armes légères se mirent également à tirer. Les éclats des projectiles perçaient l'obscurité et la poussière des alentours. Trois hommes de la section s'écroulèrent sur le sol.

- À LA MORT ! put-il encore articuler en commençant à tirer à son tour.

L'ennemi était sur eux. Ils s'empoignèrent et se déchirèrent avec l'énergie du désespoir. Et puis... Tout fut emporté dans la tourmente.
Loin de là, dans un autre secteur, le général LVOV contemplait les points bleus sur la carte de l'univers connu. Un point bleu venait juste de s'éteindre. Encore un : 12 depuis le début des combat. C'était décidé. Il fallait prendre une décision maintenant. Les Hantariens avaient bien résisté mais ils ne pouvaient plus rien faire pour la LIG qui, de toute manière, ne leur apportait aucune aide et semblait moribonde. Il convoqua une réunion exceptionnelle du Grand Conseil pour débattre de tout cela et décider de la conduite à tenir dorénavant.